Kevin Doamba, « L’agriculture à tout moment de l’année et en en tout lieu est possible avec la pyramide zoo-hydroponique »

 Kevin Doamba, « L’agriculture à tout moment de l’année et en en tout lieu est possible avec la pyramide zoo-hydroponique »
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Kevin Douamba, 27 ans, est un jeune entrepreneur agricole burkinabè. Ayant grandi auprès de son oncle innovateur, Kevin nourrit, depuis sa tendre enfance, l’idée d’innover à son tour surtout dans son domaine de formation : l’agriculture. Son amour pour la filière et pour la recherche lui a permis de me mettre en place un dispositif d’agriculture hors-sol qu’il a baptisé : « pyramide zoo-hydroponique ». Cette innovation majeure est abritée sous la startup « Agri-pyramide ».

A partir de quel constat avez-vous initié votre projet ?

J’ai reçu une formation depuis le secondaire en agro-sylvo-pastoral. Et c’est avec les stages pratiques sur le terrain que je me suis rendu compte d’un certain nombre de difficultés rencontrées par les producteurs notamment le changement climatique, la pauvreté de nos sols, la déforestation, la pollution, etc. Il m’est ainsi venu l’idée d’essayer de trouver des solutions au lieu de rester les bras croisés à se lamenter. C’est à partir de là, que j’ai commencé à faire des recherches.  

Quelle a été votre solution ?

La solution que je propose est un dispositif hors-sol sous forme de pyramide qui permet de combiner trois secteurs d’activités à savoir la production végétale, la pisciculture et l’aviculture sur une même superficie.

Avec mon dispositif, plus besoin d’attendre qu’il pleuve, plus besoin de détruire les arbres, ou plus besoin d’utiliser un sol dont on ne maitrise pas les éléments nutritifs pour faire de l’agriculture. Aussi, on peut faire de l’agriculture à tout moment de l’année et n’importe où.

Comment avez-vous financé votre projet ?

C’était ma plus grosse difficulté. Ça fait trois ans que je fais des recherches. Au fur et à mesure je me demandais même si j’avais encore de l’argent pour me payer quelque chose. Je n’avais plus d’économies.

Après avoir bien muri mes idées, j’ai participé au Forum National de la Recherche et de l’Innovation en 2016, pour présenter mon projet,   mesurer l’appréciation des Burkinabè et renontrer d’éventuels investisseurs.

J’ai ensuite fait la connaissance d’une personne  formidable. Un commerçant. C’est rare de voir un commerçant s’intéresser aux questions d’innovation, de recherche et de jeunesse. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup soutenu pour la mise en place du prototype. Il a cru en moi.

Comment fonctionne le dispositif ?

Le dispositif fonctionne à travers une source énergétique solaire ou encore électrique. Tout dépend des réalités de la localité où nous installons le dispositif. Il combine trois secteurs d’activités, dans le secteur agricole de façon générale. Il y a la production maraichère, l’élevage des poulets et l’élevage de poissons.

Ces trois productions sont étroitement liées. Quand tu nourris tes poulets, tu arrives à nourrir en même temps tes poissons. Les déchets des poulets tombent directement dans l’eau des poissons. Les poissons se nourrissent de ces déchets là et par la suite cette eau sera vidée via une pompe. Tout se passe de façon automatique.

A quelle étape êtes-vous ? toujours à l’expérimentation ?

Nous avons fini la phase expérimentale. Nous sommes en train de monter des dispositifs pour les mettre à la disposition des producteurs.

Quelles sont les ressources nécessaires à la construction du dispositif ?

Un soudeur chargé de l’ossature, un plastiqueur pour les bacs à poissons, un plombier pour les canalisations et un agro-sylvo-pastoraliste. En construire à grande échelle permettrait d’embaucher des personnes et réduire un tant soit peu le chômage.

Une estimation du prix d’un dispositif ?

On en conçoit pour tous les prix. Le coût varie de FCFA 500 000 (€762)  à FCFA 3 millions (€ 4 500). En fonction des objectifs du producteur et de son portefeuille. Il y a des dispositifs de 12, 24 ou 30 mètres carrés. Un dispositif de 30 mètres carrés à une capacité de plus de 2 000 plants, 1 200 poissons et 200 poulets.

Quels sont les différents types de cultures possibles ?

Les différents types de cultures possibles sont les cultures maraichères. Notamment les tomates, salades poivrons, etc. c’est un système racinaire. Les racines ne doivent pas être grosses.

Vous participerez bientôt à une compétition d’envergure internationale. Pouvons-nous en savoir plus ?

C’est la compétition Get In The Ring. Une compétition internationale qui a lieu chaque année et c’est la première fois que le Burkina Faso y participe. La compétition aura lieu à partir du 30 mai au Portugal. Il y aura plusieurs investisseurs et plusieurs startups seront en compétition. Nous allons donner le meilleur de nous pour revenir avec quelque chose de satisfaisant. Je suis le seul. C’est à l’issue d’une compétition au plan national à l’issue de laquelle  j’ai été choisi pour représenter le Burkina au Portugal.

Une société en vue ?

Oui, la société Agri-Pyramide. Mais pour le moment,  nous évoluons sous forme de startup.

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