Le coût élevé de la déforestation au Kenya
Elle augmente aussi le risque de pénurie d’eau
(13/11/2012) Selon une étude publiée par le Programme des Nations inies pour l’environnement (PNUE) et le gouvernement kenyan, les coûts économiques engendrés par la déforestation au Kenya sont quatre fois supérieurs aux gains que rapporte l’exploitation forestière dans ce même pays.«La déforestation a privé l’économie kenyane de $68 millions en 2010 et de $77 millions en 2009, ce qui dépasse de loin les $15 millions de revenus par an que rapporte l’exploitation forestière», indique l’agence onusienne dans un communiqué de presse.
L’importance économique des cinq principales forêts du Kenya, surnommées les « tours d’eau » puisqu’elles capturent les précipitations pendant la saison des pluies, assurant le flux d’eau pendant les périodes sèches, est évaluée dans l’étude.
Dans ses commentaires sur l’étude, le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, a reconnu le travail de réhabilitation entrepris par le gouvernement kenyan dans la forêt de Mau, l’une des cinq « tours d’eau ». « Le Kenya montre aujourd’hui sa détermination à se placer parmi les pays pionniers qui placent la préservation des richesses naturelles au coeur de leurs ambitions en matière de développement durable », a déclaré M. Steiner.
La publication de l’étude coïncide avec le lancement du « dialogue national du Kenya sur les tours d’eau, les forêts et l’économie verte ». Elle montre que ces cinq forêts apportent plus de 75% de l’eau de surface renouvelable du pays et alimentent ainsi les rivières et lacs avec plus de 15.800 millions de mètres cubes d’eau de pluie par an.
Cependant, la déforestation est en augmentation à cause de l’abattage d’arbres, de la production de charbon de bois et de l’aménagement des sols pour les cultures et pâturages.
« Entre 2000 et 2010, la déforestation a fait disparaître près de 28.427 hectares des cinq « tours d’eau », ce qui a conduit à une diminution de la disponibilité d’eau de pluie de près de 62 millions de mètres cubes par an », a indiqué le PNUE.
Le Kenya étant particulièrement vulnérable à la pénurie d’eau, cette situation a mené à une flambée de l’inflation de 10% à trois reprises, entre 2000 et 2010, à cause de la sécheresse, de l’augmentation du prix du pétrole brut et des taux d’échange défavorables.
L’effet cumulé négatif de la déforestation sur l’économie kenyane a été estimé à $42,1 millions par an, ce qui représente plus de quatre fois le revenu de la déforestation.
Le rapport est téléchargeable sur le site du PNUE