Attention ! La facture alimentaire en Afrique va augmenter dangereusement

 Attention ! La facture alimentaire en Afrique va augmenter dangereusement
Partager vers

Nous nous en faisons l’écho depuis des semaines : les prix des produits alimentaires mondiaux augmentent vertigineusement ! Et le dernier rapport semestriel de la FAO Perspectives de l’alimentation  n’est pas rassurant : ces prix devraient rester élevés pendant un certain temps « dans un contexte d’incertitudes quant à l’offre et la demande ».

 

Et la Fao de mettre en garde : du fait de ce surenchérissement, la hausse de la part des importations de produits alimentaires dans l’ensemble des importations peut être un signe avant-coureur de crises susceptibles de survenir dans certaines régions. Chacun se souvient des crises sociales mondiales de 2008. En outre, dans les pays dits « vulnérables » tels que des pays africains, « ces dépenses supplémentaires pourraient masquer une évolution défavorable des régimes alimentaires sur les plans quantitatif et qualitatif ».

Afrique : Changements estimés dans les dépenses d’importations

de produits alimentaires  en 2021 vs. 2020

  Afrique Monde
  US$ milliard % US$ milliard %
Huiles animales et végétales, graisses et cires 0,6 9,2 33,1 32,3
Boissons 0,3 15,6 9,1 7,9
Céréales et préparations à base de céréales 1,8 14,8 37,6 17,9
Café, thé, cacao, épices et autres 0,1 5,5 9,8 8,6
Produits laitiers et Å“ufs 0,2 10,6 9,1 9,2
Poissons, crustacés, mollusques et autres 0,5 18,2 11,8 7,3
Viandes et préparation à base de viande 0,2 8,9 7,3 4,3
Divers produits alimentaires et préparations 0,3 6,9 9 8,7
Oléagineux et fruits oléagineux 0,1 25,5 31,5 29,1
Sucre, préparations à base de sucre et miel 0,2 5,2 2,6 5,1
Légumes et fruits 0,2 7,6 24,2 8,1
TOTAL 4,5   184,9  
Source : FAO

 

La hausse des prix ne ralentit pas. En mai, le prix moyen à la consommation des protéines à l’échelle mondiale a progressé de 23% par rapport à mai 2020 et celui des calories de 34%, atteignant son niveau record depuis février 2013. Cet écart s’explique par une plus forte hausse du prix du blé, des céréales secondaires et des huiles végétales par rapport à celle du prix de la viande, des produits laitiers et du poisson.

Des dépenses d’importation en hausse de 20%

 

Conséquences, les dépenses d’importation des pays à faible revenu et à déficit vivrier augmenteraient de 20%, soit une hausse cinq fois plus rapide que celle attendue dans le groupe des pays les moins avancés.

 

Pourquoi cette flambée ? Car la demande est forte. « Contrairement aux prévisions largement répandues d’un effondrement des marchés alimentaires internationaux, les flux commerciaux ont continué à enregistrer de nouveaux records pendant la pandémie de Covid-19 », précise la FAO.

 

La valeur des exportations de produits agricoles et alimentaires a progressé de près de $ 52 milliards en 2020 par rapport à l’année précédente (+3,2%), 40% de cette hausse étant imputable aux pays en développement. Et en 2021, les échanges mondiaux de produits agricoles devraient augmenter encore davantage, à +8 % ($ 137 milliards), essentiellement du fait de l’Asie de l’Est et du rétablissement du secteur de l’élevage en Chine après la crise de la peste porcine africaine.

 

Des achats publics de riz en Afrique vont reprendre

 

Alors, certes, la production mondiale devrait augmenter pour les principaux produits alimentaires au cours de l’année à venir, à l’exception du sucre qui devrait diminuer pour la troisième année consécutive et être inférieure à la consommation mondiale ; il faudra, sans doute, puiser dans les stocks. Si l’offre mondiale de blé et de riz est soutenue, les stocks de céréales secondaires devraient s’affaiblir en dépit d’une production mondiale record en 2021, ce recul s’expliquant par une utilisation importante des stocks pour l’alimentation du bétail et l’industrie féculière. En Afrique, la production de riz augmenterait de 1% en 2021, selon la FAO, à 25,6 Mt, notamment grâce à de meilleurs rendements au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Sénégal. Ceci dit, les achats publics de riz en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Nigeria devraient reprendre.

 

À la fin de l’année, le rapport mondial stock-utilisation devrait s’établir à 38 % pour le blé, en hausse par rapport à la moyenne sur cinq ans, se stabiliser à 35,1% pour le riz et reculer pour atteindre 20,8% pour les céréales secondaires.

 

La production mondiale de viande devrait s’accroître de 2,2% en 2021 pour s’établir à 346 millions de tonnes (Mt). Cette augmentation est imputable à un rebond anticipé en Chine.

 

La production mondiale de poisson devrait rebondir et les prix devraient s’apprécier en raison de la reprise de la demande des restaurants après une année de restrictions liées à la pandémie de Covid-19, notamment pour les petits pélagiques comme les sardines, anchois, maquereaux, mais aussi le thon.

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *