L’Afrique devra attendre 2022 pour vraiment tourner la page

 L’Afrique devra attendre 2022 pour vraiment tourner la page
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Il faudra attendre 2022 ! À l’occasion de sa table ronde annuelle et à la demande du Ghana, du Sénégal et de l’Ouganda, l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA) a livré hier son analyse :  l’Afrique est susceptible de connaître une relance économique modérée en 2021 et certains pays ne retrouveraient pas leurs niveaux de croissance de 2019 avant 2022.

Contrairement aux chocs économiques précédents qui ont surtout impacté les pays fournisseurs de matières premières, a-t-il été souligné, cette pandémie a particulièrement touché un éventail plus important de pays, y compris des économies plus diversifiées et celles dépendant du tourisme et de l’aviation. Le Sénégal comme l’Ouganda ont été cités comme des pays susceptibles d’être les plus solides car ils implémentaient, déjà avant la pandémie, des politiques fiscales et monétaires saines. D’autres, connaissant déjà des problèmes avant la pandémie, devraient connaître une aggravation de leur situation avec un degré d’endettement atteignant 60 % du PIB en 2020 contre 40 % en 2015.

D’ici 2021, six pays africains devraient enregistrer une dette publique brute dépassant 100 % du PIB, alors que dans l’ensemble, le poids de la dette devrait augmenter puis se stabiliser au-dessus de 60 % du PIB d’ici 2021/2022. Étant donné la nature isolée des défauts de paiement actuels, cela ne devrait pas avoir de répercussions fortes au niveau régional. Khalifa Sarr, conseiller auprès du ministre de l’Economie, de la planification et des partenariats internationaux du Sénégal, a suggéré que la communauté internationale reconnaisse que toutes les dettes ne sont pas égales.

Le FMI estime qu’il faudra nécessairement $ 345 milliards ces trois prochaines années pour aider les pays à se rétablir complètement, a-t-il été indiqué, alors que l’initiative de suspension du service de la dette du G20 ne permettra de fournir aux pays éligibles que $ 6,5 milliards jusqu’en juin 2021. « Par ailleurs, la myriade de sources de financement non traditionnelles, en provenance du Moyen-Orient et de l’Asie, complique encore le problème de la dette », souligne le communiqué.

Pour sa part, Samuel Arkhurst, directeur du Trésor et de la division de la gestion de la dette du Ghana, a souligné que non seulement l’économie ghanéenne éttait bien diversifiée ce qui l’ai aidé, mais elle a aussi été favorisé par la stabilité des prix du cacao et le regain d’intérêt des investisseurs pour l’or, ce qui a permis de contrer les effets de la baisse des prix du pétrole.

Côté santé, la pandémie semble avoir eu plus d’impact en Afrique du Nord et en Afrique Australe, a souligné Dr Robert Besseling, fondateur et directeur général de Pangea-Risk. Chaque région représente un tiers des infections cumulées, l’Égypte et le Maroc étant les pays les plus touchés en Afrique du Nord alors que l’Afrique du Sud représente à elle seule un tiers des infections en Afrique australe. Cependant, les taux quotidiens d’infection montrent que l’Afrique dans son entièreté, les pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est y compris, est de toute évidence en proie à une seconde vague. On dénombre actuellement 2,2 millions d’infections dont 300 000 actives.

Rappelons que l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique est la seule organisation multilatérale couvrant le risque politique et le risque de crédit commercial en Afrique. L’ACA est une institution africaine, fondée en 2001 par des États africains avec le soutien financier et technique de la Banque mondiale.

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