Le Robusta d’Afrique n’a pas été autant à la fête que les autres cafés, selon l’OIC
Sur l’année calendaire 2021, l’indice composite du café calculé par l’Organisation internationale du café (OIC) a bondi de 75,5%, franchissant la barre des 200 cents la livre (lb) en décembre pour atteindre une moyenne mensuelle de 203,06 cents ; il était à 115,73 cents en janvier 2021, a indiqué hier l’OIC dans son rapport mensuel de marché. Ainsi, depuis le début de l’actuelle campagne 2021/22, soit depuis début octobre, les cours internationaux du café retrouvent leurs niveaux historiques de septembre 2011.
Sur le seul mois de décembre, la hausse a encore été de 4% par rapport à novembre. Mais la fête n’est pas partagée également par tous les types de café, le groupe des Robusta ne gagnant que 3,1% sur le mois contre +5,2% pour les Brésil Nature, de 3,9% pour les Doux Colombie et de 3,4% pour les autres Doux Arabica.
Un marché nerveux durant tout ce dernier mois de l’année calendaire, l’OIC soulignant que la volatilité moyenne des cours sur une seule séance avait atteint une moyenne de 10,1%. L’arbitrage entre Arabica et Robusta a encore augmenté de 5,1% à 130 cents/lb en décembre contre 123,64 cents en novembre.
Les fondamentaux expliquent cette euphorie des cours. Sur les deux premiers mois de la campagne 2021/22, soit sur les mois d’octobre et novembre, les exportations de café vert, toutes variétés confondues, ont chuté de 10,6%, à 16,71 millions de sacs de 60 kg (Ms) contre 18,70 Ms en octobre-novembre 2020. C’est le Brésil qui pèse avec une chute de 31,4% de ses ventes à l’international sur ces deux mois, à 6,36 Ms contre 9,27 Ms en octobre-novembre 2020. De ce fait, l’ensemble des expéditions d’Amérique du sud ont baissé de 24,4% sur ces deux mois, alors que celles d’Asie et d’Océanie grimpaient à 6,21 Ms contre 5,08 Ms en octobre-novembre 2020.
En revanche, les ventes d’Afrique ont, elles aussi, glissé mais de seulement 1,8% à 2,05 Ms en octobre-novembre par rapport aux mêmes mois fin 2020, reflétant la dégringolade de 49,7% des exportations du Kenya (Arabica) et 34,1% de celles de Côte d’Ivoire (Robusta). En revanche, les ventes de Tanzanie ont bondi de 17,8% à 1,01 Ms contre 0,86 Ms en octobre-novembre 2020.
Par catégories de café, les exportations d’Arabica en novembre ont dégringolé de 20,8% à 5,72 Ms alors que les Robusta se sont hissés de 5,7%. Sur les mois d’octobre et novembre, les ventes à l’international d’Arabica ont totalisé 11,83 Ms et celles de Robusta 7,04 Ms.
Notons le niveau très bas en décembre des stocks certifiés de café rattachés aux bourses. Ceux liés au marché de Londres -qui cote le café Robusta- a littéralement fondu comme neige au soleil, à 1,66 Ms contre 2,4 Ms encore en janvier 2021.
Enfin, l’OIC a révisé légèrement à la hausse ses prévisions sur la dernière campagne 2020/21 à 169,66 Ms, ce qui serait une hausse de 0,4% sur 2019/20. La production de Robusta aurait baissé de 2,2% à 70,38 Ms alors que la production d’Arabica aurait grossi de 2,3% à 99,28 Ms.
