Le marché regorge de vanille naturelle
« Les prix de la vanille naturelle sont actuellement trop bas. Ils ne peuvent guère descendre davantage ces prochains mois », estime Olivier Bourgois d’Eurovanille à Paris. Depuis fin 2005 lorsqu’ils avaient atteint des sommets, les prix se sont littéralement effondrés en trois mois pour demeurer ensuite à ces faibles niveaux.
Aujourd’hui, il y a trop de vanille naturelle sur le marché face à la demande. Les Etats-Unis, premier consommateur mondial, ont du mal à revenir aux arômes naturels après s’être habitués aux synthétiques en raison des prix trop élevés de la vanille. Face à cela, l’offre regorge et un pays comme la Papouasie Nouvelle Guinée parvient à offrir sur le marché une vanille de qualité correcte à très bon marché. Sa variété gourmet est jusqu’à 2 à 3 fois moins chers que celle de Madagascar ou d’Inde tandis que sa vanille industrielle est environ 2 fois moins cher. Certes, la Papouasie propose la variété Tahitensis, moins intéressante sur le plan aromatique, que la Bourbon. « C’est un peu comme comparer la truffe chinoise et européenne… », précise M. Bourgois.
Cette baisse des prix créé un désintérêt manifeste parmi les producteurs. A Mayotte, par exemple, la production est tombée à 2 tonnes de vanille préparée contre les 15 t par an qu’on lui connaissait. « Ce n’est ni un problème de climat, ni de floraison. Tout simplement, les producteurs ne récoltent pas. Ils laissent pousser leur vanillier, ne pollinisent plus quotidiennement les fleurs. On peut ainsi s’attendre dans quelques saisons à ce qu’il y ait moins d’offre », estime le spécialiste.
A Madagascar, les volumes récoltés et stockés sont importants. La production 2006 disponible, qui a commencé à être exportée, est de 1700 t. Des expéditions qui ont démarré dès le mois d’octobre alors qu’habituellement elles s’amorcent en janvier. Cette hâte à vendre serait au détriment de la qualité de la vanille malgache.