La Chronique matières premières agricoles au 11 février 2021

 La Chronique matières premières agricoles au 11 février 2021
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Bonne année, l’Asie ! Environ un cinquième de la population mondiale s’apprête à festoyer -sur fond de Covid- durant une quinzaine de jours pour la nouvelle année qui s’ouvre sous le signe du bœuf. Mais nombre d’Etats ont pris de mesures de restrictions de déplacements, notamment aériens, incitant les travailleurs immigrés à ne pas revenir chez eux pour les fêtes ; la Chine a conseillé à sa population de rester à la maison alors qu’habituellement, ils parcourent parfois jusqu’à des milliers de kilomètres pour retourner sur leurs terres natales. China Eastern a réduit de 24% le nombre de ses vols, China Southern de 19% et Air China de 14%.

En Occident, les marchés financiers sont repartis hier à la hausse après la petite pause mercredi qui a, d’ailleurs, fait grimper les marchés de matières premières face à la perspective, selon certains, du retour à une certaine inflation. Un soutien budgétaire massif se profile aux Etats-Unis, les comptes des entreprises au quatrième trimestre dépassent les attentes et la liquidité devrait demeurer abondante, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, ayant promis mercredi de maintenir une politique monétaire accommodante pour soutenir l’économie et l’emploi.

L’euro a terminé hier en légère hausse face au dollar, à $ 1,2129. Les cours du pétrole reculent après une nouvelle révision à la baisse par l’Opep de sa prévision de demande mondiale en 2021. Le Brent cotait hier soir $ 61,30 le baril et le brut léger américain (WTI) $ 58,42.

CACAO  CAFE  CAOUTCHOUC  COTON HUILE DE PALME  RIZ  SUCRE

CACAO

Le cacao termine, en définitive, en baisse sur la semaine alors que mercredi soir il avait gagné beaucoup de terrain. Ainsi, à Londres, parti vendredi soir de £ 1669 , la tonne de cacao était à £ 1 771 mercredi soir pour ensuite baisser et clôturer à £ 1 661 hier soir sur l’échéance mars. New York a fait de même, passant de $ 2472 à $ 2 677 pour terminer hier à $ 2465. Il semblerait que certaines entreprises se positionnent à recevoir du cacao à l’expiration du contrat mars sur le terme.

A noter que le marché à terme à New York est en fort déport, avec l’échéance rapproché de mars (qui expire la semaine prochaine) qui est quelque $ 150 jusqu’à $ 200 plus chère que l’échéance mai.

Surtout, c’est l’anticipation d’une demande boostée pour du cacao ivoirien après l’information selon laquelle la Côte d’Ivoire aurait réduit en janvier la prime qualité pour du cacao ivoirien, permettant d’annuler l’impact financier des $ 400 de différentiel de revenu décent, voire de la réduire, ce qui euphorise le marché (lire nos informations : En définitive, la Côte d’Ivoire aurait accepté de solder son cacao pour vendre).

Mais les arrivages aux ports ivoiriens sont toujours en baisse chez le leader mondial de la fève, à 1,388 millions de tonnes (Mt) entre le 1er octobre, démarrage de l’actuelle campagne 2020/21 actuelle, et le 7 février, soit une diminution de 3,3% par rapport à la période correspondante la campagne dernière.

Dans les zones de production, de faibles pluies la semaine dernière pourraient être bénéfiques au développement de la campagne intermédiaire mais les températures sont très élevées ce qui est un risque. Rappelons que la saison sèche dure habituellement jusqu’à fin mars.

Au Ghana, les arrivages de cacao gradé et scellé ont totalisé 610 674 t du 1er octobre, démarrage de l’actuelle campagne, au 15 janvier, selon le Cocobod, en hausse par rapport aux 596 019 t sur la même période la campagne dernière. La production est attendue à 800 000 t.

Selon une enquête réalisée par Reuters auprès de 12 acteurs sur le marché, les prix du cacao devraient baisser d’ici la fin de l’année car la demande demeurerait faible toujours sous l’impact de la Covid ; la campagne cacaoyère serait excédentaire. Ils estiment que la tonne de cacao à Londres sera à £ 1 644 en fin d’année contre £ 1 699 vendredi dernier et New York à $ 2 438 contre $ 2 587. L’excédent serait de 218 000 t contre seulement 19 000 t estimées pour 2019/20 par l’Organisation internationale du cacao (OIC). Toujours selon ce sondage, la production ivoirienne est attendue à 2,17 Mt en 2020/21 contre 2,1 Mt la campagne précédente et le Ghana à 879 000 t contre 800 000 t.

Côté entreprises, le suisse Barry Callebaut a annoncé la nomination de PT Sinarniaga Sejahtera, filiale de PT Garudafood Putra Putri Jaya, comme son distributeur de produits chocolatés Van Houten Professional.

CAFE

A Londres, le café Robusta a témoigné de sa robustesse en grimpant à $ 1 374 la tonne mercredi sur l’échéance mai, parti de $ 1 340 vendredi dernier, mais il a terminé hier soir en baisse à $ 1 358 la tonne. L’Arabica a fait tout le contraire : de $ 1,2405 en fin de semaine dernière, la livre (lb) de café vert a baissé mercredi soir à $ 1,2315 pour remonter hier et clôturer à $ 1,2450. Pourtant, la faiblesse de la monnaie brésilienne incite le leader mondial du café à exporter puisque plus compétitif.

Ceci dit, la performance du géant latino-américain sur janvier n’a pas été glorieuse. Le Brésil a exporté 2,89 millions de sacs de 60 kilos (Ms) de café vert en janvier, en baisse de 8 % sur janvier 2020. De ce total, les Arabica ont chuté de 9,3% à 2,65 Ms alors que les Robusta ont augmenté de 7,9% à 241 534 sacs, selon l’association des exportateurs Cecafé. Les Etats-Unis ont été le premier marché du café brésilien suivis par l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et le Japon.

Selon le rapport de Rabobank, le Brésil a exporté un record de 44,7 Ms en 2020 mais commence mal l’année 2021 : en effet, sur le seul mois de janvier, ses ventes à l’international auraient chuté de 28,3% par rapport à décembre et de 9,4% par rapport à janvier 2020. Rabobank estime entre 55,2 Ms et 58,4 Ms la récolte du leader mondial sur 2021/22, dont 35 à 38 Ms d’Arabica, en baisse de 30%. La qualité ne serait pas aussi belle également.

Le Vietnam, quant à lui, a exporté 160 615 t de café Robusta en juin, en hausse de 10,2% par rapport à janvier 2020, selon les statistiques douanières. Ses revenus ont grimpé de 12,9%, à $ 280,6 millions.

CAOUTCHOUC

Les contrats à terme sur le caoutchouc sur l’Osaka Exchange au Japon sont tombés mercredi d’un sommet de 4 semaines, cassant un rallye de quatre jours, les investisseurs prenant leurs bénéfices avant les vacances du Nouvel An lunaire chinois, bien que l’optimisme quant à une reprise économique rapide ait limité les pertes. Les cours finissent tout de même en hausse à 243,1 yens ($2,3) le kilo mercredi (le marché étant fermé jeudi pour le Jour de la fondation du Japon) contre 239,5 yens vendredi dernier. En revanche, sur le marché de Shanghai, les cours se sont légèrement affaissés à 14 680 yuans ($2 280) la tonne contre 14 730 yuans.

Le marché tout au long de la semaine a été soutenu par la forte production automobile en Chine et au Japon ainsi que la robustesse des actions mondiales et des marchés pétroliers. En outre, la Chine, le plus grand acheteur de caoutchouc au monde, n’a signalé aucun nouveau cas de Covid-19 sur le continent pour la première fois en près de deux mois, selon les données officielles lundi.

L’Association of Natural Rubber Producing Countries (ANRPC) donne dans son dernier bulletin le bilan de l’année 2020 avec une production mondiale de caoutchouc naturel qui devrait baisser de 7,7% à 12,782 millions de tonnes (Mt) et une demande mondiale qui s’est contractée de 6,9% à 12, 827 Mt. L’ANRPC observe que le marché du caoutchouc a été volatil en janvier avec des évolutions de prix contrastées. Ainsi, les prix moyens du SMR-20 ont très légèrement progressé à $1,58 le kilo en janvier par rapport à décembre alors que les prix du STR-20 ont légèrement reculé à $1,58 le kilo. Pour les feuilles de caoutchouc, les prix du RSS-3 à Bangkok et du RSS-4 à Kottayam se sont abaissés de respectivement  6,3% et 3,6% au cours de la même période de référence.

En Malaisie, la production de caoutchouc a augmenté de 17,1% en décembre 2020 à 49 825 tonnes, contre 42 554 tonnes le mois précédent, selon le Département des statistiques de Malaisie (DoSM). Mais par rapport à décembre 2019, la production a diminué de 14,7%. Les exportations se sont élevées à 61 547 tonnes en décembre 2020, en hausse de 8,9% par rapport au mois de novembre. La Chine demeure la  principale destination des exportations avec 53,8% du total. Elle est suivie par l’Allemagne (10,2%), les États-Unis (5,4%),  Taiwan (2,7%) et  l’Iran (2,5%). Le stock de caoutchouc a diminué  de 3,8% en décembre 2020 pour s’établir à 249 555 tonnes. Les prix moyens sont en baisse en décembre à 582,79 sen le kilo pour le latex concentré (620,76 sen p en novembre) et à 628,74 sen le kilo (contre 632,74 sen en novembre). Enfin, la consommation intérieure recule de 4,5% à 42 356 tonnes.  

Côté entreprise, Goodyear Tire & Rubber rebondit avec un bénéfice net au quatrième trimestre à $63 millions contre un déficit de $392 millions sur la même période en 2019 Quant au chiffre d’affaires, il a reculé de 2% à $3,7 milliards.

COTON

Nouvelle envolée du coton dont les cours ont grimpé hier à 86,41 cents la livre contre 82,74 cents vendredi dernier. Un marché du coton dans le sillage des marchés des grains, aussi haussiers notamment pour le soja, du pétrole et financiers avec un dollar faible. Mais surtout « Il y a la volonté  de faire monter le marché de la part de beaucoup de fonds spéculatifs, car, selon eux, tous les éléments seraient réunis » indique un négociant à CommodAfrica ( Lire : Double atout : l’Afrique de l’Ouest a encore 35% de son coton et les prix sont au plus haut)

Le dernier rapport sur l’offre et la demande mondiale de produits agricoles (WASDE) du département américain de l’Agriculture (USDA) était plutôt neutre. Il a revu en légère baisse les stocks de clôture avec une révision à la hausse de la production, la consommation et des importations, principalement en raison de la Chine.  Une production plus élevée en Chine, en Australie et au Pakistan compense largement la baisse de la production en Inde. La consommation a été revue à la hausse avec une reprise plus forte qu’attendue de la demande des usines en Chine et en Inde. Quant aux Etats-Unis, les estimations de la production et de la consommation sont inchangées mais les exportations ont été revues à la hausse ce qui a légèrement diminué les stocks de clôture.

En Chine, l’USDA a révisé à la hausse sa prévision pour la production de coton à 29 millions de balles (6,3 millions de tonnes) en 2020/21 avec une hausse des rendements à un record de 1 943 kilos/hectare.

HUILE PALME

Comme sur le marché du caoutchouc, les investisseurs ont pris leurs bénéfices avant les vacances du Nouvel An Lunaire. Les cours sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange se sont abaissés mercredi (la bourse est fermée jeudi jusqu’à dimanche), après cinq séances de hausse pour atteindre 3 558 ringgits ($880,13) la tonne contre 3 375 ringgits la tonne vendredi dernier. La semaine dernière les cours avaient reculé de 3,3% accusant une troisième baisse hebdomadaire.

Si les chiffres publiés mercredi  par le Malaysian Palm Oil Board (voir si dessous) sont plutôt baissiers, les cours ont été stimulés par le regain d’exportation. Selon la SGS, les exportations malaisiennes du 1er au 10 février ont grimpé de 47,2% à 409 817 tonnes.

En Malaisie, les stocks d’huile de palme ont augmenté plus que prévu en janvier, les exportations ayant chuté à un creux de près de 14 ans alors que la production continuait de baisser, selon les données du MPOB. Les stocks du deuxième producteur mondial ont augmenté de 4,7% pour atteindre 1,32 million de tonnes (Mt) à la fin du mois de janvier par rapport au mois précédent, augmentant pour la première fois en quatre mois. La production d’huile de palme brute a chuté plus que prévu à son plus bas depuis février 2016, en baisse de 15,5% à 1,13 Mt. Une chute provoquée par le temps pluvieux et la pénurie de main-d’œuvre induite par une pandémie. Les exportations d’huile de palme ont plongé de 42,3% à 947 395 tonnes pour atteindre leur plus bas niveau depuis février 2007.

En Inde, la consommation d’huile comestible devrait se contracter pour la deuxième année consécutive en 2020/21, alors qu’une remontée des prix des huiles végétales à des sommets de plusieurs années freine les achats au détail, ont déclaré à Reuters des responsables du secteur. La baisse de la demande en Inde, premier importateur mondial d’huiles végétales, pourrait limiter un rebond des prix de l’huile de palme en Malaisie, qui se négocient près de leur plus haut niveau depuis une décennie. Une demande plus faible pourrait également peser sur l’huile de soja américaine et l’huile de tournesol. “Une grande partie de la population indienne est prudente sur les prix. Comme leur revenu n’augmente pas à cause de la Covid-19, la consommation par habitant diminuerait”, a déclaré Angshu Mallick, directeur général adjoint d’Adani Wilmar, un important raffineur d’huile alimentaire. La consommation d’huile comestible pourrait tomber à 21 millions de tonnes (Mt) en 2019/20 se terminant le 31 octobre contre 22 Mt un an plus tôt, a-t-il déclaré. En 2018/19, la demande était d’environ 23 Mt. La consommation d’huile alimentaire de l’Inde augmente généralement de 2 à 3% par an en raison de la croissance démographique et de la prospérité, mais cette année, elle diminuera probablement d’environ 5%, a-t-il déclaré. Une consommation plus faible, qui devrait réduire les importations. “Les importations ont chuté l’année dernière en raison du confinement. Cette année, une combinaison de prix très élevés et d’une disponibilité accrue de graines oléagineuses entraînerait une baisse des importations“, a estimé Atul Chaturvedi, président de la Solvent Extractors Association of India. Les importations indiennes d’huiles comestibles pourraient chuter à 12,5 Mt en 2020/21 contre 13,2 Mt l’an dernier, soit le plus bas niveau en six ans.

Le pays importe de l’huile de palme principalement d’Indonésie et de Malaisie, et d’autres huiles telles que l’huile de soja et de tournesol d’Argentine, du Brésil, d’Ukraine et de Russie. Les importations d’huile de palme de l’Inde resteraient stables autour de 7,2 Mt, un plus bas depuis neuf ans. En revanche, celles d’huile de soja pourraient chuter légèrement par rapport aux 3,4 Mt de l’an dernier, tandis que celles d’huile de tournesol pourraient tomber à 1,75 Mt contre 2,51 Mt en 2020 suite à la hausse de la production indienne de colza. “Les approvisionnements locaux en huile comestible devraient augmenter cette année avec une production accrue de colza et d’arachide”, estime Govindbhai Patel, directeur général Patel & Nikhil.

L’Indonésie et la Malaisie ont décidé de se coordonner pour lutter contre la discrimination de l’huile de palme au niveau mondial. Après avoir été durant plusieurs années accusée de déforestation à grande échelle et de destruction de l’habitat, l’industrie de l’huile de palme fait face aujourd’hui à des allégations croissantes de violations des droits de l’homme et du travail. Les principaux acheteurs d’huile de palme cherchent à bloquer les deux producteurs mondiaux d’huile de palme, les malaisiens, FGV Holdings et S­ime Darby Plantations, de leur chaîne d’approvisionnement mondiale après que les États-Unis ont interdit les importations de ces deux entreprises l’année dernière (Lire : L’étau se resserre autour de l’huile de palme).

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en Inde, premier exportateur mondial, se sont maintenus près d’un sommet de trois ans cette semaine alors que d’autres acheteurs asiatiques et africains continuaient leurs achats, faisant fi de la hausse des prix de ces dernières semaines.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% se sont demeurés cette semaine à leur plus haut niveau depuis mai 2018 à $402-$408 la tonne. En dépit des prix élevés les acheteurs sont présents.

Une révision de la politique d’importation du Bangladesh voisin a en partie contribué à porter en janvier  les prix mondiaux du riz à un sommet de sept mois, selon la FAO. “Dans le segment des étuvés, le sentiment a également été influencé par une série d’achats gouvernementaux par le Bangladesh, son approbation de la baisse des droits sur les importations du secteur privé, à condition que les commerçants commercialisent les approvisionnements rapidement”, selon le rapport. Le Bangladesh a importé environ 100 000 tonnes de riz principalement d’Inde au cours du mois dernier et d’autres accords sont en cours de finalisation, a déclaré un responsable du ministère de l’Alimentation.

L’activité a été ralentie au Vietnam et en Thaïlande, en raison du  Nouvel An lunaire.

L’Egypte, via la Central Agency for Mobilization and Statistics (Capmas), a indiqué que la production de riz en 2018/19 avait progressé de 53% à 4,8 millions de tonnes (Mt) contre 3,1 Mt en 2017/18 avec une hausse des superficies cultivées de 51,9% à 1,3 million de feddans.

SUCRE

Le sucre a fait comme nombre de matières premières cette semaine : il a grimpé jusqu’à des niveaux élevés mercredi puis a perdu hier, en partie sur des prises de bénéfices. Un marché toujours affecté par la pénurie persistante de conteneurs. Le roux est passé de 16,42 cents la livre (lb) vendredi dernier à New York à 16,71 cent mercredi pour clôturer hier soir à 16,47 cents sur l’échéance mars, tandis que le blanc ne rougissait pas en grimpant à $ 479,50 la tonne contre $ 474,80 en fin de semaine dernière, mais est, lui aussi, redescendu hier à $ 477,30, toujours sur le terme mars. Le roux était à son prix le plus élevé depuis avril 2017…

Les deux marchés s’adossent sur des fondamentaux majeurs : la baisse attendue des exportations en Inde et en Thaïlande ainsi que la perspective de voir davantage de canne être dédié à la fabrication d’éthanol dans les pays où il y a le choix car le prix du pétrole grimpe. Le groupe industriel brésilien Unica annoncé a indiqué que, pour la première fois depuis le démarrage de la campagne 2020/21, les ventes d’éthanol durant la seconde moitié de janvier étaient plus élevées qu’il y a un an à pareille époque.

Mais revenons à l’Inde. Hier, All India Sugar Trade Association a estimé que les exportations indiennes chuteraient de 24%, à 4,3 Mt contre 5,7 Mt en 2019/20, en raison des contraintes logistiques, à savoir le manque de conteneurs et la congestion des ports. En revanche, la production indienne de sucre atteindrait 29,9 Mt en 2020/21 contre 27,40 Mt la campagne dernière.

Ceci dit, Tropical Research Services (TRS) estime que le marché mondial basculera dans une situation excédentaire en 2021/22, de l’ordre de 5,18 Mt (valeur roux) contre un déficit estimé à 2,07 Mt en 2020/21. La production mondiale grimperait de 5% à 191,51 Mt, le centre de recherche estimant que l’Inde atteindrait le record de 35,64 Mt contre 34,28 Mt en 2020/21, soit bien supérieur aux prévisions de la All India Sugar Trade Association. Le TRS estime que la consommation mondiale progresserait de 1% en 2021/22, à 186,33 Mt si l’immunisation contre la Covid fait rebondir l’économie….

D’autre part, suite à une enquête gouvernementale anti-dumping démarrée en septembre qui a révélé que les importations de sucre subventionné de Thaïlande avaient bondi de 330% à 1,3 Mt en 2020 par rapport à 2019 pénalisant l’industrie locale vietnamienne, Hanoï a annoncé mardi imposer une taxe de 33,88% sur le sucre roux thaïlandais. Toutefois, il n’a pas été donné de calendrier pour sa mise en œuvre. Rappelons que le Vietnam a retiré en 2020 tous les droits à l’importation de sucre d’Asie du sud-est conformément à ses engagements dans le cadre de l’Accord sur le commerce de biens dans l’Asean. Mais cet accord autorise des mesures de protection en cas d’agissements anti-concurrentiels.

Côté entreprises, le brésilien Raizen, une joint-venture entre Royal Dutch Shell et Cosan, va acheter pour $ 670,3 millions Biosev, l’unité de sucre et d’éthanol de Louis Dreyfus (lire nos informations Louis Dreyfus cède son unité sucre et éthanol Biosev au brésilien Raizen). Ceci va positionner Raizen comme le premier fabricant mondial de sucre à un moment où le prix du sucre est très élevé : Raizen opèrera 35 raffineries de sucre au Brésil avec une capacité de broyages de 105 Mt de canne par an ce qui représente 17% de la récolte du centre-sud brésilien en 2019/20 .Biosev et Raizen ont produit près de 5 Mt de sucre et 3,84 milliards de litres d’éthanol en 2019/20. En outre, Raizen se place ainsi sur le marché énergétique brésilien.

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