Au Mali : démarrage de la 1ère usine de transformation industrielle du karité
La première unité industrielle de transformation du karité en beurre au Mali, Mali Shi, a été inaugurée jeudi dernier. Située à Banakoroni près de Bamako, l’usine dispose d’une capacité de transformation de 30 000 à 32 000 tonnes d’amande de karité pour une production de 14 000 tonnes de beurre. Le capital de Mali Shi est détenu à hauteur de 58,5% par la société malienne Omnium Mali SA, 35% par Ecodev, le fonds d’investissement du groupe minier Endeavour géré par la société française classM et 6,5% par le trader malien de karité SOATAF. Elle a bénéficié d’un prêt de $2,5 millions de la Société financière internationale (Lire :Au Mali, la SFI investit $2,5 millions dans l’usine de karité de Mali Shi).
Mali Shi intervient sur toute la chaîne de valeur de la collecte des amandes jusqu’à leur transformation en beurre. «L’approvisionnement de l’usine en amande se fera auprès des collectrices regroupées en coopératives dans les zones – régions de Sikasso, Ségou, Kaye et Koulikoro – où Mali Shi a structuré son réseau. Elle achète par ailleurs des amandes auprès de grossistes / exportateurs. L’objectif est d’arriver à terme à un approvisionnement 100% réseau en propre. Les contrats fixent des objectifs minimum de volumes à prix convenu à l’avance, indexé en partie sur le prix du marché pour prévenir des éventuelles fortes hausses ou baisses de prix » précise Jérémie Malbrancke, directeur général et associé de classM et administrateur de Mali Shi. Ce sont potentiellement quelque 120 000 femmes collectrices qui seraient impliquées à pleine capacité (30 000 tonnes).
Une pleine capacité qui devrait être atteinte pour la campagne 2021/22 (juillet à février) sous réserve de disposer les fonds nécessaires pour financer l’achat des amandes, soit entre FCFA 4 et 5 milliards (€6 à 7,6 millions), indique Jérémie Malbrancke.
Le marché ciblé pour le beurre de karité est le marché agro-industriel. Mali Shi vend son beurre à des raffineurs, principalement aujourd’hui à Bunge, qui le fractionne pour récupérer la stéarine, vendue dans l’agro-industrie comme beurre végétal pour faire du chocolat notamment.