Des marchés de céréales et oléagineux bien approvisionnés mais des prix en hausse

 Des marchés de céréales et oléagineux bien approvisionnés mais des prix en hausse
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Contre toute attente au début de la pandémie de la Covid 19, les marchés mondiaux des céréales et oléagineux ont démontré leur résilience et leur réactivité aux perturbations engendrées par le coronavirus. Le commerce mondial des denrées alimentaires ne sait pas contracté, au contraire, il a progressé de 1% par rapport au volume de 2019 et de près de 6% pour les pays en développement, indique l’Agricultural Market Information System (AMIS) dans son dernier Market Monitor du mois de décembre.

Toutefois, ce constat est à nuancer. La hausse du commerce alimentaire des pays en développement est essentiellement du à la progression de la demande chinoise. En outre, les importations alimentaires des pays les moins avancés (PMA) et de l’ensemble des pays situés en Afrique sub-saharienne (ASS) devraient être plus vulnérables aux chocs de la Covid-19 suite à la baisse du pouvoir d’achat et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, estime AMIS, précisant que pour l’ASS est anticipé une contraction de 2% des échanges en volume par rapport à 2019.

De plus, les prix des céréales et des olagineux sont en forte hausse sur l’année 2020. Ainsi, le Grains and Oilseeds Index (GOI) de l’International Grains Council (IGC) est en hausse de 28,3% par rapport à novembre 2019. Le blé progresse de 16,7%, le maïs de 35,2%, le riz de 15,5% et le soja de 37%. Des hausses qui vont alourdir le fardeau des importations pour les pays à faible revenu et à déficit vivrier. L’AMIS précise que 27 pays d’ASS ont des taux de dépendance vis-à-vis des importations alimentaires bien supérieur à 40%. Dans un contexte économique fragilisé par la pandémie de la Covid-19 se pose également le problème du financement de ces importations alimentaires.

En Afrique de l’Ouest, les prix des céréales secondaires stables ou en baisse

Toutefois, en Afrique de l’Ouest, les prix des céréales secondaires – mil, sorgho, riz, maïs – avec l’arrivée des récoltes nationales sur les marchés en ce mois de novembre sont en baisse ou stables, selon le dernier bulletin de la FAO, Food Price Monitoring and Analysis (FPMA).

Certaines exceptions existent en particulier dans les zones de déficits de production localisés suite à des innodations ou ravageurs, comme au Niger ou au Burkina Faso, ou des zones de conflit, dans le nord du Bukina Faso et du Niger ou dans le nord-est du Nigeria où les prix demeurent élevés.

Mais dans la majorité des pays d’Afrique de l’Ouest, les prix des céréales secondaires sont supérieurs à leur niveau attteint en novembre 2019. Hors zones de conflit, la hausse des prix est consécutive aux mesures prises pour contenir la Covid-19 entrainant des goulots d’étrangement dans la chaîne d’approvisionnement et entravant le fonctionnement normal du marché. La FAO note également que si au Bénin et au Togo, on observe une baisse saisonnière des prix du maïs, ils augmenteront probablement dans les semaines à venir en raison de la forte demande institutionnelle attendue du Sahel pour reconstituer les stocks suite à la demande croissante des ménages déplacés à l’intérieur du pays.

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