Le prix du cacao au planteur en Côte d’Ivoire quasi systématiquement inférieur à celui du Ghana

 Le prix du cacao au planteur en Côte d’Ivoire quasi systématiquement inférieur à celui du Ghana
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Le bilan de la campagne cacao 2020/21 tiré par l’Organisation internationale du cacao (ICCO) est instructif à plus d’un égard.

Tout d’abord, il confirme la récolte record de Côte d’Ivoire qui totaliserait 2,191 millions de tonnes (Mt), soit 5,6% de plus que la précédente. Il confirme aussi que le prix garanti au planteur est quasi structurellement inférieur en Côte d’Ivoire par rapport au Ghana avec pour seule exception 2020/21 et pour un écart infime.

En définitive, sur la campagne 2020/21 qui vient de s’achever,  le cours international du cacao sur la première échéance du marché à terme de Londres (ICE Futures Europe) aura baissé de 2% par rapport à la précédente campagne, se situant à $ 2 322 la tonne contre $ 2 358, tandis qu’il est demeuré inchangé à New York (ICE Futures US), glissant à peine à $ 2 508 contre $ 2 510 la tonne, a indiqué hier

Le prix du beurre de cacao s’est contracté de 10% en Europe (de $ 5 954 à $ 5 363 la tonne) et de 2% aux Etats-Unis (de $ 5 865 à $ 5 757). La logique veut que si le prix du beurre augmente celui de la poudre baisse, mais là l’évolution est frappante : le prix de la poudre a littéralement explosé, progressant de 73% aux Etats-Unis en passant de $ 2 705 à $ 4 677, et de 31% à Londres, de $ 2 706 à 3 552 la tonne.

Qu’en est-il de l’évolution des différentiels payés pour telle origine plutôt que telle autre ? Le différentiel Ghana a chuté de 51%, de $ 672 la tonne en octobre 2020 à $ 329 en septembre 2020. La dégringolade a été encore plus forte pour l’origine Côte d’Ivoire, avec -60%, passant de $ 527 à $ 209, et plus accentuée encore pour le Nigeria avec une chute de 76% de $ 390 à $ 95. L’Equateur a connu le même sort mais amoindri avec une baisse de 30%, de $ 472 à $ 333 la tonne.

Sur le marché new-yorkais, la tendance a été la même, avec le différentiel Ghana qui est passé de $ 614 en octobre 2020 à $ 400 en septembre 2021, celui de Côte d’Ivoire de $ 481 à $ 296, celui du Nigeria de $ 407 à $ 245. L’Equateur n’a pas été en reste, évoluant de $ 231 à $ 160.

Les stocks certifiés affiliés au marché à terme de New York ont considérablement amplifiés, passant de 14 600 t en septembre 2020 à 53 596 t en septembre 2021 tandis que ceux de Londres augmentaient plus légèrement, de 113 290 t à 136 253 t en septembre 2021. A noter qu’en Europe les livraisons totales contre les contrats à terme sont passées de 55 700 t en 2019/20 à 210 400 t en 2020/21.

Durant 2020/21, les volumes de cacao gradé par ICE Futures Europe ont augmenté de 13% pour totaliser 156 910 t en fin de campagne, fin septembre. Ceci est essentiellement dû au Nigeria dont les volumes de fèves gradées sont passés de 22 900 t en début de campagne 2020/21 à 60 210 t à la fin de 2020/21 alors que les volumes ivoiriens évoluaient à peine, de 36 180 t à 37 960 t. Toutes les autres origines ont baissé, que ce soit le Cameroun (de 70 750 t à 53 210 t) ou le Togo (de 5 160 t à 3 270 t)

Sur l’ICE Futures US, le volume total de cacao gradé a atteint 109 599 t contre 25 679 t un an plus tôt. La part des fèves ivoiriennes a littéralement bondi, passant de 16 025 t à 59 363 t, soit plus de la moitié du volume total. Le cacao gradé d’Equateur a aussi connu une belle embellie mais représente moins en volume, de 1 169 t à 18 383 t, avec une belle envolée des volumes du Cameroun qui sont passés de 1 861 t à 13 540 t.

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