Durabilité du caoutchouc, Michelin met la gomme
Le deuxième fabricant mondial de pneumatiques, le français Michelin, passe à la vitesse supérieure sur les pratiques sociales et environnementales de la chaîne d’approvisionnement du caoutchouc naturel en créant une entreprise conjointe avec son concurrent allemand Continental AG et l’éditeur de solutions logicielles pour l’agriculture SMAG. Cette co-entreprise, qui devrait démarrer ses activités d’ici à la fin 2019, développera et déploiera la solution technologique de cartographie Rubberway ®.
Rubberway®, l’application mobile développée par Michelin et SMAG qui cartographie et évalue les pratiques et les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (RSE) depuis les usines de transformation du caoutchouc en aval jusqu’aux plantations en amont, est déjà opérationnelle depuis 2017 dans les principaux pays producteurs de caoutchouc : Thaïlande, Indonésie, Côte d’Ivoire, Nigéria, Ghana et Brésil, précise Michelin. Le groupe ambitionne de cartographier 80% de la chaîne d’approvisionnement naturel d’ici à la fin de 2020. Un défi de taille tant la filière est morcelée. Ainsi, la chaîne d’approvisionnement en caoutchouc naturel compterait environ 6 millions d’agriculteurs, 100 000 intermédiaires et plus de 500 usines de transformation précise Michelin. En outre, la grande partie de plantations sont de petites plantations de 2 à 3 hectares.
Une démarche qui s’inscrit pleinement dans la plate-forme mondiale pour un caoutchouc naturel durable (lire Lancement d’une plate-forme mondiale pour le caoutchouc naturel durable).
La question de la durabilité du caoutchouc est venue bien après celle de l’huile de palme ou du cacao. Mais, elle prend de l’amleur, la consommation mondiale de caoutchouc ayant doublé au cour des quarante dernières années. Une tendance qui devrait se poursuivre, estime le WWF. Des 2016, Michelin publiait sa politique sur le caoutchouc naturel durable et s’engageait dans une politique d’approvisionnement “zéro déforestation”.
