La Chronique Matières du Jeudi (13/07/2017)

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L’intervention de la présidente de la Reserve fédérale américaine (FED) jeudi a rassuré les investisseurs, Janet Yellen confirmant la perspective d’un resserrement monétaire mais qui serait progressif sans en donner le calendrier.

CACAO

Nouvelle baisse des cours du cacao cette semaine tant à New-York qu’à Londres. Et pourtant les chiffres de broyages en Europe mais aussi en Côte d’Ivoire sont en hausse. Sur le marché de New-York, après avoir perdu 3,5% la semaine dernière, le cacao a cédé encore un peu de terrain pour clôturer mercredi à $1823 la tonne contre $1872 la tonne vendredi dernier. Sur le marché de Londres, même tendance, les cours perdant £41 pour clôturer mercredi à £ 1 448 la tonne.

En Côte d’Ivoire, les conditions météorologiques sont redevenues favorables après les pluies diluviennes qui s’étaient abattues sur le pays. Et les arrivées des fèves dans les ports de San Pedro et d’Abidjan sont soutenues. Elles totaliseraient environ 1,884 million de tonne au 9 juillet, et ce depuis le démarrage de la campagne le 1er octobre, contre 1,410 Mt l’année dernière, selon les exportateurs.

Selon Reuters, la Côte d’Ivoire pourrait avancer d’un mois la fin de ses ventes par anticipation pour la récolte 2017/18 pour les clôturer en aout. Elles seraient aussi limitées à 1,2 -1,25 million de tonnes (Mt), selon deux sources du Conseil café et cacao. Au 4 juillet, les ventes par anticipation totalisaient à 1,1 Mt (voir notre précédente chronique).

Du côté des broyages, ils ont progressé de 2,1% en Europe au second trimestre à 331 850 tonnes, par rapport à la même période en 2016, selon l’European Cocoa Association. Toutefois, les broyages en Allemagne ont chuté de 2,94% à 97 849 tonnes, selon la BSDI, avoir diminué de 7,7% au 1er trimestre. Une baisse imputable selon les négociants à l’interruption de la production du broyeur Euromar Commodities, déclaré insolvable en décembre (cf. nos informations), racheté en mars par le suisse ECOM. En Côte d’Ivoire, les broyages du cacao progressent aussi sur le mois de mai et de juin, respectivement de 18 et 17%, selon les chiffres du Groupement des exportateurs de cacao et de café (cf. nos informations).

Au Ghana, le financement de la campagne cacaoyère 2017/18, en dépit des déboires de la gestion du Cocobod, se présente sous les meilleurs auspices avec déjà $1,6 milliard de souscription (cf. nos informations). 

Côté entreprises, le groupe suisse Barry Callebaut a enregistre une hausse de 2,8% du volume de ses ventes (1 414 654 tonnes) sur les 9 premiers mois de l’exercice 2017/18 (clôt le 31 mai) et un chiffre d’affaires en progression de 2,9% en monnaies locales (+ 3,7% en francs suisses) à CHF 5 193,5 millions.

CAFÉ

Les cours du café sont à nouveau en retrait cette semaine tant pour l’Arabica que le Robusta. Le Robusta a clôturé mercredi à $2 095 la tonne ($2 111 la tonne vendredi) et le Robusta à $1,2855 la livre ($1,289).

Le président de l’Organisation international du café (ICO), Jose Sette, s’est dit préoccupé par l’approvisionnement mondial de café au cours de cinq prochaines années, les prix bas ainsi que l’impact du changement climatique pourraient réduire l’offre.

L’Ethiopie a exporté 221 000 tonnes de café en 2016/17, en hausse de 11,5% par rapport à 2015/16 pour une valeur de $866 millions (+20%), selon l’Ethiopian Coffee and Tea Development and Marketing Authority. L’Allemagne, l’Arabie Saoudite, la Belgique, la Corée du Sud, la France, le Japon, le Soudan et les USA ont absorbé 86% du volume total des exportations.

Le Mexique ambitionne de plus que tripler sa production de café à 15 millions de sacs de 60 kilos sur les quinze prochaines années, contre 3,8 millions de sacs en 2017/18 a déclaré le vice-ministre de l’Agriculture, Jorge Narvaez, lors d’une conférence sur le café à Medellin en Colombie. Le gouvernement aurait investit $70 millions dans un programme pour accroître le rendement moyen du café.

Au Brésil, les exportations de café vert ont chuté de 13,7% en juin, par rapport à mai, à 1,61 million de sacs. Sur la campagne 2016/17, terminée fin juin, les exportations de café vert ont totalisé 29,23 millions de sacs, contre 31,87 millions en 2015/16, selon l’association des exportateurs de café Cecafé. Toujours chez le premier producteur mondial, les stocks détenus par le secteur privé seraient au plus bas depuis 2012, en retrait de 27,4% par rapport à la campagne précédente à 9,86 millions de sacs (dont 8,87 millions de sacs d’Arabica), selon la Conab. C’est la troisième année consécutive de baisse des stocks détenus par le secteur privé.

En Colombie, troisième producteur mondial, la production de café pourrait chuter en dessous de 14 millions de sacs en raison de la couverture nuageuse qui ralentit la floraison des arbres dans les principales régions productrices a estimé Roberto Velez à la tête de la National Coffee Growers Federation. En 2016, la Colombie avait enregistré sa plus importante récolte depuis 23 ans à 14,2 millions de sacs. Sur le premier semestre 2017, la production est en recul de 3% par rapport au premier semestre 2016.

Les exportations de café du Vietnam se sont élevées en juin à 122 000 tonnes (2,03 millions de sacs), soit le même niveau qu’en mai, selon les chiffres des douanes.

CAOUTCHOUC

Après un début de semaine en baisse, les cours du caoutchouc ont rebondi mercredi passant la barre des 200 yens le kilo soutenu par le marché de Shanghai et des prix du pétrole en hausse. Le contrat de décembre a clôturé sur le Tokyo Commodity Exchange rubber (Tocom) à 203,8 yens ($1,79), en hausse de 3,5%. Le contrat de septembre à Shanghai a gagné 3,9% à 13 320 yuans ($1 959) la tonne.

Les trois plus grands producteurs de caoutchouc – la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie- envisageraient toutefois de couper les exportations de caoutchouc au second semestre. Titus Suksaard, gouverneur de la Rubber Authority of Thaïland, a déclaré que l’International Tripartie Rubber Coucil (ITRC) se serait mis d’accord pour diminuer les exportations afin de soutenir les prix et que cette mesure serait prise à court terme. Les trois pays se seraient accordés pour avancer au mois de septembre la réunion ministérielle prévue initialement en décembre. La tension monte en Thaïlande, les producteurs, principalement dans situés le sud du pays, ont interpellé le Premier ministre, Prayut Cha-O-cha, pour stimuler la demande en caoutchouc. Le prix du RSS3 se situait vendredi dernier à 53,50 baths ($1,57) contre 86,16 baths en moyenne en janvier, selon la Rubber Athority of Thaïlande.

Pour l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC), les prix du caoutchouc naturel sur tous les marchés physiques clés se sont progressivement redressés en juin avec un déficit mondial de l’offre de près de 700 000 tonnes, indique un communiqué. Une situation favorable de l’offre et la demande, la reprise des prix du pétrole en réponse à la faiblesse du dollar, la forte appréciation du yuan chinois et la faiblesse du yen ont été les facteurs qui ont soutenus les cours du caoutchouc en juin, estime l’ANRPC.

Au Japon, les stocks de caoutchouc dans les entrepôts du Tocom au 30 juin se sont élevés à 2 804 tonnes, contre 2 251 tonnes 10 jours plus tôt, mais toujours très inférieurs au 8 094 tonnes de juin 2016.

En Chine, les ventes de véhicules ont rebondi en juin à 2,17 millions, en hausse de 4,5% par rapport à juin 2016, selon la China Association of Automobile Manufacturers (CAAM). Sur le premier semestre, elles ont progressé de 3,8% à 13,4 millions de véhicules. Toutefois, la Chine ne devrait pas renouveler la très bonne année 2016 où les ventes avaient progressé de près de 14% en partie grâce à des mesures fiscales. La hausse devrait se situer entre 1 et 4% estime Yale Zhang d’ Automotive Foresight.

COTON

Les prix du coton ont légèrement baissé mercredi après la publication du rapport sur l’offre et la demande du département américain de l’Agriculture (WASDE-USDA) montrant une hausse des stocks et avec la fermeté du dollar. Le contrat de décembre a clôturé à 67,27 cents la livre. Les investisseurs ont encore réduit, et ce pour la septième semaine consécutive, leurs positions longues sur le coton, qui se situaient au 3 juillet à un plus bas depuis mai 2016.

En dépit d’une légère révision à la baisse de son estimation de la production de coton aux Etats-Unis, la production mondiale en 2017/18 a été augmentée de 636 000 balles en raison principalement d’un accroissement des superficies en Inde mais aussi de la Turquie. La production de l’Inde en 2016/17 a été aussi révisée à la hausse. Les stocks de clôture ont été augmentés d’un million de balle par rapport à juin à 88,7 millions de balles pour 2017/18.

En Chine, le ministère de l’Agriculture a révisé à la hausse sa prévision de production de coton en 2017/18 à 5,1 millions de tonnes (Mt), contre 5,03 Mt dans sa précédente estimation. Une révision consécutive à de meilleurs rendements. La Chine compte importer 1 Mt de coton en 2017/18, contre 1,1 Mt prévues le mois dernier, selon le ministère.

En Inde, les commerçants et les industriels du textile poursuivent leur grève pour protester contre l’entrée en vigueur depuis le 1er juillet de la Good and Services Tax (GST).

HUILE DE PALME

La tendance était à la hausse cette semaine pour l’huile de palme même si mercredi les cours ont été emportés par la baisse des huiles concurrentes sur Chicago Board of Trade et le Dalian Commodity Exchange. Le contrat de septembre a clôturé sur la Bursa Derivatives Exchange à 2 581 ringgits (S601, 35) la tonnes, en baisse de 0,1%.

Les cours ont été soutenus par de bonnes perspectives des exportations d’huile de palme de Malaisie sur les 15 premiers jours de juillet. Du 1 au 10, les exportations sont en hausse de 3,8% selon SGS. De plus, la production en juin de la Malaisie a baissé de 8,5% à 1,51 million de tonnes entrainant une baisse de 1,93% des stocks en Malaisie à 1,56 Mt, soit son plus bas niveau depuis 2010.

La Malaisie a annoncé mardi qu'elle envisageait de prendre des mesures de rétorsion commerciales contre la France après la décision des autorités françaises de limiter l'usage de l'huile de palme dans les biocarburants. Le ministre français de l'Ecologie, Nicolas Hulot, a expliqué jeudi dernier que cette restriction visait à limiter la déforestation dans des pays comme l'Indonésie et la Malaisie, les deux premiers producteurs mondiaux d'huile de palme (cf. nos informations : Les automobilistes, champions de la consommation d’huile de palme en Europe). «La Malaisie n'a pas d'autre choix qu'examiner ses options qui englobent le commerce avec la France et la réduction d'achats de produits français», a commenté le ministre malaisien de l'Industrie forestière et des matières premières, Mah Siew Keong, dans un communiqué. «Je pense que de telles attaques contre l'industrie de l'huile de palme doivent cesser pour que le commerce entre la Malaisie et la France demeure fort et continue de progresser », a-t-il ajouté.

Le syndicat des producteurs indonésiens d'huile de palme (GAPKI) a dit craindre vendredi que le projet français de réduction de l'utilisation d'huile de palme dans les biocarburants n'incite d'autres pays européens à faire de même et provoque une baisse des exportations.

Les importations de l’Union européenne de soja se sont élevées à 13,9 Mt sur la campagne 2016/17 (qui prend fin le 30 juin), en baisse de 4% par rapport à 2015/16. Quand aux importations d’huile de palme, elle s totalisent 5,9 Mt en recule de 11% par rapport à la campagne précédente.

RIZ

Le riz a à nouveau chuté cette semaine en Thaïlande ainsi qu’en Inde faut d’une demande d’exportation.

En Thaïlande, le Thaï 5% se situait entre $400-$405, contre $420-$430 la semaine dernière. La demande extérieure est faible, les grands marchés ayant réalisé leurs achats. Mais, aussi l'arrivée des récoltes hors saison à partir du mois prochain et de nouvelles offres potentielles ont entraîné une baisse des prix, a estimé président d'honneur de l'Association thaïlandaise des exportateurs de riz, Chookiat Ophaswongse,.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% de brisures ont diminué de $8 pour s'établir à $411-$414 la tonne. Les acheteurs asiatiques et africains sont peu actifs, ils attendraient une baisse des prix. Mais avec l’appréciation de la roupie, les prix ne peuvent guère baisser encore, la marge bénéficiaire serait alors très réduite.

Au Vietnam, le Viet 5% est inchangé à $405-$410 la tonne. Le pays a exporté 2,9 millions de tonnes de riz au premier semestre de cette année, en hausse de 10,3% par rapport à l'année précédente, a indiqué le service des douanes.

« En juin, les cours mondiaux ont fait un bond, deux fois plus important qu’au mois de mai, déjà marqué par la plus forte hausse depuis mi-2014 » observe Patricio Mendez del Villar dans le rapport mensuel du marché mondial du riz Osiriz. Ce sont les prix thaïlandais qui ont donné le ton, tandis que les prix au Vietnam se sont aussi bien appréciés. En revanche, la reprise a été plus modérée aux Etats-Unis, en Inde et au Pakistan. Des prix soutenus qui s’explique par la forte baisse des disponibilités exportables face à un regain de la demande des pays importateurs asiatiques pour reconstituer leurs stocks. Patricio Mendez del Villar estime aussi que la demande du Moyen Orient et d’Afrique subsaharienne relance le commerce mondial, qui devrait progresser de 6% en 2017.

L’Egypte table sur une production de riz d’environ 6,5 Mt cette campagne avec une superficie plantée de 1,87 million d’acres a indiqué le ministre de l’Offre, Ali Moselhy. Par rapport à l’année dernière, la production ferait un bond de plus de 27%. Cette semaine, le pays a réitéré son interdiction d’exportation de riz.

Au Nigéria, le groupe Dangote a annoncé vouloir accroître de 1 million de tonne la production de riz d’ici à 2020 (cf. nos informations).  :

SUCRE

Après avoir plongé de plus de 4% lundi, le sucre roux est à nouveau en retrait cette semaine à 13,44 cents la livre mercredi contre 14,15 cents vendredi. Même tendance pour le sucre blanc qui a clôturé mercredi à $402,20 la tonne contre 418,10 vendredi dernier.

L’Inde a décidé d’accroître la taxe sur les importations de sucre afin de stabiliser les prix intérieurs du sucre. Elle est passée de 40% à 50%. Les industriels ont accueilli avec satisfaction la décision du gouvernement.

La fin des quotas sucriers l’année prochaine augure de grands changements en Europe. La production de sucre de l’Union européenne pourrait atteindre 20,1 Mt en 2017/17, soit 20% de plus qu’en 2016/17, a estimé mardi la Commission européenne (CE). En outre, les exportations de sucre pourraient doubler en volume pour atteindre 2,8 Mt, estime la Commission. Tandis que les importations chuteraient de 49% à 1,5 Mt.

Au Nigéria, le groupe Dangote a annoncé vouloir porter la production de sucre à 1,5 Mt d’ici à 2020 contre 100 000 tonnes aujourd’hui (cf. nos informations).

En Russie, les exportations de sucre auraient été multipliées par 66 au premier semestre 2017 sur une base annuelle à 115 400 tonnes, a déclaré mercredi le ministre de l’Agriculture citant des statistiques douanières.

 

 

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