La Chronique Matières premières agricoles au 16 décembre 2021

 La Chronique Matières premières agricoles au 16 décembre 2021
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Le durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et la clôture en baisse de Wall Street hier plombent les marchés financiers. Ces deux derniers jours, les grandes banques centrales ont décidé pour la plupart de réduire leurs mesures d’aides instaurées face à la pandémie de la Covid-19. En outre, pour lutter contre la hausse des prix, la Fed devrait augmenter ses taux, ce qui détourne les investisseurs des marchés des actions. “Si nous nous dirigeons vers un environnement dans lequel les taux d’intérêt montent, les valeurs à forte croissance vont devenir moins attirantes”, a commenté Dennis Dick, trader chez Bright Trading LLC. En Chine, l’indice CSI 300 des grandes capitalisations a perdu 1,59% sur sa dernière journée de la semaine et a affiché sa pire performance hebdomadaire en trois mois.

Côté monétaire, la décision jeudi de la Banque d’Angleterre de relever ses taux d’intérêt a fait grimper la livre sterling à son plus haut depuis trois semaines contre le billet vert. Quant à l’euro, il a terminé hier soir à $ 1,1312.

Les cours du pétrole sont en nette hausse après l’annonce par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) d’une baisse deux fois plus importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Le Brent a terminé à $ 75,55 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 72,9.

CACAO CAFÉCAOUTCHOUC COTONHUILE DE PALME RIZ SUCRE

CACAO

Le cours du cacao a grimpé cette semaine, la tonne à Londres sur l’échéance mars passant de £ 1 670 vendredi dernier à £ 1 717 à la clôture hier soir, tandis qu’à New York elle grimpait de $ 2 446 à $ 2 552.

Difficile de discerner entre les différents facteurs celui qui est prépondérant et qui soutient ainsi les cours. En effet, les conditions météorologiques demeurent plutôt positives pour l’évolution de la récolte en Afrique de l’Ouest, mais l’appel à la grève des dockers lancé dès mardi par le n°1 mondial du cacao pourrait créer des difficultés pendant un certain temps à l’export. Face à tout cela se dresse le nouveau variant de la Covid qui pourrait plomber la demande.

En Côte d’Ivoire, une grève d’une semaine reconductible a démarré ce matin aux Port autonome d’Abidjan (PAA) et de San-Pedro (PASP), les dockers et manutentionnaires revendiquant une hausse des salaires et la reconnaissance de leurs statuts particuliers (Lire : Le cacao bloqué aux ports ivoiriens par un mouvement de grève). Selon un exportateur européen interrogé par Reuters, ce sont 500 000 à 600 000 tonnes (t) de fèves qui devaient être expédiées d’ici la mi-janvier.

Une situation qui ne va pas, non plus, aider la situation en Côte d’Ivoire où, d’ores et déjà, les arrivages aux ports sont en baisse de 10,4% par rapport à l’année dernière sur la période du 1er octobre au 12 décembre, à 824 000 t, selon les exportateurs. Après un lent démarrage, la campagne actuelle devait monter en puissance en janvier. La Côte d’Ivoire dont les volumes broyés ont progressé de 6% en novembre par rapport à il y a un an, à 53 000 t, selon l’Association des exportateurs, le Gepex. Au total, depuis le début de la campagne, soit au 1er octobre dernier, 107 000 t de fèves ont déjà été transformées localement contre 100 000 t sur la même période l’année dernière.

Quant au Ghana, les arrivages entre le 1er octobre et le 25 novembre sont en chute libre de 54,5% par rapport à la même période la campagne dernière, à seulement 132 000 t. Rappelons que le Cocobod estime à 800 000 t la production durant cette campagne 2021/22.

CAFÉ

Le grain poursuit son ascension… A New York, la livre (lb) d’Arabica est passée de $ 2,3260 vendredi dernier à $ 2,3825 hier soir, ne revenant tout de même pas à son plus haut en dix ans affiché la semaine dernière lorsque l’Arabica avait atteint $ 2,5235. Quant au Robusta coté à Londres, la tonne a franchi le seuil des $ 2 300, passant de $ 2 291 en fin de semaine dernière à $ 2 304 à la clôture hier.

Un marché qui continue d’être soutenu par les facteurs logistiques, les flux de marchandises du Brésil connaissant des hoquètements tandis que les stocks aux Etats-Unis fondent comme neige au soleil : la baisse a été de 132 386 sacs sur le mois de novembre pour totaliser 5,8 Ms en fin de mois. 

La note d’analyse publiée par la Commerzbank cette semaine a attisé les sentiments en indiquant que la mauvaise météorologie au Brésil et en Colombie réduisait les perspectives de récolte l’année prochaine tandis qu’au Vietnam, les arbres vieillissants réduiraient les rendements. Ce qui faire dire à la banque d’affaire qu’elle ne serait « guère surprise que les prix du café n’aient pas encore touché leurs pics ».

Il pleut moins au Vietnam ce qui facilite les activités de récolte et de séchage. Mais l’approche aujourd’hui d’une tempête chez le n°1 mondial du Robusta fait craindre pour la principale zone de production, les Central Highlands : la qualité des grains déjà entreposés pourrait être abimée et les opérations de séchage se compliqueraient à nouveau. Ceci intervient alors que l’Association vietnamienne de café et cacao a annoncé plus tôt cette semaine que les volumes pourraient baisser sur cette campagne 2021/22 car de vieux caféiers n’ont pas été remplacés et des fermiers se sont tournés vers d’autres cultures plus rémunératrices. D’ailleurs, sur les 11 mois de l’année calendaire à fin novembre, la performance à l’export du Vietnam est médiocre avec une baisse de 2,3%, à 1,4 Mt de café, selon les statistiques douanières. En revanche, ses revenus caféiers ont été excellents étant donné la hausse des cours mondiaux, augmentant de 8,3% de janvier à novembre pour totaliser $ 2,7 milliards.

Cette semaine, les producteurs vietnamiens des Central Highlands ont vendu leur café à 40 400-41 500 dongs le kilo ($ 1,76-1,81), soit aux mêmes prix que la semaine dernière. A l’export, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, a été offert à la vente avec une décote de $ 400 la tonne sur le contrat mars coté à Londres contre -$ 430 à $ 400 la semaine dernière.

Quant à l’Indonésie, l’activité à l’export est réduite à peau de chagrin, les quelques volumes échangés se vendant avec une décote de $ 200 à $ 220 sur les contrats février et mars à Londres. « L’offre se restreint ce qui aurait dû faire grimper les prix mais comme le prix de référence [Londres] a augmenté la décote demeure la même », explique à Reuters un trader. « La disponibilité en conteneurs demeure un problème et le coût du fret est trop élevé. Il est difficile de trouver de la place pour un conteneur, surtout pour Singapour », précise un autre.

Mais revenons au Brésil où l’agence statistique nationale, la Conab, a indiqué hier que la production de café cette année 2021 était de 47,7 Ms, soit en chute libre de 24,4% par rapport à 2020 qui avait été record. L’Arabica était dans l’année basse de son cycle biennal, en baisse de 35,5% à 31,4 Ms, tandis que le Robusta était en hausse de 13,8% à 16,3 Ms.

CAOUTCHOUC

Volatils ont été les cours du caoutchouc cette semaine poussés par des vents contraires mais ils terminent en hausse. Sur l’Osaka Exchange, les cours ont atteint hier 232,9 yens ($2,04) le kilo contre 229,1 yens vendredi dernier tandis que sur le marché de Shanghai, on est passé de 14 490 yuans la tonne vendredi à 14 745 yuans ($2 313). Les inquiétudes sur la propagation du variant Omicron et son impact sur la demande pèsent sur le marché.  

S’ajoute toujours le  problème de la production automobile et son manque de composants et puces qui retarde sa reprise. Cette semaine, Toyota Motor a annoncé qu’il prolongerait les arrêts dans certaines usines au Japon. Tandis que les ventes automobiles en Chine ont chuté de 9,1% en novembre (Lire notre précédente chronique). En outre, les frais d’expédition dans la région de l’Asie du Sud-Est sont élevés, avec des coûts de transport maritimes proches de niveaux record, et les cargaisons sont retardées.

Quelques nouvelles toutefois positives. La production des usines chinoises a augmenté plus rapidement que prévu en novembre, soutenue par une production d’énergie plus forte et une modération des coûts des matériaux extrêmement élevés, mais de nouvelles restrictions pour lutter contre l’augmentation des cas de Covid-19 ont frappé les détaillants de la deuxième économie mondiale. De plus, les stocks de caoutchouc en Chine sont bas.

En Malaisie, la production de caoutchouc a diminué de 5,9 % en glissement annuel pour atteindre 397 486 tonnes au cours des 10 premiers mois de cette année selon le Département des statistiques de Malaisie. Pour le mois d’octobre 2021, elle s’est élevée à 43 127 tonnes, en recul de 13,6 % par rapport à octobre 2020, mais en hausse  de 4,7 % par rapport à septembre 2021. Les stocks totaux de caoutchouc ont chuté de 3,6 % en octobre  à 281 723 tonnes tandis que les exportations sont quasi stables à 62 167 tonnes. La Chine demeure le premier client de la Malaisie (56,8 %).  Des exportations constituées majoritairement de  gants dont la valeur a chuté de 15% à 2,6 milliards de ringgits par rapport à septembre 2021.

Au Liberia, le Sénat doit statuer sur un accord entre le gouvernement et l’entreprise Jeety Rubber LLC prévoyant la construction et l’exploitation d’une première  usine de transformation de caoutchouc dans le pays ( Lire : Au Liberia, le Sénat planche sur une usine de transformation de caoutchouc).

Côté entreprises, le pneumatique Continental va gérer une partie des ses achats de caoutchouc naturel via une plate-forme de trading numérique, Hevea Connect, qui devrait garantir une plus grande transparence et durabilité dans la chaîne d’approvisionnement en caoutchouc naturel. Selon Continental, les participants à la plateforme disposent d’un tableau de bord présentant des informations standardisées sur la qualité, la traçabilité et le respect des normes sociales et environnementales, ainsi que des informations sur les prix de vente moyens.

COTON

Rebond sur le marché du coton où les cours ont grimpé hier pour atteindre hier 109,68 cents la livre pour le contrat de mars sur l’ICE contre 106,23 cents vendredi dernier. Un marché qui décolle grâce à un dollar plus faible, à des exportations américaines de coton toujours soutenues même si les expéditions sont toujours contraintes par la congestion du transport maritime, et un prix du baril de pétrole qui a fléchit.

Le regain de tension entre les Etats-Unis et la Chine pourrait toutefois perturber le marché. Les Etats-Unis viennent d’ajouter huit nouvelles entreprises chinoises dans les secteurs de la technologie et de la santé sur une liste noire qui interdit aux ressortissants américains d’acheter ou de vendre certains titres cotés en bourse liés à ces entreprises. “Ces huit entités soutiennent activement la surveillance biométrique et le traçage des minorités ethniques et religieuses en Chine, en particulier la minorité des Ouïghours à prédominance musulmane du Xinjiang“, indique le communiqué du département américain du Trésor.

Selon, le Financial Times, le département américain du Commerce s’apprêterait également à placer plus de deux douzaines d’entreprises chinoises, dont certaines sont impliquées dans la biotechnologie, sur une “liste d’entités” restreignant les exportations vers elles par les entreprises américaines.

En Chine, la production de coton a légèrement baissé en 2021 pour atteindre 5,73 millions de tonnes (Mt)  en recul de 3%  tandis que les superficies ont diminué de 4,4% à environ 3,03 millions d’hectares, indique le Bureau national des statistiques (NBS). Quant à la production dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, elle  a dépassé les 5,1 Mt,  représentant 89,5% de la production cotonnière totale du pays. La zone de plantation de coton au Xinjiang en 2021 a atteint 2,5 millions d’hectares, représentant 82,8% de la superficie nationale de plantation, selon le NBS.

Le département américain de l’Agriculture (USDA) estimait au début du mois de décembre que la production de coton en Chine  s’établirait à 5,85 Mt en 2021/22, en recul de 6,8% par rapport à celle de  2020/21 (6,4 Mt).

HUILE DE PALME

Glissade de l’huile de palme avec une clôture hier à 4 409 ringgits ($1 048,76) la tonne contre 4 800 ringgits vendredi dernier. La semaine devrait se terminer avec la plus grosse perte  hebdomadaire en six mois ! Pourquoi ? La baisse des exportations, et donc de la demande, plus forte qu’anticipée. En effet, les exportations d’huile de palme de Malaisie ont chuté entre 9 et 13,4% sur les 15 premiers jours de décembre, selon les différents inspecteurs.

En Malaisie, selon les données officielles publiés par le Malaysian Palm Oil Board (MPOB), les stocks  au mois de novembre ont reculé de 0,96% à 1,82 millions de tonnes (Mt) avec une baise de la production de 5,3% à 1,63 Mt et des exportations en hausse de 3,3% à 1,47 Mt.

En Inde, les importations d’huile végétale en novembre ont augmenté de 11% par rapport à l’année précédente pour atteindre 1,17 million de tonnes (Mt), alors que les importations d’huile de soja ont plus que doublé selon la  Solvent Extractors’ Association of India (SEA). Les importations d’huile de soja ont bondi à 474 160 tonnes en novembre, contre 250 784 tonnes achetées le même mois l’année dernière. Quant aux importations d’huile de palme brute, elles ont chuté à 477 160 tonnes contre 589 268 tonnes importées en novembre 2020. Toutefois, sur l’ensemble de l’année les importations d’huile de palme ont bondit de 15,2% à 8,32 Mt tandis que celles de soja et de huile de tournesol ont chuté, respectivement de 15% à 2,87 Mt et de 25% à 1,9 Mt.

Au cours de la campagne de commercialisation 2020/21 qui s’est terminée le 31 octobre, la facture de l’Inde pour les importations d’huile végétale a bondi de 63% par rapport à il y a un an pour atteindre un record de 1,17 billion de roupies ($15,71 milliards).

Toujours en Inde, la production de colza en Inde devrait augmenter jusqu’à 29,4% cette année avec une hausse des superficies plantées en oléagineux, les agriculteurs étant encouragés par des conditions climatiques favorables et des prix élevés. Elle se situerait 10 à 11 millions de tonnes  (Mt) au cours de la campagne agricole 2021/22  (jusqu’en juin), contre 8,5 Mt en 2020/21, selon la Central Organization for Oil Industry and Trade (COOIT). Une hausse qui devrait abaisser les importations d’huile végétale.

L’Indonésie a exporté 3,21 millions (Mt) de tonnes d’huile de palme, y compris des produits raffinés, en octobre, en hausse de 6,14% sur une base annuelle, selon les données de l’Association indonésienne de l’huile de palme (Gapki). Les exportations vers la Chine et l’Union européenne ont augmenté en octobre, mais les expéditions vers l’Inde ont chuté, a précisé l’association. Les exportations totales d’huile de palme en 2021 s’élèveraient à 34,9 Mt, contre 34 Mt en 2020, selon Gapki.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz vietnamien ont atteint leur plus bas niveau en plus de trois mois en raison de la faiblesse de la demande, tandis que les prix pour l’Inde et la Thaïlande sont restés stables.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont chuté à $400- $410  la tonne contre  $410- $ 414  la semaine dernière. “La demande est plus faible et les exportations totales de riz de cette année ne représentent qu’environ six millions de tonnes, contre une prévision précédente de 6,2 à 6,5 millions de tonnes”, a déclaré un commerçant basé à Ho Chi Minh-Ville.

Les exportations de riz du pays en novembre ont baissé de 8,4% par rapport au mois précédent à 566 358 tonnes, selon les données officielles des douanes. Les exportations au cours des 11 premiers mois de cette année ont augmenté de 0,8% en glissement annuel pour atteindre 5,7 millions de tonnes.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont restés inchangés à $385-$396  la tonne. Le marché est calme comme c’est fréquemment le cas à la fin d’année.

Selon, le président de la Thai Rice Exporters Association, Charoen Laothammatas,  les exportations de riz de la Thaïlande devraient s’élever entre 6 et 6,3 millions de tonnes (Mt) en 2021 contre 5,72 Mt en 2020. Grâce à un approvisionnement en eau suffisant et à un bath faible, les exportations pourraient rebondir entre 7 et 7,5 Mt en 2022. Charoen Laothammatas a toutefois relevé que les pénuries de conteneurs et le manque d’espace d’expédition devraient rester des facteurs de risque clés, susceptibles de persister jusqu’au premier semestre 2022. Quant à la production de riz en 2021/22, elle devrait augmenter avec une production de riz usiné estimée à 20 Mt contre 17 Mt en  2020/21.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% se sont maintenus à leur plus bas depuis décembre 2016 à $351- $356 la tonne sous la pression d’une dépréciation de la roupie et d’une faible demande.

SUCRE

Le sucre a été lourd cette semaine. La livre (lb) de roux, parti de 19,71 cents vendredi dernier, a clôturé hier soir à 19,39 cents sur l’échéance mars à New York, tandis que de sucre blanc à Londres glissait de $ 511,40 à $ 505,50 la tonne sur mars. Mais ce n’est pas sa pire performance puisque mercredi, le roux est tombé à 19,18 cents, son plus bas en une semaine.  Une glissade qui risque d’influencer les fonds d’investissements et les traders estiment qu’il pourrait dorénavant y avoir de la résistance autour des 19,50 cents.

Un marché qui vit mal les turbulences indiennes actuelles. Mardi, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a donné gain de cause au Brésil, à l’Australie et au Guatemala qui, depuis 2019, dénoncent à Genève les subventions indiennes à l’export de sucre et les très importantes aides accordées à la filière, que ce soit au sucre ou à la canne à sucre (Lire : L’Inde perd une bataille à l’OMC sur ses subventions sur le sucre).Mais cela ne semble pas perturber la filière indienne qui estime que le pays pourrait exporter plus de 6 millions de tonnes (Mt) cette année.  « Il n’existe pas de subventions à l’exportation à ce jour et, par conséquent, la décision du panel de l’OMC n’aura aucun impact sur les exportations indiennes de sucre », a déclaré Abinash Verma, directeur général de l’Association des raffineries de sucre indien (ISMA) qui regroupe les principaux producteurs privés du pays.

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