La FAO se penche sur les migrations

 La FAO se penche sur les migrations
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L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture (FAO) a lancé hier à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation son rapport annuel Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2018 : Migrations, agriculture et développement rural, qui porte sur un sujet sensible les migrations en levant aussi un certain nombre de mythes ou d’idées préconçues.

Ainsi entre 1990 et 2015, le nombre de migrants internationaux est passé 153 millions à 248 millions mais en pourcentage de la population le taux n’est passé que de 2,9% à 3,3%. En outre, les migrations internes, à l’intérieur d’un pays, d’une région ou d’un continent, sont plus importantes que les migrations internationales. « Plus de 1,3 milliard de personnes vivant dans les pays en développement ont migré à l’intérieur de leur propre pays. Dans ces pays, le nombre de migrants internes (ayant vécu dans une région autre que leur lieu de naissance) est sept fois plus élevé que le nombre de migrants internationaux » indique la FAO. C’est vrai de l’Afrique où la migration reste majoritairement (53%) inter et intra-régionale et intercontinentale.

De plus, la migration rurale peut-être bénéfique pour les pays de destination comme pour les pays d’origine. Ainsi « Pour les migrants, la migration signifie des revenus plus élevés, un accès à de meilleurs services sociaux, une meilleure éducation et alimentation et de meilleurs moyens d’existence. Les migrations peuvent contribuer au développement des pays d’origine, grâce à l’envoi de fonds des migrants et aux nouvelles ressources, techniques et idées productives qui vont permettre d’améliorer le développement social et économique des sociétés dans leur ensemble. Dans de nombreux pays à revenus élevés, l’économie du secteur agricole et des zones rurales repose sur la disponibilité des travailleurs immigrés » indique la FAO. Signalons aussi que le développement ne signifie par la réduction des migrations internationales, bien au contraire il a tendance à les augmenter. 

«L’objectif doit être de faire de la migration un choix, et non une nécessité et de maximiser les impacts positifs tout en minimisant les impacts négatifs», souligne José Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Précisant «Dans de nombreuses situations, il semble logique de faciliter les migrations et d’aider les potentiels migrants à surmonter les contraintes qu’ils pourraient rencontrer, leur permettant ainsi de tirer profit de ce que la migration peut leur offrir. Au même moment, cela signifie également fournir des opportunités alternatives pour les migrants potentiels en milieu rural, sans oublier de promouvoir le développement dans les zones rurales ou encore dans leurs environs», a précisé M. José Graziano da Silva. Les migrations rurales sont particulièrement importantes dans les pays en développement avec un taux d’urbanisation élevé. En Afrique subsaharienne leur part est supérieure à 75% des déplacements internes.

La FAO estime « qu’il est essentiel d’assurer la cohérence entre les politiques migratoires et les politiques agricoles et de développement rural si l’on veut faire en sorte que les migration soient sûres, ordonnées et régulières. Les politiques ne doivent pas viser à réduire ou à accélérer les flux migratoires, mais à optimiser leurs bienfaits économiques et sociaux tout en réduisant au maximum les difficultés auxquelles sont confrontés les migrants et les sociétés ». 

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