Les Chambres d’agriculture de Côte d”Ivoire se réorganisent par filières

 Les Chambres d’agriculture de Côte d”Ivoire se réorganisent par filières
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Les Chambres d'agriculture de Côte d'Ivoire sont en train de se restructurer autour des filières, laissant de côté leur logique géographique, a expliqué mardi Alain Yves Kouassi, conseiller technique chargé de la Prospection, des projets et de la durabilité au Comité de pilotage de restructuration des Chambres d'agriculture. Il s'exprimait en marge du séminaire de sensibilisation des étudiants journalistes aux questions agricoles organisé par l'ISTC et CommodAfrica à Abidjan. Ce comité de restructuration, d'une dizaine de personnes, est en place depuis une dizaine d'années.

En quoi consiste précisément la restructuration en cours des Chambres de commerce de Côte d'Ivoire ?

Nous sommes en train de faire un toilettage des textes pour une meilleure représentativité des chambres au sein de la Chambre nationale qui les fédère. Contrairement aux années passées où l'organisation était spatiale, nous voulons une chambre avec une organisation verticale, soutenue par l'organisation qui est faite par les filières. Donc au sein de ces chambres, nous aurons les filières café-cacao, nous aurons la chambre coton-anacarde, etc.

Ceci touchera-t-il seulement les cultures d'exportation ?

Non, c'est pour toutes les sortes de culture, qu'elles soient d'exportation ou vivrières. Celles qui sont déjà viables vont venir soutenir les plus jeunes.

Combien existe-t-il de chambres d'agriculture en Côte d'Ivoire ?

Dans le passé, il y avait 10 chambres d'agriculture régionales calquées sur le découpage spatial, régional en Côte d'Ivoire. En dessous se trouvaient les chambres départementales qui étaient calquées sur le découpage des départements. Donc il y avait autant de chambres que de départements et autant de chambres régionales que de régions. Et au dessus, il y avait en chambre nationale qui venait fédérer l'action de toutes ces chambres.

Maintenant, l'organisation sera donc par filière. Les filières, qui se sont organisées conformément aux ordonnances et aux lois et qui vont être en accord avec la loi d'orientation agricole, vont se fédérer au niveau de leur organisation pour créer un conseil un peu plus large. Ces conseils auront en leur sein les représentations des filières.

Donc, dans le Nord, il y aura une chambre coton-anacarde, etc…?

Oui.  Car dans le Nord, il y a une dominance de coton et d'anacarde. Dans le sud-ouest, nous aurons une chambre à dominance café-cacao, etc.

Mais est-ce que tout cela, cumulé avec la politique du Ministère, ne va pas conduire à une hyper spécialisation des régions ce qui peut à terme fragiliser ces dernières lors que les prix des matières baissent, les marchés étant cycliques ?

Une chambre d'agriculture qui aurait en son sein la filière coton-anacarde, dans le Nord, n'exclut pas qu'il y ait une autre filière, par exemple maïs, car le Nord en est producteur.

Au total, combien y aura-t-il de chambres ?

On ne parlera pas de chambres spatiales donc ce ne sera pas le nombre qui va nous importer. Mais c'est plutôt la représentativité par les filières qui va nous importer.

Comment sont financées les chambres ?

Nous travaillons à ce que la subvention que nous apporte aujourd'hui l'Etat soit la plus infime possible. Aujourd'hui, le Comité de pilotage est soutenu essentiellement par un financement public. Mais comme les filières sont structurées, on peut capter des moyens financiers conséquents. Ce sera donc plus simple de mobiliser un financement pour la viabilité des chambres.

A quoi servent, au juste, les chambres d'agriculture?

Les chambres, comme toutes les chambres ailleurs, vont être un carrefour à la fois des professionnels et de l'extérieur. Les Chambres auront toujours leur missions consulaires, d'information, leurs misions commerciales, entre autres.

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