SPACE : le Mali à la recherche d’abattoirs et de laiteries

 SPACE : le Mali à la recherche d’abattoirs et de laiteries
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Des délégations du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Mali, du Nigeria et du Sénégal ont participé hier après-midi à la 3ème édition des Rencontres Feel Africa. Organisées par Bretagne Filières (BF) et le Salon international des productions animales (Space), qui se tient toute la semaine à Rennes, en France, les représentants ouest-africains des filières élevage ont été quasi unanimes dans leur volonté de développer des filières intégrées, de l’amont jusqu’à l’aval, face à la hausse de la consommation en viande, volaille, œuf et poisson, tout en s’appuyant sur les petits éleveurs.

CommodAfrica démarre aujourd’hui une série d’articles et d’interviews, passant en revue les préoccupations de chaque pays, en commençant par le Mali.

Avec 16 millions de bovins, 32 millions de poulets, 23 millions d’ovins et de caprins et un million de camelins, le Mali est le principal fournisseur de protéines animales dans toute la région d’Afrique de l’Ouest, ont souligné Kané Rokia Maguiraga, conseillère technique au Secrétariat général du ministère de l’Elevage et de la pêche, et Sanoussi Bouya Sylla, vice-président de l’Association permanente des chambres d’agriculture du Mali et président de la Chambre régionale d’agriculture du district de Bamako, mais aussi éleveur laitier.

Tous les pays ouest-africains limitrophes dépendent du cheptel malien mais, malheureusement, sur pied. Ce que nous voulons arrêter maintenant“, déclare ce dernier. “Nous voulons des abattoirs modernes, chez nous, pour pouvoir exporter de la viande et non du bétail. Car toute la région dépend à 60% du cheptel malien via la transhumance.

A la recherche d’infrastructures laitières

Au niveau laitier, la politique mise en œuvre il y a cinq ans maintenant, porte ses fruits. “Dans un premier temps, au niveau politique, nous avons mis en place le Programme d’insémination artificielle pour la production de lait avec la création d’un centre d’insémination artificielle. Aujourd’hui, nous sommes presque à la deuxième génération de veaux“, explique Kané Rokia Maguiraga. “L’Etat a mis en avant la production et aujourd’hui, nous voulons mettre en avant la transformation.”

Partie de 5 à 6 litres, une vache aujourd’hui au Mali donnerait en moyenne 12 à 20 litres de lait par jour, selon les responsables.

La deuxième génération de bovins commence vraiment à faire ses vêlages et une nouvelle problématique se pose : la production de lait a connu un boom et nous sommes à la recherche d’infrastructures laitières. Mais des infrastructures à taille humaine. C’est la raison de notre visite au SPACE à Rennes car on voit que les Bretons ont pour spécificité de se battre pour que les paysans puissent rentabiliser leur lait et puissent vivre de leur lait. Des paysans bretons et des coopératives se mettent ensemble pour transformer leur lait et fabriquer leur propre fromage, jusqu’à la chaîne de distribution. Les producteurs sont jusqu’au bout de la chaîne, sous forme de coopératives , que ce soit dans le lait, dans la viande, dans la volaille, dans les œufs. C’est exactement ce modèle qui nous intéresse. On veut éviter les erreurs que l’Europe a commises“, déclare Sanoussi Bouya Sylla à CommodAfrica.

Le besoin d’abattoirs de volailles

Quant au secteur volaille, le Mali est autosuffisant en œufs et en viande, mais il lui faut des abattoirs. “Nous sommes en train  de préparer la deuxième phase du Projet de développement de l’aviculture au Mali, le PDAM.  Avec les 32 millions de volailles, nous avons assez d’œufs et de poulets de chair sur le marché au Mali ; nous avons maîtrisé la prophylaxie donc il y a moins de maladies. Les vaccinations se font et nos services techniques font le suivi régulier des fermes pour éradiquer certaines maladies et prôner la solution de l’alimentation équilibrée“, souligne Kané Rokia Maguiraga.

Notre priorité aujourd’hui en aviculture“, poursuit-elle, “est d’avoir des abattoirs et pouvoir faire de la découpe pour ne pas avoir des poulets entiers où il y a beaucoup de pertes.  La population malienne est à 90% rurale. Il faut donc qu’ils vivent de leurs produits.”

 

 

 

 

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