La guerre de la bière en Côte d’Ivoire, mais pas à tout prix

 La guerre de la bière en Côte d’Ivoire, mais pas à tout prix
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"Chez nous la bière, c’est "Bock!" contre "Bière Ivoire, appréciée par les Ivoiriens!" . Les deux grandes brasseries ivoiriennes se sont déclaré la guerre, à coup de slogans publicitaires sur des enseignes géantes, et d’autres moyens moins légaux, rapporte l'AFP.

Depuis l’arrivée en avril 2016 du groupe néerlandais Heineken, qui a brisé le monopole détenu depuis 60 ans par la Société des limonaderies et brasseries d’Afrique (Solibra), propriété du groupe viticole français Castel, la publicité pour la bière envahit les rues.

"L’avenir du secteur est radieux en Côte d’Ivoire, où la guerre fera de plus en plus rage", prédit ainsi l’analyste Dominique Gnangoin. Ceci dit, "Quand on dit 'la guerre de la bière', c’est une vraie guerre (…) Il y a du chantage, des moyens de pression qui faussent le jeu de la concurrence", déplore Jean-Baptiste Koffi, président de l’Union fédérale des consommateurs de Côte d’Ivoire, qui regroupe 125 associations.

Solibra détient les deux tiers du marché et a réalisé un chiffre d’affaire de FCFA 200 milliards (€ 305 millions) en 2016, précise l'AFP. En face, son concurrent Brassivoire, détenu à 51% par Heineken – premier brasseur d’Europe et numéro trois mondial derrière InBev et SABMiller – et à 49% par le groupe de distribution CFAO, s’est emparé du tiers du marché en un an. Il signale ses points de vente avec des panneaux géants de 20 mètres sur 5, reconnaissant que son arrivée fracassante n’a pas fait que des heureux tout en récusant la terminologie de "guerre".

"Nous avons découvert avec stupeur fin mai que plusieurs panneaux de Brassivoire installés sur les différents points de vente de la ville touristique de Grand-Bassam (près d’Abidjan) avaient été arrachés", explique Bintou K. Appia, responsable de la communication de Brassivoire.

De leur côté, les chambres associatives d’affichage, qui travaillent en vue d’assainir le cadre de vie et l’urbanisme d’Abidjan, ont également interpellé les deux brasseurs."Attention: vous vendez de l’alcool. Il n’est pas sain que la communication soit agressive vis-à-vis des personnes fragiles, dont les mineurs", ont-elles souligné dans une lettre adressée aux deux brasseries.

Face à cette levée de boucliers, les deux grandes brasseries du pays ont promis "un engagement citoyen". "Nous avons le devoir de faire en sorte que notre communication soit faite de façon responsable pour ne pas exposer les mineurs", assure M. Adou, directeur adjoint de la Solibra.

La société prévoit d’investir FCFA 40 milliards (€ 61 millions) sur la période 2017-2019 pour "satisfaire les clients de Solibra". En face, Brassivoire plaide pour une "concurrence saine et loyale" et veut "être partenaire de la croissance ivoirienne".

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