La Côte d’Ivoire fait une percée sur le marché turc du coton

 La Côte d’Ivoire fait une percée sur le marché turc du coton
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L’industrie du textile turque semble insatiable dans sa demande de coton et pourtant, l’Afrique de l’Ouest était jusqu’à présent très peu présente parmi ses fournisseurs de fibre blanche.

Selon un rapport du département américain de l’Agriculture (USDA) publié la semaine dernière, la Turquie produirait 925 000 tonnes (t) de coton en 2022/23 alors que sa consommation serait significativement plus élevée, de l’ordre de 1,9 million de tonnes (Mt), en progression de 4,4% par rapport aux 1,82 Mt estimées sur 2021/22.

Ankara importe donc du coton pour faire tourner son impressionnante industrie textile, recherchant de façon croissante de la fibre traçable et durable. Les importations sont attendues à 1,15 Mt sur 2022/23, ce qui est loin d’être négligeable. A noter que sur les six premiers mois de 2021/22, les achats de coton à l’international ont atteint le record de 555 678 t.

Jusqu’à maintenant, le Brésil et les Etats-Unis étaient les deux favoris de la Turquie mais avec la crise du transport maritime international, la Grèce s’est positionnée très fortement sur ce marché, expédiant sa fibre par camion : le coton des Etats-Unis arrive en Turquie habituellement en 30 jours mais avec la crise des transports, il a pris jusqu’à 60 jours !

Ainsi, sur les six premiers mois de la campagne 2021/22, la Grèce est devenue le premier fournisseur de coton d’Ankara avec des ventes de 128 409 t, prenant une part de marché de 20% environ. Les Etats-Unis conservent à peu près la même part avec 113 730 t. Le Brésil, quant à lui, n’a fourni que 96 153 t, soit 17% en part de marché.

Parmi les autres fournisseurs importants se trouvent l’Azerbaïdjan, l’Australie, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Espagne et… la Côte d’Ivoire. Les volumes sont, certes, modestes, mais le pied est dans la porte avec 9 703 t sur un total de 555 678 t importées par la Turquie.

La situation pourrait ne pas durer. Selon l’USDA, les expéditions des Etats-Unis et du Brésil monteront en puissance au fur et à mesure que la disponibilité en conteneurs s’assouplira. D’ailleurs, le Brésil travaille à renforcer son positionnement sur ce marché turc. Ceci pourrait réduire les achats turcs à la Grèce au second trimestre notamment car l’offre grecque devrait se contracter comme peau de chagrin. Reste à savoir si l’origine Côte d’Ivoire perdurera….

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