Noix de cajou : le Cambodge, un futur concurrent de l’Afrique ?

 Noix de cajou : le Cambodge, un futur concurrent de l’Afrique ?
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Les exportations de noix de cajou brutes du Cambodge montent en puissance. Elles ont doublé en 2019 à 202 318 tonnes selon le ministère de l’Agriculture, des forêts et de la pêche, après avoir progressé de 64% en 2018. Cette progression notable pourrait-elle réduire à terme les parts de marché à l’exportation de l’Afrique, et en particulier de la Côte d’Ivoire ? La question se pose d’autant plus que le Vietnam, premier importateur mondial de noix de cajou brute et premier exportateur mondial d’amande de cajou, a affiché sa volonté de réduire sa dépendance aux importations de noix de cajou d’origine africaine. Une volonté qui s’exprime clairement en favorisant le commerce avec ses voisins, et tout particulièrement le Cambodge où les Vietnamiens investissent dans des plantations.

De plus, l’Association vietnamienne de noix de cajou (Vinacas) a signé en janvier 2018 un Memorandum of Understanding (MoU) avec le ministère cambodgien de l’Agriculture pour porter les exportations de noix de cajou du Cambodge à 1 million de tonnes d’ici 2028. Ce qui nécessitera des investissements importants pour le Cambodge et un fort accroissement des superficies. En effet, au moment de l’accord, les anacardiers couvraient une superficie de 100 000 hectares pour une production d’un peu plus de 100 000 tonnes. L’ambition est de multiplier par cinq les superficies, soit à 500 000 hectares, d’ici 2022. Une partie du protocole comprend aussi un appui du Vietnam en termes d’expertise technique et d’anacardiers pour stimuler la production et les rendements. Les rendements réalisés au Vietnam – environ 2 tonnes par hectare – représente le double que ceux obtenus au Cambodge.

Les exportations de noix de cajou cambodgiennes au Vietnam ont progressé de 85% entre 2017 et 2019 pour atteindre 178 000 tonnes sur les 11 premiers mois de 2019, représentant près de 12% de l’approvisionnement vietnamien.  Encore très loin du volume en provenance d’Afrique. La Côte d’Ivoire, par exemple, représente à elle seule un tiers des importations de noix de cajou du Vietnam. Le différentiel est encore important mais si le Cambodge parvient à produire ne serait-ce que 500 000 tonnes prochainement, cela viendra fortement concurrencer l’origine africaine. Entre temps, l’Afrique sera certainement moins dépendante des exportations de noix brutes en transformant davantage sur place.

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