La filière de l’huile de palme dévoilée, l’industrie des biens de consommation épinglée

 La filière de l’huile de palme dévoilée, l’industrie des biens de consommation épinglée
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Mieux  connaître la chaîne de valeur de l ‘huile de palme et  la répartition de ses bénéfices tout au long de la chaîne  pour mieux répartir les coûts et dépenses liées aux politiques ESG et zéro déforestation telle est l’ambition de la société d’analyse des risques Chain Reaction Research (CRR).  Dans une nouvelle étude, elle décortique toute la chaîne et arrive au résultat que les industries des produits de grande consommation – les FMCG : Fast-Moving Consumer Goods- et le commerce de détail captent  66% des bénéfices bruts dans la chaîne de valeur.

Que dit cette analyse des bénéfices tirés de la chaîne de valeur de l’huile de palme ?  Tout d’abord,  la chaîne d’approvisionnement intégrée de la première huile mondiale génère une valeur totale de $282 milliards, $52 milliards de bénéfice brut et $18 milliards de bénéfice d’exploitation. Une chaîne décrite par CRR comme un sablier « quelque dizaines de raffineries s’approvisionnement auprès de milliers de moulins à huile et approvisionnement à leur tour un grand nombre de sociétés de biens de consommation à évolution rapide (FMCG) et des sociétés pétrolières et gazières ».  

Sans surprise, chaque étape dans la filière générant de la valeur ajoutée supplémentaire, on retrouve au bas de l’échelle les petits exploitants. Ils  génèrent $17 milliards de la valeur, (6% de l’ensemble de la chaîne de valeur) mais  leur part des bénéfices est proche de zéro. CRR estime que le revnu moyen d’un petit exploitant est d’environ $7 540 par an.

En haut de l’échelle, les FMCG produits par l’industrie agroalimentaire et les entreprises de soins à domiciles et de soins personnels.  Ils dégagent une valeur de $68,5 milliards pour un bénéfice brut de  près de 20 milliards et un bénéfice net de $6 milliards. Des marges élevées mais souligne CRR le marché est très fragmenté. Ainsi, les cinq premières sociétés d’approvisionnement en huile de palme -Unilever, PepsiCo, Procter & Gamble, Nestlé et Mondelez – représentent 6,3 % de l’huile de palme totale utilisée par les FMCG et génèrent 10,8 % de la marge brute et 13,6 %  du bénéfice d’exploitation.

Pour CRR, les FMCG doivent payer pour les efforts de déforestation zéro avec une augmentation des prix en moyenne de 1,8% des produits à base d’huile de palme. L’augmentation des prix inclurait les coûts de plantation et le soutien des flux de trésorerie pour les petits exploitants et l’exécution du NDPE, ainsi que les coûts de suivi et de vérification.  

Avec le vieillissement des palmiers, d’importantes ressources seront nécessaires pour les renouveler sur les 25 prochaines années.” Pour l’ensemble de l’industrie de l’huile de palme, les coûts de plantation et la perte de trésorerie s’élèvent à $9 163 par hectare et s’élèveraient à $28 milliards pour les 3,1 millions d’hectares de petits exploitants indépendants dans les 25 prochaines années” indique CRR. Le montant nécessaire serait de $1,1 milliard par an. Si on ajoute les coûts d’exécution, de vérification et de surveillance du NDPE, le montant s’élève à $6 milliards par an.

 

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