L’insolent dynamisme des achats asiatiques de chocolat à Barry Callebaut

 L’insolent dynamisme des achats asiatiques de chocolat à Barry Callebaut
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Finalement, le monde du chocolat s’est bien redressé mais parviendra-t-il à maintenir son élan avec le reconfinement quasi généralisé en Europe et la situation toujours dramatique aux Etats-Unis liée à la Covid ?  

Les géants de la confiserie optimistes

L’annonce hier par le géant suisse des produits à base de chocolat et de cacao, Barry Callebaut, de ses volumes de ventes en net redressement au quatrième trimestre de son exercice fiscal (juin-août) par rapport au troisième (mai-juin) ainsi que sa confiance dans les perspectives à venir ont corroboré les récents résultats affichés par certains de ses homologues comme Hershey et Mondelez. Ainsi, le 6 novembre, Hershey annonçait des résultats supérieurs aux attentes et disait tabler sur une croissance de 1% environ de ses ventes annuelles et de 7% à 8% de son bénéfice par action ajusté, alors qu’il avait suspendu toute prévision en avril. Le 3 novembre, Mondelez International soulignait prévoir une augmentation de plus de 5% de son bénéfice annuel grâce à des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Ceci dit, sur l’ensemble de son exercice 2019/20, soit de septembre à août, juste avant que ne s’applique le différentiel de revenu décent (LID en anglais) de $ 400 la tonne sur le cacao de Côte d’Ivoire et de Ghana et que n’ai lieu la seconde vague de Covid,  la situation a été difficile. Depuis le début de l’année, la valeur de l’action de Barry Callebaut a baissé de 7%, note Reuters, mais hier, les marchés financiers ont bien accueilli les déclarations du géant, ce qui a contribué à soutenir les cours du cacao qui, hier soir, ont augmenté de $ 28 la tonne à New York et de £ 7 à Londres, les tensiosn en Côte d’Ivoire y contribuant aussi, largement. 

Des ventes en baisse en Europe et en Amérique mais en hausse en Asie

Sur l’ensemble de son exercice 2019/20, au 31 août, le volume des ventes de Barry Callebaut a baissé de 2 % à 2 095 982 tonnes (t), suite à la pandémie de Covid-19. “Après une baisse de -14,3 % au troisième trimestre, alors que la pandémie faisait rage, les volumes des ventes ont repris –comme prévu– au quatrième trimestre (-4,3 %)” de l’exercice, souligne le groupe. Le volume des ventes de l’activité chocolat a baissé de 2,1 % et celui des confiseries chocolatées de 0,3 % au cours de l’exercice sous revue. Le volume de ventes a baissé de -3,6% en Europe-Moyen Orient-Afrique à 945 640 t, de -1,4% à 565 650 t dans les Amériques mais a bondi de 7,4% en Asie-Pacifique, mais tout en demeurant nettement inférieurs en volumes que les autres régions, à 127 306 t.

La valeur des stocks de fèves chez Barry font baisser son endettement

En francs suisses (CHF), son chiffre d’affaires est en baisse de -5,7% à 6,89 milliards, son résultat net récurrent (qui ne comprend pas les frais de CHF -7,8 millions pour la fermeture de l’usine de cacao de Makassar, en Indonésie) de -18,5% à 319,3 millions. Le dividende versé sera de Fs 22 par action. A noter que la dette du groupe suisse a baissé à CHF 1 365,9 millions contre CHF 1 509,9 millions l’exercice précédent. “En considérant les stocks de fèves de cacao comme des stocks rapidement négociables (“readily marketable inventories”, RMI), la dette nette ajustée est passée à CHF 593,9 millions contre CHF 816,9 millions l’exercice précédent“, précise encore Barry Callebaut. En raison de ces stocks de cacaco disponible, son cash flow augmente, à CHF 404 millions contre CHF 291 millions.

Des prix de matières premières en hausse : cacao, sucre, lait

Barry Callebaut souligne la hausse de 6,3% du prix du cacao durant son exercice et par rapport à 2018/19 avec une offre et demande mondiale en fèves “équilibrée”. Les prix du sucre sur le marché mondial ont aussi augmenté en moyenne de +4,1 % et de 21% pour les produits laitiers “en raison d’une production de lait insuffisante“.

Barry s’intéresse de près à l’Equateur

La clôture de son exercice fiscal permet de faire le point de ses activités et de percevoir l’impact des tendances profondes de consommation au niveau mondial. Ainsi, on relève dans le communiqué, le fort positionnement sur les marchés australiens et nouveau-zélandais avec l’acquisition en juillet du chocolatier australien GKC Foods, ainsi que la signature d’un accord d’approvisionnement à long terme  de chocolat 100 % durable avec une société australienne leader dans le segment des snacks. Barry Callebaut a aussi inauguré sa quatrième ligne de production dans son usine de Senoko, à Singapour. Un accord d’approvisionnement a aussi été signé avec une société de en Europe de l’Est et un centre Chocolate Academy a été inauguré à Banbury, “qui est un élément de la stratégie de croissance du Groupe au Royaume-Uni, un des plus grands marchés européens en termes de volumes pour les confiseries de chocolat”. Le groupe a lancé la construction d’une nouvelle installation d’approvisionnement en cacao à Duran, en Équateur, “troisième pays producteur de cacao au monde, en forte croissance“, précise le communiqué.

A noter que la marque Cabosse Naturals a été lancée, “une gamme d’ingrédients élaborés exclusivement à partir du fruit du cacao, à savoir pulpe, jus, concentré et écorce (cascara).” Enfin, Mona Lisa, la marque de décorations du groupe, a lancé « Mona Lisa 3D Studio », le premier chocolat imprimé en 3D personnalisé, produit à grande échelle.

Les fournisseurs directs en Côte d’Ivoire et au Ghana connus

Côté innovations, Barry Callebaut permet, comme d’autres, aux artisans de tracer jusqu’aux coopératives cacaoyères leurs fèves de cacao. “En septembre 2020, Barry Callebaut a publié le nom de ses fournisseurs directs en cacao en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Cameroun.“, a rappelé hier le groupe, soulignant que “Toutes les marques Gourmet de Barry Callebaut s’approvisionnent désormais exclusivement en cacao à 100 % durable pour leurs chocolats“.

 

 

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