Une note plus positive pour le marché mondial du sucre en 2016

 Une note plus positive pour le marché mondial du sucre en 2016
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Le marché mondial du sucre sort d’un long canal baissier et l’année 2016 devrait être meilleure que les précédentes avec des fondamentaux plus constructifs. Du côté du continent africain, on reste sur une production globalement constante avec une consommation en hausse de 2 à 3% par an.

En août 2015, la baisse des cours engagée depuis 2011 accompagnée d’une certaine volatilité prend fin. Les cours rebondissent passant de 10 à 15 cents la livre. Le marché a finalement réussi à éliminer du sucre passant d’un surplus à un déficit, certes peu important – de l’ordre de 2 à 3 millions de tonnes (Mt) en 2015/16- mais c’est un véritable changement, observe Olivier Crassard de Sucden lors de la 21ème rencontre de l’Association française de la canne à sucre (AFCAS) en décembre dernier.

Évolution du cours du sucre roux 2011-2015

Source : Reuters

Le retournement du marché baissier et en report s’est fait grâce à deux leviers. Le premier a été le Brésil- acteur de poids sur le marché représentant environ  50% du sucre exporté au niveau mondial –où le mix entre production de sucre et éthanol a été en faveur de ce dernier. Deuxième levier, la Chine qui a acheté régulièrement du sucre ces trois dernières années pour ses propres besoins mais aussi pour constituer des réserves. La Chine a été « le sauveur du marché » observe Olivier Crassard, car si la Chine doit combler un gag de production de 5 à 6 Mt par an, elle a continué à importer alors que ses stocks représentaient environ 70% de sa production, soit entre 8 et 9 Mt. Et puis, dans quelques pays, les prix bas ont conduit à une réduction des superficies et donc de la production. C’est le cas notamment dans l’Union européenne où les superficies ont diminué de 20%.

Quelles perspectives pour 2015/16 ?

Le marché du sucre s’est donc apuré offrant de meilleures perspectives, « plus saines »,  pour 2016 tandis que les fonds se sont repositionnés à l’achat depuis la reprise des cours débutée en août 2015. La production de sucre sera plus faible notamment dans les pays les plus importants -au Brésil, en Inde  et en Europe- en 2015/16 alors que la consommation continue de croître.

« Jusqu’à la prochaine récolte brésilienne qui démarrera en avril, la situation devrait être assez tendue avec une demande soutenue et des stocks limités » indique Olivier Crassard en précisant que ce qui pourrait limiter la hausse des prix c’est l’Inde. En effet, l’Inde, qui détient des stocks, déclenche ses exportations de sucre quand les prix se situent entre 16 et 17 cents la livre.

L’Afrique demeure importatrice à hauteur de 55-60%

La production de sucre en Afrique est relativement stable, l’accroissement de la production en Afrique du Nord étant compensé par la chute la production en Afrique du Sud, en particulier dans la province du Kwazulu-Natal affectée par la sécheresse. Face à une consommation en hausse de 2 à 3% par an, le différentiel est comblé par des importations.

Les importations de sucre roux, essentiellement en provenance du Brésil, s’élèvent à 5 à 6 Mt par an et sont réalisées principalement par les pays d’Afrique du Nord (Algérie, Egypte, Maroc et dans une moindre mesure Tunisie) et en Afrique sub-saharienne le Nigeria.

Principaux pays importateurs de sucre roux en Afrique

Source : Groupe Sucres et Denrées

Quant aux importations de sucre en sacs, on constate une diminution en Afrique du Nord, un volume constant en Afrique de l’Ouest (de la Mauritanie à l’Angola) à environ 2-2,5 Mt par an et en Afrique de l’Est autour de 2,7 Mt par an.

Pays importateurs de sucre blanc sacs en Afrique de l'Ouest

Source : Groupe Sucres et Denrées

« L’Afrique reste à hauteur de 55-60% importatrice, la seule variable qui augmente c’est la consommation tandis que la part de marché entre le sucre blanc en sac et le sucre roux en Afrique sub-saharienne évolue plutôt en faveur du sucre roux » précise Olivier Crassard.  En outre, au niveau mondial avec  la baisse des cours du pétrole et donc du coût de l’énergie, l’arbitrage est plutôt en faveur du raffinage que de l’importation de sucre blanc.

 

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