Le Nigeria est encore loin de l’autosuffisance en sucre

 Le Nigeria est  encore loin de l’autosuffisance en sucre
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Deuxième plus grand marché du sucre en Afrique sub-saharienne après l’Afrique du Sud, le Nigeria, en dépit d’un ambitieuse politique engagée dès 2012  pour inciter les investissements dans le sucre, accroître la production locale et in fine diminuer les importations, via le Plan directeur national du sucre (NSMP),  est loin d’atteindre l’autosuffisance en sucre dans le pays.

La production de sucre de canne ne devrait atteindre que 70 000 tonnes ne 2021/22, soit environ 7% de moins qu’en 2020/21 (75 000 tonnes), selon le bureau de Lagos de ministère américain de l’Agriculture (USDA).  La canne à sucre est majoritairement cultivée dans le Nord du Nigeria, zone où l’insécurité est particulièrement tangible en particulier dans la ceinture de production de la canne à sucre dans les Etats de  Kwara, Adamawa, Niger, Kebbi, Jigawa, Sokoto, Oyo et Taraba.

Si la production de canne n’augmente guère, voir baisse, les capacités des raffineries de sucre se  sont accrues passant de 2,75 millions de tonnes (Mt) par en en 2019 à 3,4 Mt en 2020. Mais, ces capacités ne sont utilisées qu’à moins de 70%.

Avec une consommation annuelle estimée à 1,6 Mt en 2021/22 dans le pays le plus peuplé d’Afrique,  les importations de sucre brut sont attendues à 1,8 Mt en 2021/22, contre 1,75 Mt en 2020/21 avec le Brésil comme principal fournisseur (plus de 85% de part de marché). Les importations de sucre brut du Brésil se sont élevées à 263,8 milliards de nairas en 2020 selon le  Foreign Trade Report. Quant aux importations de sucre raffiné, elles seraient stables à 130 000 tonnes.

Enfin, le Nigeria devrait voir ses exportations de sucre raffiné croître de 17% en 2021/22 pour atteindre 350 000 tonnes. « La raffinerie de sucre de BUA, située dans la zone de libre-échange de Bundu, Port Harcourt, River State, vise principalement à raffiner le sucre brut importé pour l’exportation. Sur le papier, l’exportation de sucre raffiné semble bénéfique en raison des opportunités de gain de devises. Cependant, face à une augmentation arbitraire des prix sur le marché local, la loi sur les zones franches d’exportation habilite l’entreprise à intervenir sur le marché local. Actuellement, cela contribue à la «guerre du sucre» entre deux des principales sociétés sucrières » (Lire : Le Nigeria interdit les importations de sucre raffiné des zones franches) observe l’USDA qui ajoute « Des intérêts bien établis sur le marché du sucre du Nigéria se sont développés à mesure que la production diminuait et que les importations augmentaient au fil des décennies. Les ventes de sucre raffiné nigérian sortent des principaux centres commerciaux du nord du Nigéria vers les régions du Sahel voisines sans littoral, y compris les marchés de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette pratique augmente avec les dévaluations successives du naira, ce qui se traduit par des prix attractifs pour le sucre nigérian ».

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