L’envolée des ventes de cajou ouest-africaines vers l’Inde et le Vietnam

 L’envolée des ventes de cajou ouest-africaines vers l’Inde et le Vietnam
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Le passage du cyclone Fani sur la côte Est de l’Inde (l’Etat d’Odisha principalement) début mai, avec des vents à plus de 200 km/h, balayant la ville de Puri et ses environs, a fait 64 morts et dévasté des zones entières. Plus d’un million d’habitants avait été évacué avant.

Les dégâts naturels ont été colossaux avec, entre autres, de très nombreux anacardiers qui ont été endommagés alors qu’on était en fin de récolte. “Dans cette région, une production normale atteint les 100 000 tonnes (t)”, souligne le spécialiste n’kâlo dans sa dernière lettre hebdomadaire de marché du cajou.

Cette situation a mis un peu la pression sur les transformateurs indiens qui pourraient perdre quelques dizaines de milliers de tonnes de production locale et les incite également à lancer de nouvelles commandes de noix brute ouest-africaine“, précise-t-il. Pour l’instant, cela stabilise les prix sur les marchés mondiaux, mais on devrait enregistrer leur remontée prochainement. Toutefois, la hausse devrait être modérée car les stocks sont importants et la qualité pas toujours au rendez-vous.

Chute de 35% des achats indiens

Mais qu’en a-t-il été des échanges ces derniers mois ? Sur le premier trimestre, les importations indiennes de noix de cajou brutes, toutes destinations confondues, quasi totalement africaines, ont chuté de 35% à 68 007 tonnes (t) par rapport au premier trimestre 2018 (104 821 t) qui avait déjà enregistré une chute par rapport au début de l’année 2017 (157 500 t), selon les chiffres publiés par n’kâlo.

Mais tous les pays d’Afrique de l’Ouest, à l’exception de la Gambie et de la Guinée-Bissau, tirent bien leur épingle du jeu en enregistrant des hausses parfois très fortes de leurs exportations vers l’Inde alors que New Delhi importe nettement moins de cajou. Les deux premiers fournisseurs africains, le Ghana et la Côte d’Ivoire, connaissent une envolée de leurs ventes à destination de l’Inde : début 2019, ces deux pays comptent pour quasiment la moitié de l’approvisionnement indien contre 12% l’année précédente. Le Mozambique se redresse  par rapport au désastre enregistré début 2018, mais il est maintenant quasiment au coude à coude avec le Bénin. La Tanzanie sombre…

La grande stabilité vietnamienne

Quant au Vietnam, n’kâlo nous livre les chiffres sur les quatre premiers mois de l’année. Des volumes d’une grande stabilité sur les trois dernières années, en légère hausse sur début 2018, mais d’à peine 4%, à 274 608 t contre 264 847 t. Contrairement à l’Inde, c’est le Cambodge et non l’Afrique qui prédomine sur ce marché vietnamien, avec une montée en puissance de 88% pour atteindre 152 967 t , soit 55% de son approvisionnement total. On voit apparaître le Nigeria et le Ghana qui, à eux deux, concurrencent la Côte d’Ivoire.

Importations de noix de cajou brutes au Vietnam et en Inde

en tonnes
 

Inde

Vietnam

  Jan-mars 2018 Jan-mars 2019 Jan-avril 2018 Jan-avr 2019
Côte d’Ivoire 2 534 15 132 15 193 34 602
Ghana 10 005 18 050 0 10 379
Bénin 71 4 717    
Nigeria 370 3 162 0 20 830
Guinée 403 1 400    
Burkina Faso 0 1 339    
Togo 0 1 035    
Sénégal 63 74    
Gambie 52 0    
Guinée-Bissau 423 253    
Mozambique 1 627 5 118    
Tanzanie 86 320 526    
Madagascar 563 425    
UAE 0 7 412    
Singapour 0 4 636    
Indonésie 2 272 3 975 7 201 15 119
Cambodge     81 570 152 967
Hong Kong 0 693    
Autres 118 0 160 883 40 771
TOTAL 104 821 68 007 264 847 274 608
Source : N’Kâlo, Bulletin sur le marché de l’anacarde, 25 avril et 9 mai 2019

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