La sécurité alimentaire mondiale menacée par le changement climatique

 La sécurité alimentaire mondiale menacée par le changement climatique
Partager vers

Quel est l’état de la sécurité alimentaire mondiale ? L’indice mondial de la sécurité alimentaire 2019 (GFSI) développé par Economist Intelligence Unit avec le soutien de Corteva Agriscience mesure la sécurité alimentaire au niveau national à partir de critères sur l’accessibilité, la disponibilité, la qualité et la sécurité sanitaire des aliments dans 113 pays à travers le monde. Pour sa huitième édition, le GFSI introduit de nouvelles données comme la R&D publique dans l’agriculture, les normes nutritionnelles, le coût des aliments, les infrastructures agricoles ainsi que les ressources naturelles et la résilience. Globalement, il met en évidence une menace croissante du changement climatique, et ses conséquences comme la dégradation des terres ou des régimes climatiques volatils, sur la sécurité alimentaire. Ainsi, si l’on observe que le critère ressources naturelles et résilience – qui prend en compte des questions critiques comme l’exposition à la sécheresse, aux inondations et à l’élévation du niveau de la mer, les niveaux de dégradation des terres, l’eutrophisation des océans – l’ensemble des pays perdent des points, et certains pays sont particulièrement touchés comme Singapour, Israël ou les Emirat arabes unis.

Singapour et l’Irlande en tête de l’indice, l’Afrique du Sud pour l’Afrique sub-saharienne

Singapour et l’Irlande sont pour la deuxième année consécutive les deux pays où la sécurité alimentaire est la plus importante. Ils sont suivis par les Etats-Unis, la Suisse, la Finlande, la Norvège, la Suède, le Canada et les Pays-Bas pour les dix premiers. Le Koweït, le Qatar et le Malawi sont les pays qui ont réalisé le plus d’améliorations depuis 2018. Au bas de l’indice, le Venezuela, le Burundi, le Yémen, la RD Congo, le Tchad, Madagascar, la Syrie, la Sierra Leone, le Mozambique et le Malawi, tandis que le Nicaragua, l’Argentine, la Tunisie et l’Équateur sont les pays qui ont le plus reculé dans le classement au cours de l’année écoulée.

Spécifiquement pour les pays d’Afrique sub-saharienne, l’Afrique du Sud arrive en tête (elle se situe au 48ème rang au niveau mondial), puis se placent le Botswana, le Ghana, le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Kenya, le Burkina Faso et le Cameroun. Pour les derniers, nous avons Le Burundi, la RD Congo, le Tchad, Madagascar, la Sierra Leone, le Mozambique, le Malawi, le Togo, la Zambie et l’Angola. 

Score de l’Indice GFSI pour les pays d’Afrique de l’Ouest

Le classement mentionné est pour les 28 pays d’Afrique sub-saharienne étudés dans l’indice. Ainsi le Ghana se situe à la troisième place pour le score global et à la seizieme place pour les Ressources naturelles en Afrique sub-saharienne. 

Source : Global Food Securty Index 2019 report

Quelques résultats significatifs

Le rapport montre que si 88% des pays couverts par l’indice disposent d’un approvisionnement alimentaire suffisant pour leur population,  plus d’un tiers des pays indique que plus de 10% de leur population est sous-alimentée. En outre, alors que les prix des denrées alimentaires ont augmenté le plus fortement dans les pays en conflit, le prix du panier moyen de produits alimentaires dans le monde a augmenté régulièrement. Au cours des cinq dernières années, le prix du panier moyen de produits alimentaires a presque triplé en Angola et en Égypte, et a plus que doublé dans sept autres pays de l’indice. Vingt-six pays de l’indice font état d’une inflation des prix alimentaires de 5% ou plus au cours de l’année écoulée.

Autre élément, dans un nombre important de pays les vitamines et minéraux essentiels ne sont tout simplement pas disponibles. Plus de 30% des pays ont déclaré avoir des quantités insuffisantes de vitamine A et environ un quart des pays disposent de quantités insuffisantes de zinc.

Au niveau des infrastructures agricoles, si la situation est à nuancer en fonction des pays, le rapport souligne l’insuffisance des terres irriguées. Moins de 10% des terres agricoles sont équipées pour l’irrigation dans 79 des 113 pays étudiés. Un sous-investissement qui s’inscrit dans un contexte de changement climatique entrainant une baisse de la sécurité hydrique et des risques accrus de sécheresse. Ajoutons que les dépenses publiques d’agriculture stagnent et que dans certains pays l’accès au financement des agriculteurs est très insuffisant, en particulier dans les pays touchés pour des conflits en Afrique et au Moyen-Orient, voir quai- inexistant dans six pays dont trois en Afrique (Guinée, République démocratique du Congo et Tchad) tandis que 25 autres ont un faible accès.

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *