Un pas majeur fait dans la lutte contre la pêche illégale

 Un pas majeur fait dans la lutte contre la pêche illégale
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Décidemment la pêche fait l'actualité ! A la FAO, une percée importante a été effectuée pour convenir de normes internationales en vue d’élaborer des programmes de documentation des prises visant à empêcher le poisson capturé illégalement d’atteindre  l’assiette du consommateur, annonce aujourd'hui la FAO.

Le projet de directives volontaires sur les programmes de documentation des prises de poisson a été adopté à l'unanimité la semaine dernière lors d’une consultation d'experts mettant fin ainsi à cinq années de négociation. Ces directives doivent être adoptées par tous les Etats membres de la FAO lors de la prochaine Conférence  biennale de l’Organisation, du 3 au 8 juillet, à Rome.

Une fois approuvées par la Conférence, elles serviront de référence internationalement reconnue pour les gouvernements et les entreprises qui souhaitent établir des systèmes de suivi du poisson à partir de son point de capture et à travers toute la chaîne d'approvisionnement, afin d'empêcher les poissons pêchés illégalement d'entrer sur le marché, souligne le communiqué.

A l'échelle mondiale, environ 91 à 93 millions de tonnes (Mt) de poisson sont capturées chaque année. Les produits de la mer sont parmi les produits alimentaires les plus vendus au monde, leurs exportations ayant atteint $ 142 milliards de dollars en 2016, selon la FAO.

La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INDNR), représenterait 26 Mt supplémentaires de poissons, endommageant ainsi les écosystèmes marins et sabotant les efforts déployés pour gérer durablement les pêcheries.

Les programmes de documentation des prises (PDP) permettent de réduire le commerce du poisson pêché illégalement. Concept de base: les expéditions de poisson sont certifiées par les autorités nationales comme étant capturées légalement et en conformité avec les meilleures pratiques; la certification de la documentation imprimée accompagne ensuite les poissons lorsqu'ils sont traités et commercialisés à l'échelle nationale ou internationale. Seuls les poissons dotés d’une documentation valide peuvent être exportés ou échangés sur les marchés où est appliquée l’exigence PDP.

Jusqu'à récemment, seuls quelques programmes de ce genre avaient cours. Ils se concentrent principalement sur des espèces de grande valeur dont la surexploitation a suscité une préoccupation particulière. C’est le cas notamment du bar du Chili pêché dans les eaux de l'Antarctique ou du thon rouge du Sud.

Alors que le commerce des fruits de mer atteint des niveaux record et que la demande des consommateurs est toujours en hausse, les programmes de documentation des prises sont de plus en plus considérés comme un outil destiné à connaître une plus large application. L’Union européenne utilise depuis 2010 un PDP qui couvre toutes les expéditions de poisson importé depuis l'étranger. De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé, en 2016, leur propre programme, le Programme de surveillance des importations de fruits de mer.

L'un des défis liés à l'utilisation plus large de programmes de documentation des prises concerne la logistique. Il convient, en effet, de veiller à ce qu'un certificat en papier puisse aller en toute sécurité du port de pêche d’un pays au poste d'inspection d’un autre pays. Les nouvelles directives recommandent d'aller au-delà de la documentation papier, de sorte que l'information sur les expéditions de poisson soit enregistrée de préférence dans un système numérique consultable le long de la chaîne de valeur, réduisant ainsi non seulement les charges administratives mais aussi les possibilités de fraude.

Pour bien fonctionner, les PDP doivent être relativement simples et adaptables à différentes conditions de pêche.

 

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