La Chronique Matières premières agricoles au 11 avril 2019

 La Chronique Matières premières agricoles au 11 avril 2019
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Les bourses finissent la semaine dans le vert tant celles européennes que Wall Street après les derniers chiffres encourageants du commerce extérieur chinois. Côté monnaie, le dollar est en repli face à un panier de devises et face à l’euro. Quant au pétrole, il reste orienté à la hausse avec la montée des tensions en Libye. En début de semaine, le Fonds monétaire international a à nouveau révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale en 2019 à 3,3%.

CACAOCAFÉ CAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALME – RIZSUCRE

CACAO

Après avoir fortement grimpé sur plusieurs séances consécutives et gagné près de 6% la semaine dernière, les cours du cacao sont se sont stabilisés. Sur le marché à terme de New York, les cours ont clôturé jeudi à $2 388 la tonne contre $ 2 413 la tonne vendredi dernier. Même tendance sur le marché de Londres avec la tonne à £ 1809 lors de la séance d’hier contre £ 1810 en fin de semaine dernière. « Après 10 jours de hausse consécutifs, le marché semble davantage dans une zone de consolidation vers £ 1750 la tonne » indique un négociant ajoutant « Malgré les ventes d’origine conséquentes les fonds sont venu supporter le marché ».

En Côte d’Ivoire, les arrivées dans les ports ont atteint 1,660 million de tonnes entre le 1er octobre, date de l’ouverture de la campagne, et le 31 mars, soit 10% de plus que les 1,502 Mt réalisées sur la même période en 2017/18, selon les statistiques du Conseil Café Cacao (CCC).

Côté météo, des précipitations supérieures à la moyenne la semaine dernière ont été observées dans la plupart des régions cacaoyères ivoiriennes, ce qui devraient dynamiser la récolte intermédiaire (avril -septembre,). Des précipitations les bienvenues après des semaines sèches mais les vents violents inquiètent les agriculteurs.

Côte entreprise, Barry Callebaut a annoncé le 10 avril des résultats en progression sur son premier semestre (clos fin février). Le chiffre d’affaires a progressé de 3,5% à 3,67 milliards de francs suisse tandis que le résultat d’exploitation a grimpé de 8,9% à CHF 301,4 milliards et le bénéfice net de 15,1% à CHF à 199,1 million. Pour le

CAFÉ

La café est retombé à un plus bas de 13 ans perdant l’élan de la semaine dernière. L’Arabica a cédé 4,2% jeudi pour clôturer à 90,15 cents la livre contre 93,20 cents la livre vendredi dernier. Quant au Robusta il a touché un plus bas de trois ans lors de la séance de jeudi pour terminer à $1 392 la tonne contre $1 420 la tonne à la fin de la semaine dernière. Et toujours en toile de fonds, la faiblesse de la monnaie brésilienne, l’abondance de l’offre, les investisseurs qui parient toujours à la baisse et l’expiration éminentes (aujourd’hui) des options.

Les exportations massives de café tant Arabica que Robusta continuent de peser sur le marché. Au Brésil, les exportations de café ont augmenté de 14,2% le mois dernier par rapport à mars 2018, a déclaré mercredi l’association des exportateurs Cecafé. Chez le principal producteur de Robusta, le Vietnam, les exportations ont été également très fortes. Elles se sont élevées en mars à 2,87 millions de sacs de café de 60 kilos, en hausse de 49,5% par rapport à février, selon les données des douanes.

Côté entreprise, Terra Forte, l’un des principaux exportateurs de café brésilien, a demandé la protection de sa faillite à un tribunal de l’État de Sao Paulo, selon le cabinet d’avocats Freire, Assis, Sakamoto e Violante.  Terra Forte cherche  à restructurer une dette de 1,1 milliard de réal ($288,2 millions) et à réunir 60 millions de réal de fonds de roulement auprès d’investisseurs afin de poursuivre ses activités.

En Côte d’Ivoire, le Centre national de recherche agronomique (CNRA) a organisé cette semaine une réunion avec une trentaine de chercheurs internationaux pour se pencher sur la recherche en matière de Robusta et en particulier sur la façon d’optimiser la filière face aux changements climatiques (voir l’interview du directeur scientifique du World Coffee Research, Christophe Montagnon et A l’heure du renouveau du Robusta, la collection de caféiers du CNRA a sa carte à jouer).

Au Ghana, la principale chaîne de restauration rapide, Bourdon House Café, a ouvert son premier établissement au Nigeria (voir Le ghanéen Bourdon House Café essaime au Nigeria).

En Suisse, le gouvernement prévoit de supprimer l’obligation de stocker du café, estimant que le café n’était plus un bien vital (voir Le gouvernement suisse remet en question le stockage obligatoire du café).

CAOUTCHOUC

Le caoutchouc continue sur sa lancée cette semaine gagnant près de 4% sur la période sous revue. Parti de 184,7 yens le kilo à Tokyo vendredi dernier, les cours ont clôturé jeudi à 191,9 yens ($1,71) le kilo. Même tendance à Shanghai où les cours ont atteint hier soir 11 910 yuans ($1 774,6) la tonne (le marché de Shanghai était fermé vendredi dernier). Le marché est soutenu par les mesures de soutien de l’économie prises par le gouvernement chinois (relance budgétaire, réduction d’impôt, assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale, etc.) et la fermeté des cours du pétrole.

En Malaisie, la production de caoutchouc naturel a chuté de 22,5% en février pour atteindre 59 017 tonnes par rapport aux 76 104 tonnes réalisées en janvier 2019, et de 6,7% par rapport à février 2018, selon le Département des statistiques de la Malaisie. Les exportations sont aussi en retrait – de 17,5%- à 41 102 tonnes.

La Chine pourrait investir $100 millions pour développer l’industrie du caoutchouc au Sri Lanka, selon une déclaration du ministre des Plantations industrielles, Navin Dissanayake. «J‘espère accepter leur invitation (nrdl le 26 avril à Beijing) et visiter la Chine pour obtenir cet investissement au Sri Lanka afin de développer l’industrie du caoutchouc dans le pays. Ils ont promis d’investir $100 millions dans l’industrie du caoutchouc. Les Chinois pensent à 60 à 70 ans devant eux contrairement à nous qui ne pensons qu’à l’année prochaine » a-t-il déclaré.

COTON

Après sept semaines de hausse, les cours du coton se sont légèrement repliés cette semaine, clôturant jeudi à 76,98 cents la livre contre 78,4 cents la livre vendredi dernier. Après avoir atteint un plus haut de quatre mois lundi, aidés par la faiblesse du dollar, les cours du coton se sont ensuite repliés.

Dans sont rapport mensuel, le Département américain de l’Agriculture a revu à la hausse les stocks de clôture aux États-Unis ainsi que ceux au niveau mondial. L’USDA estime aussi que la consommation de coton aux Etats-Unis atteindra son plus faible niveau depuis les années 1980.

Au Bangladesh, les importations de coton devraient grimper à 8,5 millions de balles en 2019/20 (contre 8 millions en 2018/19) selon l’USDA. En 2018/19, le pays, dont près de 80% des vêtements fabriqués le sont en coton, a importé du coton en provenance de 41 pays dont 25% de l’Inde, 10% des Etats-Unis, 9% de l’Australie, 9% du Mali, 8% du Burkina Faso, 8% du Bénin, 7% du Brésil , 6% de l’Ouzbékistan, 4% du Turkménistan , 3% du Cameroun, 2% de la Côte d’Ivoire et 2% du Tchad.

En Turquie, la situation économique du pays devrait conduire à une baisse de la consommation et des importations en 2018/19 mais un rebond est attendu pour 2019/20.

En Chine, les pays et les régions participant à la Belt and Road Initiative (BRI) sont devenus des destinations majeures pour les investissements étrangers de la Chine dans le secteur du textile, selon le Conseil national du textile et du vêtement de Chine (CNTAC). Plus de 80% des investissements mondiaux de l’industrie ont été acheminés dans la région BRI au cours des cinq dernières années.

HUILE DE PALME

Après avoir grimpé de 5,6% la semaine dernière avec la perspective d’exportations soutenues, les cours de l’huile de palme se sont contractés cette semaine clôturant jeudi à 2154 ringgits ($523,83) la tonne sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange contre 2224 ringgits vendredi dernier. La faiblesse des cours du soja a joué. Mais, surtout les statistiques officielles sur le mois de mars du Malaysian Palm Oil Board (MPOB) ont certes montré une baisse des stocks -qui sont tombés pour la première fois en dessous de 3 millions de tonnes (Mt)- mais la baisse (-4,6%) est inférieure aux attentes des investisseurs (-6,4%). De même, la production était plus importante qu’anticipée. Elle a progressé de 8,3% à 1,67 Mt.

En revanche, les exportations se portent bien, signe d’une reprise de la demande. En effet, elles ont grimpé de 22,4% à 1,67 Mt au mois de mars. Et du 1er au 10 avril, les exportations ont progressé de 6,2% pour Amspec Agri Malaysia et de 12,6% pour Intertek Testing Services (ITS). Les prix bas et l’approche du  mois de ramadan du jeûne musulman ont incité les acheteurs à reconstituer leurs stocks.

Au Cameroun, la Société camerounaise des palmeraies (Socapalm) a réalisé un bénéfice net de FCFA 11,3 milliards en 2018, en hausse de FCFA 1,1 milliard par rapport à 2017 et un chiffre d’affaires de FCFA 65,79 milliards.

RIZ

Situation contrastée pour les prix à l’exportation du riz cette semaine en Asie avec une baisse en Inde en raison d’une demande stagnante, tandis que les craintes d’une sécheresse cette année ont soutenu les achats intérieurs en Thaïlande. Quant au Vietnam, les prix sont toujours stables.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont chuté à $387-$390 la tonne, contre $390-$393 la semaine dernière avec en toile de fonds une demande très faible. Les exportations de riz sur la période avril-février ont chuté de 9,4% par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 10,57 millions de tonnes (Mt), le principal acheteur, le Bangladesh ayant réduit ses achats en raison d’une récolte locale exceptionnelle.

Les agriculteurs du Bangladesh ont semé la variété de riz d’été sur 4,9 millions d’hectares, dépassant ainsi l’objectif de 4,8 millions d’hectares, a déclaré jeudi à Reuters Mir Nurul Alam, chef du département de la vulgarisation agricole du pays. La culture semée en été, également connue sous le nom de Boro, représente généralement plus de la moitié de la production de riz annuelle du Bangladesh, d’environ 35 millions de tonnes.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont légèrement augmenté à $405-$396 la tonne  contre $395-$396 la semaine dernière. La faible augmentation des prix est due à la hausse de la demande intérieure provoquée par les craintes d’une sécheresse cette année. La demande de riz thaïlandais à l’étranger est restée stable depuis le début de l’année en raison de la force de la devise thaïlandaise par rapport au dollar américain.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont restés inchangés pour la quatrième semaine consécutive, à $360 la tonne. “Avec la demande croissante, certains négociants ont du mal à acheter suffisamment de riz auprès des agriculteurs pour satisfaire leurs commandes à l’exportation“, a déclaré un négociant basé à Ho Chi Minh-Ville. Ajoutant, “Ils ont signé les contrats plus tôt cette année, alors que les prix intérieurs et à l’exportation étaient à la baisse.” Les prix devraient augmenter légèrement au cours des prochaines semaines, maintenant que les principales récoltes hiver-printemps sont terminées.

SUCRE

Les cours du sucre n’ont guère bougé cette semaine. Le sucre roux a clôturé jeudi à 12,66 cents la livre contre 12,76 cents vendredi dernier. La chute est un peu plus sensible pour le sucre blanc qui est passé de $330,30 la tonne vendredi dernier à $323 jeudi à la clôture.

Au Brésil, la région centre-sud a produit 26,5 Mt de sucre pour la récolte 2018/2019, en baisse par rapport à 36,060 Mt lors de la récolte précédente, a annoncé mardi le groupe de l’industrie de la canne à sucre, Unica. Les usines de la principale ceinture de canne à sucre au Brésil ont broyé 573,070 Mt de canne à sucre contre 596,330 Mt et ont orienté leur production vers l’éthanol plutôt que vers le sucre, a précisé l’Unica.

En Inde, l’industrie sucrière s’est engagée à exporter 2,7 Mt de sucre depuis le début de la campagne en cours (démarrage le 1er octobre) a indiqué le président de l’ All India Sugar Trade Association, Praful Vithalani. Les usines ont déjà expédié 1,7 Mt tonnes. L’année dernière, l’Inde, premier consommateur mondial de sucre, a approuvé des mesures incitatives pour inciter les raffineries à court d’argent à exporter au moins 5 Mt de sucre au cours de la saison 2018/20 afin de soutenir les prix en diminuant les stocks.

Des raffineries de sucre qui ont accumulé auprès de 50 millions de producteurs de canne à sucre des arriérés d’un montant record de $4,38 milliards. Les producteurs n’ont pas été payés depuis plus d’une année. Des années de récoltes exceptionnelles de canne à sucre et de production de sucre record ont pesé sur les prix intérieurs, affectant la santé financière des usines à un point tel que les sommes dues aux agriculteurs ont atteint un niveau record. “Le Premier ministre a promis publiquement aux agriculteurs – en 2014 et 2017 – de les aider à récupérer leurs paiements dans les 15 jours suivant la vente de leurs produits à des sucreries“, a déclaré M.V. Singh, organisateur du Rashtriya Kisan Mazdoor Sang (Forum national des agriculteurs et des ouvriers) mais, malgré la promesse, le gouvernement de Modi n’a pas fait grand chose pour garantir des paiements rapides, a ajouté M.V. Singh.

En outre, les stocks élevés – d’une valeur de 800 milliards de roupies ($11,6 milliards) maintiennent les prix intérieurs du sucre à la baisse et augmentent les coûts de stockage. Les usines ont commencé à perdre de l’argent et ont du mal à payer les agriculteurs.

Aux Etats-Unis, l’USDA a réduit ses perspectives concernant les stocks de sucre sur le marché intérieur, en réduisant légèrement ses perspectives de production pour la campagne agricole 2018/19. La production de sucre est estimée à 9,060 Mt et les stocks de clôture à 1,625 Mt. Les prévisions concernant les importations sont restées inchangées à 2,862 Mt.

En Australie, la production de canne à sucre devrait être stable à 34 millions de tonnes (Mt) en 2019/20 ainsi que la production de sucre à 4,9 Mt tandis que les exportations s’élèveraient à 3,8 Mt.

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