Corrélation entre agriculture, développement rural et migration

 Corrélation entre agriculture, développement rural et migration
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L’agriculture et le développement rural peuvent contribuer à contrecarrer les facteurs défavorables incitant les populations à migrer affirme le rapport « The Linkages between Migration, Agriculture, Food Security and Rural Development » publié par la FAO, le Fonds international de développement agricole des Nations Unies (FIDA), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

De nombreux facteurs incitent les populations rurales à migrer. Parmi ceux-ci la pauvreté, la faim, la dégradation de l’environnement et les chocs climatiques, les conflits, les facteurs économiques et les perspectives d’emploi. Très souvent la migration des populations résulte de la faim.

Mais pas seulement. Par exemple, pour l’Afrique, la migration de la population rurale vers les centres urbains reflète la réticence des jeunes à s’engager dans le travail agricole et à surmonter les contraintes liées au mode de vie rural. Ainsi, indique le rapport, « entre 2000 et 2007 les salaires urbains ont dépassé les salaires ruraux tant dans le secteur formel qu’informel. Dans six pays – Éthiopie, Gabon, Kenya, Togo, Ouganda et Zambie – les salaires informels en milieu urbain étaient plus du double de ceux des ménages informels ruraux. En effet, les taux de pauvreté sont systématiquement plus élevés dans les zones rurales d’Afrique subsaharienne ».

Ainsi la migration des jeunes ruraux est une réponse au manque d’emplois rémunérateurs et aux opportunités entrepreneuriales dans le secteur agricole. Par exemple, la part des jeunes ruraux dans les emplois vulnérables -travail à leur propre compte ou travail familial – varie de 68,1% en Zambie à 93,7% au Bénin. Un autre facteur a aussi trait à la pénurie de terres agricoles indique le rapport. Toutefois, la perspective d’hériter de terres peut cependant dissuader les jeunes de quitter les zones rurales et les inciter à travailler dans l’agriculture. Ainsi en Ethiopie, les données suggèrent que les attentes en matière d’héritage foncier réduisent de manière significative les probabilités d’émigration interne et internationale des jeunes.

Si la migration rurale peut avoir des effets négatifs, en particulier sur la productivité agricole, elle est porteuse aussi de certains avantages. Les migrants contribuent à réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire grâce aux envois de fonds – $69 milliards à destination de l’Afrique en 2017- et à leurs investissements dans projets locaux.

En conclusion, le rapport préconise des politiques qui maximisent les avantages de la migration et minimise les risques. « Étant donné les liens entre l’agriculture, la sécurité alimentaire et les migrations, les mesures favorisant le développement rural dans les zones d’origine et de destination doivent également garantir que la migration est sûre, ordonnée et régulière – un choix éclairé plutôt qu’une réponse à la détresse. Investir dans l’agriculture durable, le développement rural, l’adaptation au changement climatique et les moyens de subsistance résilients s’attaque aux facteurs défavorables de la migration des zones rurales : pauvreté rurale, insécurité alimentaire, manque d’emplois décents, inégalités, épuisement des ressources naturelles et changement climatique » conclut le rapport.

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