La Chronique Matières premières agricoles au 10 mars 2022

 La Chronique Matières premières agricoles au 10 mars 2022
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On s’attendait aujourd’hui à un retournement à la hausse des contrats à terme sur les grands indices américains, ce qui devrait entrainer en terrain positif les principales bourses européennes. Mais la volatilité devrait rester élevée en raison des inquiétudes liées à la guerre en Ukraine et aux signes d’accélération de l’inflation, ce qui conforte le scénario d’un resserrement des politiques monétaires des grandes banques centrales.

Sur le front des sanctions contre Moscou, les Etats-Unis, les autres pays du G7 et l’Union européenne (UE) devaient annoncer aujourd’hui retirer à la Russie le statut de “Nation la plus favorisée” dans leurs échanges commerciaux, ce qui conduit à un relèvement des droits de douane sur de nombreux produits russes.

Ces sanctions occidentales massives contre la Russie et la guerre en Ukraine ont conduit hier la directrice générale du FMI, la bulgare Kristalina Georgieva, à annoncer abaisser le mois prochain sa prévision de croissance mondiale. En effet, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé hier sa prévision d’inflation pour cette année dans la zone euro à 5,1% et a abaissé celle de la croissance du PIB pour 2022 à 3,7%. Elle a parallèlement annoncé une accélération de la réduction de ses achats d’obligations face à l’envolée persistante de l’inflation, alimentée par la hausse des prix des matières premières et par les tensions sur le marché du travail, et indiqué que la première hausse de taux dépendrait de l’évolution de la conjoncture, résume Reuters.

Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 7,9% sur un an, le niveau le plus élevé depuis janvier 1982. Des chiffres globalement conformes aux attentes mais les économistes s’attendent à une nouvelle accélération des prix au deuxième trimestre. Les traders prévoient à 95% un relèvement de 25 points de base des taux de la Federal Reserve ce mois-ci.

Sur le marché des changes, le dollar, qui avait chuté mercredi de 1,17%, s’est apprécié hier de 0,47% face à un panier de devises internationales soutenu par les chiffres de l’inflation américaine. L’euro a reculé hier de 0,61% pour terminer à $ 1,1007.

Les cours du pétrole ont rebondi hier face aux incertitudes sur l’offre, les Emirats arabes unis s’étant finalement retractés après avoir indiqué que l’Opep et ses alliés pourraient augmenter leur production pour compenser celle de la Russie.  Ainsi, le Brent a terminé à $ 113,48 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 109,90.

CACAO CAFÉCAOUTCHOUCCOTON HUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas toujours… Le marché du cacao a fortement gagné sur la période sous revue, l’échéance mai sur le marché à terme de Londres passant de £ 1 743 vendredi dernière à £ 1 804 la tonne hier soir, franchissant ainsi le seuil des £ 1 800, tandis qu’à New York, la même échéance mai évoluait de $ 2 620 à $ 2 710 avec, là aussi, la barre des $ 1 700 sautée.

Pourquoi cette envolée ? Car les disponibilités en cacao cette campagne seraient en baisse, notamment au Ghana, selon les traders. Une explication qui surprend car les observateurs n’ont cessé d’annoncer depuis le début de la campagne, voire même avant, que la campagne du n°2 mondial de la fève serait en chute libre cette année. Ils ont même, à plusieurs reprises, annoncé un scénario catastrophe pour la Côte d’Ivoire…

Or, s’agissant de la Côte d’Ivoire, on est loin de la déroute… les pluies supérieures à la moyenne pour cette période de l’année, devraient même booster la récolte intermédiaire (avril-septembre), tant en taille de cabosse qu’en qualité. Les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont atteint 1,621 Mt entre le 1er octobre et le 6 mars, en hausse de 5,7% par rapport à la même période la campagne dernière.

Alors certes, toujours en Côte d’Ivoire, les exportations de fèves de cacao ont bel et bien baissé de 12,1% à 595 947 t sur la période d’octobre à fin janvier. Il faudra encore attendre pour en expliquer la raison et en mesurer l’impact. A noter, par ailleurs, que les exportations ivoiriennes de produits du cacao (beurre et poudre) ont, quant à elles, progressé de 4% sur le mois de janvier, à 165 371 t (lire : Seuls le caoutchouc et les produits du cacao performent à l’export de Côte d’Ivoire).

Côté entreprise, le géant suisse Barry Callebaut a déclaré hier que ses trois usines en Russie qui emploient environ 500 personnes continueront à tourner pour le moment ; sa troisième, située à Kaliningrad, a ouvert en août 2021. Le géant du chocolat n’a pas d’unité en Ukraine.

Idem pour l’autre suisse, Lindt & Spruengli, qui a annoncé mardi maintenir sa production en Russie. « Nous avons huit magasins et environ 125 salariés en Russie. Nous continuons à opérer à approvisionner autant que possible comme d’autres groupes alimentaires », a déclaré le directeur exécutif Dieter Weisskopf du siège social du groupe à Kilchberg sur le lac de Zurich. Lindt & Spruengli s’attend à une hausse de 6 à 8% de leurs ventes cette année, notamment en raison de la hausse des prix ; ses ventes avaient bondi de 13,3% en 2021. La Russie et l’Ukraine représentent moins de 1% des ventes du groupe.

CAFÉ

Le Robusta a été plus… robuste cette semaine que l’Arabica ! La tonne de ce premier sur l’échéance mai du marché à terme de Londres est passée de $ 2 038 vendredi dernier à $ 2 093 à la clôture hier soir. L’Arabica à New York, également sur l’échéance mai, a fait du sur-place : partie de $ 2,2425 à la clôture en fin de semaine dernière, la livre (lb) a clôturé hier soir à $2,242.

Qu’en est-il ? S’agissant de l’Arabica, ce sont les stocks certifiés qui ont joué. Alors que le mois dernier, les stocks de l’ICE NY étaient tombés en-dessous du million de sacs de 60 kg (Ms), soit leur plus faible niveau en 20 ans, ils se renflouent petit à petit et atteignaient hier 1,009 Ms.

A ceci se greffent des conditions météo plutôt favorables chez le n°1 mondial du café, le Brésil, dont la récolte va bientôt démarrer. Car il devrait pleuvoir ces prochains jours dans la ceinture caféière.

En Asie, la remontée des cours à Londres s’est ressentie. Les caféiculteurs dans les Central Highlands du Vietnam ont vendu leur kilo de café entre 39 200 et 41 300 dongs le kilo ($ 1,72- $ 1,81) contre 38 900-41 000 dongs la semaine dernière. A l’export, les traders ont placé les grains de Grade 2, 5% brisures et grains noirs, avec une décote de $ 300 la tonne sur juillet contre -$ 325 la semaine dernière.  A noter que la plupart des compagnies maritimes ont suspendu leurs livraisons de café à la Russie, tandis que les clients russes se démènent pour parvenir à effectuer leurs paiements et à envoyer leurs documents et factures via les banques.  Des commandes sont en cours d’annulation. A ceci se greffe l’envolée des prix des engrais, suite aux sanctions imposées à la Russie.

A noter que les exportations de café du Vietnam sur le seul mois de février ont chuté de 14,7% à 139 371 t, selon les statistiques douanières. Sur janvier et février 2022, ils ont totalisé 370 874 t, en hausse de 30,8%, tandis que les recettes d’exportation ont bondi de 65,5% pour totaliser $ 823,1 millions.

Quant à l’Indonésie, qui pourrait démarrer sa mini récolte en avril, les quelques derniers kilos de café de la campagne dernière se sont vendus avec une décote de $ 200 sur l’échéance mars et entre $ 100 et $ 110 sur avril et mai.

Côté entreprises, le géant américain Starbucks a annoncé mardi suspendre toute son activité en Russie, dont l’expédition de ses produits et les cafés fonctionnant sous licences. Le groupe Aishaya basé à Koweït et qui opère environ une centaine de coffee-shops de Starbucks en Russie, devrait « apporter son appui aux quelque 2 000 partenaires en Russie qui dépendent de Starbucks pour vivre ».

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc a été volatil,  orienté à la baisse pour la deuxième semaine consécutive influencé par la guerre entre l’Ukraine et la Russie et les marchés du pétrole et boursiers, eux mêmes changeants. Sur l’Osaka Exchange, les cours ont clôturé hier à 245,5 yens ($2,12) le kilo contre 255,2 yens vendredi dernier. Sur le marché de Shanghai, les cours se sont légèrement appréciés passant de 13 725 yuans la tonne à 13 895 yuans ($2197,5) hier.

En Inde, Les ventes au détail de voitures particulières et de deux-roues sont touchées par les contraintes d’offre et la poursuite le travail à domicile adopté par les entreprises et les établissements d’enseignement. En février, les immatriculations de véhicules de tourisme ont connu une décroissance de 8% sur un an à 2 38 096 unités. Quant aux deux-roues, Ils ont chuté de 11% à 9 83 358 unités en février.

En Malaisie, les exportations de caoutchouc et de produits en caoutchouc ont atteint un record de 71 milliards de ringgits ($16,94 milliards) en 2021, en hausse de 46,3% par rapport à 2020. Les gants en caoutchouc ont constitué en valeur 89% des exportations à RM 54,8 Mrds, en hausse de 55,4%,  puis se situent les pneus (RM 1,7 Mrd,  +30,7%) et les produits industriels en caoutchouc  (RM 1,3 Mrd, +40,7%).

La Côte d’Ivoire a exporté 127 677 tonnes de caoutchouc naturel en janvier 2022, en hausse de près de 41 % par rapport à l’année précédente, selon les données portuaires provisoires.

COTON

Depuis le 1er février, les cours du coton se sont assouplis mais demeurent élevés toujours soutenus par les spéculateurs, même s’ils ont réduit un peu leur position longue, et par les ventes sur appel non fixées. En outre, les problèmes logistiques subsistent.  Avec la guerre Russie-Ukraine, la poussée de l’inflation et l’éventuel ralentissement de la croissance mondiale,  la question de la consommation de produits textiles est bien posée. D’un autre côté,  la hausse des prix des engrais, du carburant  et des cultures concurrentes comme le soja pourrait entrainer une baisse des superficies en coton. Mais comme le soulignait Mambo en début de semaine Dans ce contexte, notre marché du coton devrait rester bien orienté” (Lire : Mambo : Le “marché du coton devrait rester bien orienté”, malgré tout…”)

Hier le coton pour le contrat de mai a clôturé sur l’ICE à 111,86 cents la livre contre 116,42 cents vendredi dernier.

Le rapport sur l’offre et la demande mondiales de produits agricoles (Wasde) du département américain de l’Agriculture (USDA) est demeuré inchangé sur les prévisions d’offre et demande pour les Etats-Unis pour la campagne 2021/22 mais a revu à la baisse ses prévisions pour les stocks mondiaux de clôture. Ils ont été réduits de 1,7 million suite à une baisse de production de 300 000 balles, principales en Inde et une révision à la baisse des stocks d’ouverture. Etonnamment, l’USDA a revu légèrement à la hausse la consommation mondiale (+110 000 balles) mais souligne-t-il le taux de croissance est plus faible. La consommation mondiale devrait maintenant augmenter de 2,1 % par rapport à l’année précédente, en dessous du taux de 2,8% prévu en février.

La Côte d’Ivoire a exporté 30 309 tonnes de coton en janvier 2022, en baisse d’environ 16% par rapport à la même période l’an dernier, selon les données portuaires provisoires.

En Inde, la prévision de la production de coton a été revue à la baisse par l’USDA à 26,5 millions de balles (480 l) en 2021/22. Une révision consécutive  aux dommages aux cultures causées par le cyclone Gulab en septembre tandis que le retrait tardif des pluies de mousson en octobre a augmenté le incidences du ver rose  dans le Gujarat, le Ma dhya Pradesh, le Karnataka et le nord de l’Inde.

Au Mexique, la production de coton est estimée à 1,2 million de balles (480 l) en 2021/22, en hausse de 18% par rapport à2020/21. Si la superficie est estimée à 155 000, soit 7% de plus que la campagne précédente, les rendements sont attendus record à 1 686 kilos par hectare, soit 10% de plus.

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme est sur un sommet et y restera encore quelques mois. Les cours ont encore gagné près de 9% cette semaine, une troisième hausse hebdomadaire. Depuis le début de l’année, ce n’est pas moins de 44% d’augmentation !

Hier,  les cours sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange ont clôturé à 6 949 ringgits ($ 1 660) la tonne contre 6274 ringgits vendredi dernier. La conjoncture haussière est toujours la même. Signalons toutefois que cette semaine, l’Indonésie, faisant fi de la flambée des cours mais se concentrant sur ses prix intérieurs,  est passée au cran supérieur avec la décision de porter dès hier les ventes intérieures obligatoires d’huile de palme à 30% des exportations prévues par les entreprises contre 20% décidé  fin  janvier (Lire notamment notre  Chronique du 10 février 2022). La mesure devrait rester en vigueur durant au moins six mois. Cela pourrait retirer environ 100 000 tonnes d’huile de palme par mois des marchés mondiaux, selon Anilkumar Bagani, responsable de la recherche Sunvin Group.

Avec la flambée des cours, la question de la demande se posera à plus ou moins long terme. « Très clairement, la demande réagit… la consommation est en baisse », a déclaré Thomas Mielke, directeur du cabinet d’analyse basé à Hambourg, Oil World. “Dans de nombreux pays comme en Afrique, en Inde et au Pakistan, les consommateurs ne peuvent pas payer ces prix élevés“. Tant en Inde qu’en Chine, les prévisions d’importations d’huiles végétales sont en baisse pour la campagne 2021/22.  Au niveau mondial, les importations  d’huile de palme en 2021/22 sont réduites à 48,1 Mt, en baisse de 3,2 % par rapport aux prévisions du mois dernier.

Mais, avec un déficit mondial d’approvisionnement en huile comestible et les expéditions bloquées en provenance de la région de la mer Noire,  les prix devraient demeurer très élevés tout au long du premier semestre 2022.  L’analyste James Fry estiment que les prix de l’huile de palme pourraient atteindre un record de 8 100 ringgits ($1 935) la tonne dans les mois à venir. Il s’attend à ce que les prix de l’huile de palme brute livrée localement en Malaisie se situent entre 6 600 et 8 100 ringgits la tonne jusqu’en juillet, puis chutent à 6 200-7 000 ringgits aux troisième et quatrième trimestrs lorsque l’offre augmentera et que la demande diminuera.

Selon le ministre malaisien des Industries des plantations, Zuraida Kamaruddin, le prix de l’huile de palme brute devrait se négocier au-dessus de 5 000 ringgits la tonne au premier semestre avant de se normaliser à environ 4 000 ringgits la tonne au second semestre avec la reprise de la production. Le ministre malaisien a aussi annoncé  que davantage de travailleurs étrangers devraient arriver en mai et juin.

Si la production d’huile de palme en Indonésie et en Malaisie devrait augmenter d’environ 3 Mt  en 2022, ce sera insuffisant pour  compenser les ruptures d’approvisionnement en Amérique du Sud  et en mer Noire.

Les prix pourraient baisser au second semestre en raison d’une éventuelle stagflation et d’une récession qui comprimeront la demande, estime l’analyste principal Dorab Mistry. Ainsi, il pourraient atteindre  5 000 ringgits  la tonne et éventuellement à 4 000 ringgits d’ici septembre. enter la production du deuxième producteur mondial cette année à 20 Mt, contre 18,1 Mt en 2021.

En Malaisie, les stocks d’huile de palme ont baissé moins que prévu en février en recul de 2% à 1,52 million de tonnes (Mt), selon l’Office malaisien de l’huile de palme (MPOB). La production a chuté de 9,26% à 1,14 Mt mais les exportations ont aussi baissé de 5,32% à 1,1 Mt.

La Malaisie envisage un système de subventions ciblées sur l’huile de palme pour aider à contenir l’inflation alimentaire, tout en visant à augmenter le volume des ventes du produit et à gagner une plus grande part de marché pour compenser une baisse attendue des prix au deuxième moitié de 2022, a déclaré mardi le ministre des Industries des plantations et des produits de base. “Le gouvernement rationalise le fonctionnement des subventions et nous sommes en train d’y travailler“, a déclaré Zuraida Kamaruddin lors d’une conférence de presse. La Malaisie accorde actuellement une subvention annuelle à 720 000 tonnes d’huile de palme, qui sont transformées en huile de cuisson. Le gouvernement étudie maintenant les perspectives de canaliser l’aide uniquement vers ceux qui le méritent plutôt que de l’offrir à tous ceux qui érodent les gains économiques. “La subvention sera ciblée et les détails du programme de subvention seront conclus au cours de cette année“, a déclaré Zuraida Kamaruddin.

En Indonésie, les stocks à fin janvier sont en légère hausse à 4,68 millions de tonnes (Mt) contre 4,13 Mt un mois plus tôt, tandis que les exportations ont chuté de 23,8 % à 2,18 Mt, selon  l’Association indonésienne de l’huile de palme (Gapki).

En Côte d’Ivoire, le point sur la filière palmier à huile avec notre interview de Kouassi Constantin, président de l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile (AIPH), réalisée lors de sa venue au Salon international de l’agriculture (SIA) à Paris (Lire : Kouassi Constantin, AIPH : prix, Ukraine, jeunes, le malaise de la filière palmier à huile en Côte d’Ivoire).

Côté entreprise, la société technologique malaisienne DiBiz a lancé mardi la première place de marché en ligne au monde pour l’huile de palme durable afin d’encourager les ventes de produits certifiés conformes à l’environnement, les acheteurs ayant évité les produits les plus chers. La plateforme commerciale, appelée Trustparent Marketplace, reliera les acheteurs et les vendeurs d’huile de palme tout au long de la chaîne d’approvisionnement et dispose de mesures supplémentaires de traçabilité pour garantir l’engagement de l’industrie à “Pas de déforestation, pas de tourbe et pas d’exploitation”.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en Asie grimpent avec la hausse de la demande.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont grimpé à $415-$428 la tonne contre $400-$403 il y a une semaine. Alors que les prix du maïs et du blé augmentent, les fabricants d’aliments pour animaux cherchent à utiliser davantage de brisures de riz, ce qui fait grimper les prix à tous les niveaux. Un négociant a déclaré avoir récemment reçu l’intérêt d’acheteurs d’Europe, des États-Unis, d’Irak et d’Iran pour différentes qualités de riz blanc thaïlandais. La demande de Hong Kong a également augmenté avec les inquiétudes suscitées par les projets de confinement à l’échelle de la ville provoquant des achats de panique par les résidents.

La Thaïlande a exporté 459 752 tonnes de riz d’une valeur de $234 millions en janvier, en hausse de 8,92 % par rapport à la même période l’an dernier, a indiqué le ministère du Commerce.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont légèrement progressé à $371-$378 $ la tonne contre $370-$376 la semaine dernière. “Les consommateurs essaient de constituer des stocks en raison de la hausse des prix du blé et du maïs. La demande de riz s’améliore“, a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans l’État méridional d’Andhra Pradesh.

Côté entreprise, l’indien LT Foods, par l’intermédiaire de sa filiale américaine LT Foods Americas, a acquis une participation de 51 % dans Golden Star Trading, une société familiale basée en Californie. Les conditions financières de la transaction n’ont pas été divulguées.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont atteint leur plus haut niveau depuis décembre à $410-$415 la tonne contre $400 la semaine dernière, dans un contexte de demande accrue, le conflit Ukraine-Russie incitant les acheteurs à placer plus de commandes en Asie. Les frais d’expédition ont aussi augmenté depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie ajoute un commerçant. Ainsi, les frais de transport internationaux ont grimpé de 50 % et les frais de transport intérieurs de 70 à 80 %.

Les exportations de riz  du Vietnam en février ont baissé de 7,3% par rapport à janvier à 468 925 tonnes. Au cours des deux premiers mois de l’année, elles ont augmenté de 49,2% en glissement annuel pour atteindre 974 556 tonnes.

SUCRE

Les cours des sucres se maintiennent à des niveaux très élevés mais se sont inscrits en légère baisse cette semaine. Partie de 19,35 cents vendredi dernier, la livre (lb) de sucre roux a terminé hier soir à 19,10 cents sur l’échéance mai à New York. Quant au sucre blanc, il a glissé de $ 532,30 la tonne vendredi dernier à $ 527,50 hier soir à Londres.

Comme tous les prix s’envolent, les arbitrages des raffineries brésiliennes quant à la destination de la canne -sucre ou éthanol ?- est délicate. En effet, pour la première fois depuis le démarrage de l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a plus de deux semaines maintenant, la société nationale pétrolière brésilienne Petrobras, a relevé hier de près de 19% son prix de l’essence.

Quant à l’Inde, face à la flambée des cours mondiaux du sucre et la dépréciation de la roupie -ce qui rend son sucre très compétitif- les exportateurs ont signé à tour de bras ces derniers jours des contrats pour un volume estimé à 550 000 t, rapporte Reuters. Une situation qui permet au deuxième producteur mondial de sucre de faire baisser ses niveaux de stocks et donc d’alléger la situation du marché. A ce jour, sur la campagne 2021/22, les raffineries indiennes auraient signé des contrats pour un volume total de 6,4 Mt à l’export, estime les négociants interrogés par Reuters. De ce total, 5 Mt auraient déjà été expédiées.

Rappelons que la campagne dernière, l’Inde avait déjà exporté un volume record de 7,2 Mt de sucre, les opérateurs de la filière saisissant les opportunités données par les subventions gouvernementales indiennes pour alléger les stocks. Mais cette année, les raffineries pourraient faire mieux encore et vendre à l’international jusqu’à 7,5-8 Mt et ce, sans subventions gouvernementales puisque le cours mondial est si élevé.

Tout ceci est donc plutôt de bon augure pour l’Inde qui s’apprête à engranger une récolte record estimée atteindre 33,3 Mt sur l’actuelle campagne 2021/22, soit près de 7% supérieure à la campagne dernière.

Cette situation en Inde avec une production bien meilleure que celle initialement attendue, devrait réduire de 42% le déficit mondial sucrier anticipé sur 2021/22, estime le courtier spécialisé StoneX. Il a révisé à la hausse de 5% ses estimations de production indienne du mois de janvier et prévoit maintenant qu’elle serait de 32,2 Mt. Ainsi, le déficit mondial se verrait réduit à 1,1 Mt contre les 1,9 Mt estimées en janvier.

Rappelons que fin février, l’Organisation internationale du sucre (OIS) avait également révisé à la baisse ses prévisions de déficit en 2021/22 à 1,93 Mt contre les 2,55 Mt initialement estimées.

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