Des performances mitigées dans le riz en Afrique de l’Ouest

 Des performances mitigées dans le riz en Afrique de l’Ouest
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Les différents pays d'Afrique de l'Ouest affichent des performances variables en matière de production de riz sur 2015.

Au Sénégal, la récolte de riz paddy a fait un bond de 64% en 2015, à 917 000 tonnes (t) contre 559 000 t en 2014, selon la FAO. La météo a été favorable et les mesures incitatives du gouvernement ont porté leurs fruits. Ceci dit, face à une consommation nationale qui atteindrait 1,4 million de tonnes (Mt) de riz décortiqué, le pays doit encore importer un million de tonnes ou encore 65% de ses besoins.  Pour sa part, le Département américain de l'Agriculture (USDA) estime que le Sénégal produira 408 000 t de riz décortiqué (600 000 t de riz paddy) sur la campagne 2015/16 (oct./sept.), la consommation nationale étant estimée par les Américains à 1,5 Mt.

Au Nigeria, la production en 2015 a baissé de 6% par rapport à l'année précédente, à  4,6 Mt de riz paddy, selon la FAO. La saison des pluies a démarré tardivement en 2015 dans les régions du Centre et du Nord du pays, mais ensuite, à partir de la mi-juillet, les précipitations ont été abondantes, au-delà des moyennes, et bien réparties sur les régions de production. Les importations de céréales seraient en baisse en 2016, de l'ordre de 7 Mt, dont du riz et du blé, contre 7,92 Mt achetées sur les marchés mondiaux en 2014, précise la FAO. Cette baisse des achats du Nigeria est d'ailleurs un facteur déterminant dans la baisse du commerce mondial du riz anticipé par l'USDA en 2016. Notons qu'au Nigeria, les prix des céréales ont augmenté en janvier en raison de la dépréciation de la monnaie nationale, le naira, sur le marché parallèle, la contraction de la disponibilité en devises et le conflit qui se poursuit dans le Nord du pays.

En Sierra Leone, la production de paddy a fait un bond de 10%, à 1,27 Mt par rapport à 2014, grâce à une bonne pluviométrie et le ralentissement de la propagation du virus Ebola (lire nos informations aujourd'hui).

En Guinée, la production de riz paddy est estimée par la FAO croître de 4% par rapport à 2014, et atteindre 2 047 000 t. Une récolte rizicole qui s'est achevée en janvier 2016, une bonne pluviométrie ayant été enregistrée dans la plupart des régions  de production, que ce soit Forécariah, Boke, Koundara, Dinguiraye ou encore Mamou. En revanche, il y a eu des déficits pluviométriques dans la Haute Guinée et la Guinée forestière au Sud. Rappelons que c'est en décembre qu'il a été déclaré que le virus Ebola avait cessé de sévir. En 2016, la FAO estime que les importation de riz baisseront de 9%.

Au Togo, la production de paddy sur la campagne 2015/16 (oct./sept.) a baissé de 4,7%, à 140 952 t contre 147 930 t en 2014/15, rapporte Bloomberg. Pour sa part, l'USDA estime la production de riz paddy  à 154 000 t en 2015/16 contre 146 000 t en 2014/15.

En Côte d'Ivoire, a souligné Nouhoun Coulibalt, directeur de la Planification lors du Salon international de l'Agriculture (SIA) à Paris début mars, la production de riz blanchi est passé  de 550 000 t en 2011 à 1,4 Mt actuellement, le riz irrigué et des bas-fonds ayant enregistré une hausse de son rendement de 3 t/ha en 2011 à 5 t/ha actuellement.

Au Ghana, la FAO estime que la production a baissé de 9% à 551 000 t contre 640 000 t en 2014, en raison de pluies tardives et de longues périodes de sécheresse. La dévaluation du cedi, la monnaie locale, a considérablement renchéri le prix du riz sur les marchés nationaux l'année dernière. Le pays importe la moitié de ses besoins. Selon l'USDA, la production de riz décortiqué serait de 300 000 t  en 2015/16 (oct./sept.) avec des importations estimées à 550 000 t en 2015 pour satisfaire une demande nationale portée par l'USDA à 930 000 t.

Au Mali, les autorités ont annoncé une production record de 2,451 Mt sur 2015/16, en hausse de 13% par rapport à la campagne précédente. Le pays devient deuxième producteur d'Afrique de l'Ouest derrière le Nigeria, fruit d'une forte politique gouvernementale qui a investi FCFA 55 milliards dans la fourniture d'engrais aux riziculteurs cette dernière campagne.

Au Burkina Faso, la  production a progressé de plus de 50% en six ans, passant de 195 102 tonnes en 2008 à 305 382 t en 2014. Toutefois, elle  ne couvre toujours qu’un peu plus de la moitié de la consommation nationale estimée à 600 0000 t. 

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