La Chronique matières premières agricoles au 11 mars 2021

 La Chronique matières premières agricoles au 11 mars 2021
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Le souffle d’optimisme ces dernières semaines deviendrait-il vent… ? La promulgation hier soir par le président Joe Biden du méga-plan de relance aux Etats-Unis de $ 1 900 milliards voté la veille par le Congrès conjugué au mouvement de détente sur les rendements obligataires mais aussi à l’annonce hier par la Banque centrale européenne (BCE) d’une accélération des achats d’actifs réalisés dans le cadre de son “programme d’achats d’urgence face à la pandémie” (PEPP) de € 1 850 milliards, sont autant d’éléments qui ont boosté les marchés financiers.

Un optimisme renforcé ce matin par l’annonce d’une production industrielle dans la zone euro qui a augmenté de façon beaucoup plus forte que prévu en janvier, de 0,8% par rapport à décembre ; le chiffre sur décembre a été révisé fortement en hausse, à -0,1% en glissement mensuel et -0,2% en rythme annuel, contre respectivement -1,6% et -0,8% précédemment publiés, selon Eurostat. Les biens de consommation durable enregistrent la hausse la plus importante (+0,8%), suivis des biens de consommation non durable (+0,6%) puis l’énergie et les biens d’investissement (+0,4%).

L’actualité américaine a dynamisé le rendement des Bons du Trésor à dix ans, favorisant hier la remontée du dollar face à un panier de devises de référence, l’euro terminant à $ 1,1943. Mais sur la semaine, le billet vert serait en retrait, le premier en trois semaines.

Le baril de Brent glisse à $ 69,21 et le brut léger américain (WTI) à $ 65,59.

CACAOCAFÉ CAOUTCHOUCCOTON HUILE DE PALMERIZ  – SUCRE

CACAO

Le cacao a quasiment fait du sur-place à Londres cette semaine, terminant hier soir à £ 1 777 la tonne sur la position mai alors qu’il était à £ 1778 à la clôture vendredi dernier. En revanche, New York a pris du galon, passant de $ 2 546 à $ 2 593. Un marché encore dirigé par des achats techniques de fonds d’investissement, les spéculateurs, quant à eux, détenant des positions longues -donc misant sur une hausse des cours- tant sur le marché de New York que de Londres. En réalité, les sentiments sur ce marché sont mitigés car, d’une part, l’excédent cacaoyer mondial est notoire, d’autre part la reprise économique semble s’amorcer.

La situation sur le marché physique du cacao est actuellement étroite sur la position mars, ce qui explique sa position de déport du marché. A Londres, l’échéance mars expire la semaine prochaine et cette semaine mars était £ 132 plus chère que mai.

En Côte d’Ivoire, les pluies irrégulières n’ont pas assombri les belles perspectives de récolte sur la campagne intermédiaire qui démarre début avril. Quant aux arrivages aux ports, ils sont maintenant à égalité quasiment avec les volumes de l’année dernière à pareille époque, à 1,566 Mt, soit 0,1% de moins qu’au 7 mars 2020, estiment les exportateurs.

Le groupe de travail d’experts des stocks de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) a indiqué que les stocks de fin de campagne 2019/20 étaient de 1,32 Mt et non de 1,73 Mt comme l’avait indiqué précédemment l’OIC. Ce décalage, est-il expliqué, est dû à la prise en compte de stocks dans des localisations qui ne sont pas déclarées auprès de l’OIC, surtout en Asie. Sur la base de ce nouveau chiffre, les stocks mondiaux auraient baissé de 87 000 t sur 2019/20.

La Russie a importé 3,8 Mt de fèves de cacao en janvier pour une valeur de $ 11,4 millions, en baisse par rapport aux 4,1 Mt pour $ 12,4 millions en janvier 2020.

Côté industrie, le géant suisse Barry Callebaut a annoncé hier l’ouverture de sa nouvelle usine de chocolat à Baramati, à 250 km de Mumbai en Inde. Il s’agit de sa troisième usine dans ce pays et de son plus important investissement. L’usine comprend une unité de recherche & développement et des lignes d’assemblage. Une fois pleinement opérationnelle, l’usine de 20 000 m2 emploiera 100 à 120 personnes. Ces 4 dernières années, Barry Callebaut a enregistré une croissance à deux chiffres dans le pays-continent.

CAFÉ

Le café a repris de la vigueur cette semaine ! Après cinq sessions consécutives de baisse la semaine dernière, le prix de l’Arabica à New York est passé de $ 1,2885 à $ 1,3235 la livre (lb) tandis que le Robusta grimpait de $ 1 381 à $ 1 419 la tonne à Londres. L’évolution n’a cependant pas été sereine, le marché de Londres revisitant lundi les $ 1330 enregistrés il y a cinq semaines.

Sur les marchés asiatiques cette semaine, le prix du café vietnamien a suivi celui de Londres en hausse. Les fermiers dans les Central Highlands ont vendu à 32 100-32 800 dongs ($ 1,39-1,42) le kilo contre 31 800-32 300 dongs la semaine dernière. Ceci dit, cela n’a pas soulevé l’enthousiasme de planteurs qui trouvent que leur café n’est pas encore assez payé et préfèrent faire de la rétention. A l’export, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, s’est vendu avec une prime de $ 50 à $ 60 la tonne sur le contrat mai à Londres, contre $ 40-50 la semaine dernière. En février, les exportations du Vietnam ont chuté de 23,5% par rapport à janvier, à 122 833 t ; sur les deux premiers mois de l’année, la baisse était de 14,7%, à 283 339 t. En Indonésie, dans la province de Lampung, les Robusta ont été offerts avec des primes de $ 230 à $ 240 la tonne par rapport à la cotation à Londres du contrat avril, en hausse de $ 10 sur la semaine dernière. Rappelons que la prochaine campagne démarre en mai ou juin.

Sur le mois de février, les exportations brésiliennes de café vert ont atteint 3 Ms, en hausse de 11,2% par rapport à février 2020. Une grande partie est allée à destination des entrepôts certifiés d’Arabica du marché boursier ICE à New York : avec ses 838 159 sacs livrés, le Brésil est ainsi devenu la plus importante origine d‘Arabica dans les entrepôts certifiés de l’ICE, détrônant le Honduras qui a été le favori durant des années.

Selon l’association des exportateurs de café du Brésil, Cecafé, les expéditions d’Arabica ont progressé de 8,5% à 2,68 Ms en février tandis que les Robusta ont bondi de 42% à 312 290 sacs.

Toujours au Brésil, 87% de la récolte de café sur la campagne 2020/21 (86% à pareille époque l’année dernière) aurait déjà été vendue par les planteurs, estime Safras & Mercado : c’est très légèrement supérieur aux 86% l’année dernière à pareille époque et au-dessus de la moyenne sur les cinq dernières années qui était à 85%. Les ventes de Robusta ont été plus dynamiques que celles d’Arabica, atteignant 91% des volumes totaux disponibles contre 86% pour les Arabica. Ceci dit, note le spécialiste, le rythme de vente devrait ralentir ces prochaines semaines.

Safras estime la récolte brésilienne 2020/21 à un record de 69,5 Ms. La prochaine devrait chuter à 57 Ms en raison du cycle végétatif biennal du caféier. Rappelons que la récolte au Brésil démarre en mai ou juin.

Sur janvier et février, les Etats-Unis ont été la première destination du café brésilien, avec 1,33 Ms, suivi par l’Allemagne.

La Colombie a produit 1,1 Ms d’Arabica lavé en février, en hausse de 11% par rapport à février 2020, a indiqué la Fédération nationale du café. Les exportations ont grimpé de 18% à 1,27 Ms. Rappelons que la Colombie a produit 13,9 Ms d’Arabica lavé en 2020, en baisse de 6% sur 2019 essentiellement liée à la pandémie, est-il souligné.

En fin de semaine dernière, le courtier Marex Spectron a estimé que le marché mondial du café serait déficitaire de 10,7 Ms en 2021/22, suite à la forte baisse attendue de la production au Brésil notamment d’Arabica qu’il estime à 32,8 Ms contre 50 millions la campagne précédente. En effet, souligne-t-il, si une bonne pluviométrie a été enregistrée depuis le mois de novembre chez le leader mondial, les caféiers avaient souffert avant et de façon durable, selon leurs tests de terrain. Notons aussi que le Brésil sera dans son année basse de son cycle végétatif biennal. Au niveau mondial, ces 10,7 Ms de déficit estimé par le courtier se décomposerait en un déficit de 12,1 Ms d’Arabica compensé en partie par l’excédent de 1,4 Ms de Robusta. La production brésilienne de Robusta est estimée, quant à elle, en hausse à 20,8 Ms en 2021/22 contre 19 Ms la précédente. Marex estime l’excédent mondial en 2020/21 à 8,4 Ms.

Côté consommation, les importations de café par la Russie ont fait un bond de 13,5% en janvier, à 20,1 Mt ($ 57 millions)) contre 17,7 Ms ($ 50,4 millions) en janvier 2020, selon les données portuaires.

Côté entreprises, la maison de café JDE Peet’s a annoncé une baisse de 4,2% de ses ventes annuelles en 2020, à € 6,65 milliards, le dynamisme de la consommation à domicile ne compensant pas la chute des ventes hors-foyer. Selon son directeur général, Fabien Simon, cela prendre 18 à 24 mois pour revenir à un niveau de ventes semblable à celui d’avant la pandémie. Pour 2021, il prévoit une hausse des ventes organiques de l’ordre de 3% à 5%.

CAOUTCHOUC

Reprise du marché du caoutchouc. A la suite de sept séances consécutives de hausse, les cours ont clôturé  hier sur l’Osaka Exchange à 274,7 yens ($2,5) le kilo contre 269,9 yens vendredi dernier. Sur le marché de Shanghai, les cours sont quasi inchangés à 15 385 yuans ($2 370) la tonne hier. Les attentes d’une réduction saisonnière de l’offre ont soutenu le marché. Si le caoutchouc est exploité toute l’année,  la production de latex diminue en Asie du Sud-Est (Thaïlande, Indonésie et Malaisie) pendant la saison sèche d’hivernage (février à mai) lorsque les arbres perdent leurs feuilles. Globalement, le marché bénéficie aussi d’un environnement extérieur plus favorable avec la révision à la hausse des perspectives économiques de l’OCDE avec une croissance de 5,6% sur 2021, l’approbation finale de la Chambre des représentants aux Etats-Unis du méga plan de relance américain post-Covid de $ 1 900 milliards et la fixation par la Chine d’un objectif de croissance de supérieur à 6% en 2021.

L’Association of Natural Rubber Producing Countries (ANRPC) dans son dernier bulletin estime que la production mondiale de caoutchouc naturel devrait chuter de 12,4% en février en glissement annuel pour s’élever à 897 000 tonnes tandis que la consommation se redresserait, en hausse de 47,5% à 1,103 million de tonnes. Des fondamentaux qui ont soutenu la tendance à la hausse des prix du caoutchouc sur les principaux marchés physiques. En outre, les prix du pétrole, qui ont grimpé de  13,7% en février, ont donné un coup de pouce supplémentaire.

Au Vietnam, les exportations de caoutchouc ont grimpé aux mois de janvier et février pour atteindre 320 000 tonnes, en hausse de 89,9% par rapport à la même période en 2020. En valeur, elles ont  été multipliées par plus de deux pour atteindre $516 millions, selon le ministère de l’Agriculture et du développement rural. La Chine était le premier importateur du Vietnam, achetant 72,7% du caoutchouc exporté par ce pays d’Asie du Sud-Est. Elle a été suivie par l’Inde (4,6%) et la République de Corée (2,7%).

COTON

Agité a été le marché du coton cette semaine ! Il a chuté mardi perdant 4,5% en une seule séance mais a regagné depuis 6,9% pour clôturer jeudi en hausse à 88,35 cents la livre contre 87,76 cents vendredi dernier.  Les prix du coton devraient rester élevés étant donné que le marché restera vraisemblablement tendu et qu’un deuxième déficit mondial consécutif est prévu en 2021/22, estime la Commerzbank.

Si le rapport sur l’offre et la demande de produits agricoles (WASDE) du département  américain de l’Agriculture (USDA) était en dessous des attentes du marché, les ventes hebdomadaires  américaines de coton ont été encore soutenues cette semaine tandis que la  reprise économique mondiale qui se dessine devrait doper la consommation. La Chine a annoncé qu’elle se fixait un objectif de croissance de plus  6% tandis que l’OCDE  a revu à la hausse ses perspectives à 5,6%. Aux Etats-Unis, où la Chambre des représentants a adopté le plan massif de relance de $ 1 900 milliards,  la croissance devrait rebondir au dessus de  7%. Le marché boursier est au plus haut et le marché des matières premières devrait également s’apprécier surtout en période de crainte d’une reprise de l’inflation. 

Le rapport WASDE de l’USDA était légèrement baissier avec des révisions sur le bilan cotonnier américain moins fortes qu’anticipées par le marché, ce qui a provoqué la chute des cours mardi. Les stocks de clôture de coton américain en 2020/21 ont légèrement baissé à 4,2 millions de balles car la production de coton n’a été réduite que 250 000 balles à 14,7 millions de balles. Au niveau mondial, la production mondiale a été réduite en raison d’une moindre production au Brésil et aux Etats-Unis tandis que la reprise de la consommation est perceptible en Turquie, au Bangladesh, au Vietnam et au Pakistan. Les stocks mondiaux de clôture en 2020/21 devraient être inférieurs de 1,1 million de balles à ceux du mois dernier, à 94,6 millions de balles.

Pour la campagne 2021/22, l’USDA anticipe que la consommation mondiale devrait excéder la production mondiale pour la deuxième campagne consécutive avec une réduction des stocks mondiaux de 3,2 millions de balles. La production devrait augmenter de 4,7% avec des hausses significatives au Pakistan, en Australie, au Brésil, aux Etats-Unis et en Afrique de l’Ouest. Côte consommation, elle progresserait de 4,1%, très au dessus de la moyenne à long terme de 1,7%. Une forte consommation qui devrait  resserrer les stocks et soutenir les prix à 90 cents pour l’Indice A de Cotlock,  prévoit l’USDA. Le département estime que les importations chinoises de coton se maintiendront à 11 millions de balles.

 

HUILE DE PALME

Belle performance de l’huile de palme cette semaine où les cours ont gagné plus de 10% stimulés par  une offre serrée  et par la vigueur de sa grande rivale, l’huile de soja. Les stocks d’huile de palme à la fin février en Malaisie ont chuté plus que prévu et la production est à son plus bas niveau en cinq ans (voir ci-dessous). En même temps, l’Inde, le principal acheteur, augmente ses achats d’huile de palme brute au fur et à mesure que les marges à l’importation et à la transformation se redressent. Toutefois, les exportations sont chancelantes en ce début de mois. Elles ont chuté de 22,6%  sur la période du 1er au 10 mars avec une diminution des expéditions vers la Chine, selon ITS.

En Malaisie, les stocks d’huile de palme ont chuté plus que prévu en février pour reculer de 1,8% par rapport à janvier à 1,3 million de tonnes (Mt), selon les chiffres du Malaysian Palm Oil Board (MPOB). En cause, la production d’huile de palme qui demeure entravée par la pénurie de main d’œuvre et des conditions météorologiques défavorables. Ainsi, elle marque un cinquième mois consécutifs de baisse reculant de 1,85% à 1,11 Mt. En outre, les importations d’huile de palme ont chuté de 47% tandis que la consommation intérieure a été supérieure aux attentes. Néanmoins, les exportations ont chuté de 5,5% en février à 895 556 tonnes, soit leur plus bas niveau depuis février 2007.

La Malaisie compte exporter pour 75 milliards de ringgits ($18 milliards) d’huile de palme  et ses produits cette année, contre 72,8 milliards en 2020, selon le ministre des Commodités, Khairuddin Aman Razali.

En Inde, avec la réduction des stocks, les importations d’huile de palme devraient rebondir en mars et avril pour répondre à la demande croissante des hôtels et des restaurants, ce qui devrait soutenir les prix de huile de palme, l’Inde étant le premier acheteur mondial d’huile comestible. Les importations d’huile de palme en février sont tombées à environ 400 000 tonnes, soit leur plus bas niveau en 10 mois. “Les stocks doivent être reconstitués. Les importations d’huile de palme pourraient atteindre 600 000 tonnes par mois en mars et avril”, indique Sudhakar Desai, président de l’Association indienne des producteurs d’huile végétale (IVPA). Les stocks d’huile de palme dans les ports indiens sont tombés à environ 265 000 tonnes en février contre 358 000 tonnes un mois auparavant estime Sandeep Bajoria, directeur général de Sunvin Group, un courtier en huile végétale. L’huile de palme brute est proposée à environ $1 120 CAF la tonne en Inde, contre $1 270 pour l’huile de soja et $1 700 dollars pour l’huile de tournesol brute, ont indiqué les négociants.

Côté entreprises, la Commission malaisienne des valeurs mobilières a ouvert une enquête sur les plantations de  Sime Darby, a annoncé jeudi la société à la suite d’une plainte déposée par l’ONG Liberty Shared dans le prolongement de l’interdiction américaine des importations pour des accusations de travail forcé (Lire : Le géant de huile de palme Sime Darby interdit aux Etats-Unis). Liberty Shared accuse le plus grand producteur mondial d’huile de palme produite de manière durable de divulgations erronées dans son rapport sur le développement durable 2019, a déclaré la société dans un communiqué. “En tant qu’entreprise citoyenne responsable cotée à la bourse malaisienne, Sime Darby Plantations coopérera pleinement avec la Commission des valeurs mobilières”, a-t-il déclaré.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz en Inde ont augmenté cette semaine en raison de la forte demande, les exportateurs s’attendant également à un coup de fouet d’une réduction des frais de transport de riz domestique, tandis que le Bangladesh prévoyait d’acheter du riz aux trois principaux exportateurs asiatiques.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont grimpé à  $395-$ 401 la tonne contre $393 -$399 la semaine dernière. Les chemins de fer indiens ont réduit le taux de fret pour le transport du riz paddy de près de 16% en modifiant les normes de chargement, ce qui devrait apporter un soutien aux  exportateurs, estime  B.V. Krishna Rao, président de l’Association des exportateurs de riz de l’Inde. “Les exportateurs pourraient économiser de 3 à 4 dollars la tonne en raison de la révision des frais de transport. Cela rendrait le riz indien plus compétitif”, a –t-il déclaré.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont légèrement fléchi à  $500-$ 510  la tonne  contre $505 -$510 la semaine avec l’arrivée d’une récolte exceptionnelle dans les provinces du Mékong. Les approvisionnements intérieurs se renforcent mais la demande demeure faible tandis que le riz indien est plus compétitif.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont chuté à leur plus bas niveau depuis la mi-décembre à $505- $515 la tonne contre  $515-$560 la semaine dernière, suite à la baisse de près de 1% du baht depuis le début du mois de mars. La Thaïlande après une piètre année 2020, avec un recul des exportations de 24,5% en volume et de 11,2% en valeur, a  perdu sa place de deuxième exportateur mondial au profit du Vietnam (Lire : La Thaïlande chute au 3ème rang mondial des exportateurs de riz, à la faveur de l’Inde).  Sur le mois de janvier, les exportations sont toujours en recul à 421 477 tonnes, en baisse de 23,2% par rapport à janvier 2020, selon l’Association thaïlandaise des exportateurs de riz. Une bouffée d’oxygène pourrait venir de l’Indonésie avec qui le cabinet thaïlandais a approuvé un projet d’accord pour reprendre les ventes de riz de gouvernement à gouvernement après l’expiration d’un accord précédent en 2016. Le protocole d’accord permettrait à  la Thaïlande exporter jusqu’à un million de tonnes par an de riz blanc avec 15 à 25 % de brisures vers l’Indonésie pendant quatre ans, a déclaré la porte-parole du gouvernement Ratchada Dhanadirek à l’issue d’une réunion hebdomadaire du cabinet.

Le Bangladesh  achètera 350 000 tonnes de riz, dont 150 000 tonnes chacune à l’Inde et à la Thaïlande et 50 000 tonnes au Vietnam, dans le cadre d’accords d’État à État, a déclaré un responsable du ministère de l’Alimentation.

SUCRE

Le sucre roux a clôturé hier soir à New York en légère baisse sur la période sous revue, à 16,36 cents la livre (lb) contre 16,40 cents en fin de semaine dernière. Le sucre blanc est demeuré quasiment stable à $ 463,80 la tonne hier soir à Londres contre $ 463,50 vendredi dernier.

Une baisse qui aurait sans doute été plus forte si le marché sucrier n’était pas soutenu par la hausse des cours du pétrole -ce qui conduit des pays comme le Brésil à utiliser davantage de canne à fabriquer de l’éthanol plutôt que du sucre- et par la bonne tenue des marchés financiers qui demeurent optimistes quant à la relance économique mondiale.

Deux facteurs haussiers sont à noter aussi ces derniers jours. D’une part, le trader du sucre Czarnikow a déclaré que l’Inde ne remplirait sans doute pas ses objectifs d’exporter 6 Mt sur la campagne 2020/21, essentiellement en raison de la pénurie de conteneurs. D’autre part, la maison de négoce Sucden a annoncé vendredi dernier que le déficit mondial sucrier serait faible en 2020/21, la forte production dans l’hémisphère nord devant compenser une baisse de production au Brésil estimée à -10% dans la ceinture de production du centre-sud : la production de canne ne serait « que » de 575-580 Mt avec une moindre teneur en sucre.  Datagro, pour sa part, estime cette production de canne à 586 Mt en 2021/22 en baisse par rapport aux 607 Mt la campagne précédente. Quant au sucre, sa production -toujours dans le Centre-sud- baisserait à 36,% 7 Mt durant la nouvelle campagne qui démarre en avril, contre 38,5 Mt la précédente.

L’Inde devrait produire 31 Mt de sucre cette campagne alors que sa consommation serait de 26 Mt, a indiqué le ministère d’Etat à la consommation. Au 28 février, la production des raffineries nationales a atteint 22,2 Mt.

Les Etats-Unis devraient produire 9,37 Mt de sucre en 2020/21, soit sa meilleure performance depuis 2016, estime le département américain de l’Agriculture (USDA). Il a baissé ses prévisions de consommation et d’importations de sucre sur l’exercice fiscal 2020/21 (octobre/septembre). S’agissant de la consommation, les estimations ont été réduites de 75 000 t à 12,26 Mt. Notons que la consommation de sucre avait beaucoup grimpé aux Etats-Unis durant la première partie du confinement car les Américains cuisinaient davantage à la maison, mais elle a ensuite baissé sous l’impact de la fermeture de la plupart des restaurants et du manque d’évènementiels. Quant aux importations des Etats-Unis, elles sont estimées à 3,12 Mt contre les 3,4 Mt estimées précédemment. Le ratio stock/utilisation a été réduit de 16,1% à 15,1%. A noter qu’à 13,5%, ce ratio est considéré comme un marché correctement équilibré.

La Russie a importé 300 000 t de sucre roux et 5,7 Mt de sucre blanc en janvier contre 600 000 t et 5,8 Mt respectivement en janvier 2020, selon les statistiques douanières.

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