Wilfried Yameogo de la Sofitex : « Burkina Faso Cotton Label is back »

 Wilfried Yameogo  de la Sofitex : « Burkina Faso Cotton Label is back »
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Aujourd'hui à l’ambassade du Burkina Faso à Paris, la Sofitex a signé avec ses partenaires financiers internationaux – la Société Générale, chef de file, la SFI et  BNP Paribas – la 26ème convention de financement pour un montant de €90 millions au titre de la campagne 2016/17 (Cf. nos informations). Wilfried Yameogo, directeur général de la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex), visage souriant, n’a pas manqué de montrer sa satisfaction quant à la qualité retrouvée du coton burkinabè,  au retour «  des bonnes affaires » et à la confiance du pool bancaire.  

Entretien à CommodAfrica.

Comment se passe cette campagne marquée par un retour au coton conventionnel ?

La fibre renoue avec le label  de qualité du coton burkinabè. Depuis que nous avons commencé l’égrenage nous n’avons pas de fibre courte (1.1/16). Nous avons en abondance une fibre longue, le 1.5/32,  qui avait totalement disparu.

Comment ont, en revanche, réagi les cotonculteurs qui avaient plébiscité les OGM notamment pour la réduction de la pénibilité du travail ?

C’est vrai que les producteurs ont été dans un premier temps frileux pour repartir vers la culture du coton conventionnel qui induit une charge importante de travail. Mais le dénouement de la campagne nous montre qu’à cœur vaillant il n’y a rien d’impossible. Nous avons réalisé des emblavures sur des superficies importantes 649 000 hectares. Nous avons apporté des correctifs à ces superficies pour prendre en compte les inondations. Nous sommes revenus à des superficies de l’ordre de 600 000 hectares et aujourd’hui la production escomptée pour Sofitex est de 550 000- 580 000  tonnes   et pour le niveau national à  plus de 700 000 tonnes de coton graine.

Une production supérieure à la campagne précédente où était cultivé du coton conventionnel et OGM. Les producteurs ont été engagés. Il est vrai que nous avons pris les dispositions pour accompagner la production à travers la mise à disposition de produits phytosanitaires, d’’appareils de traitement et la mise en place de brigades de protection et de vigilance sanitaire. Tout cela a contribué à galvaniser les producteurs pour qu’ils opèrent une surveillance assez prompte des parcelles emblavées. Cela a permis de sauver les parcelles des attaques de parasites.

Quelles mesures avez-vous pris pour les producteurs qui détenaient des stocks de semences OGM ?

Nous avons effectivement exhorté les producteurs à nous retourner les stocks de semences OGM qu’ils détenaient et qui étaient leur propriété puisqu’ils les avaient acheté. Nous allons donc  payer aux producteurs les semences retournées.  Elles ont été pesées, testées.

C’est un poids financier important pour la Sofitex ?

Cela représente environ FCFA 120 millions. Nous allons payer et demander à Monsanto de compenser.

Où en êtes-vous du procès intenté à Monsanto où l’ensemble des trois sociétés cotonnières du Burkina réclamait FCFA 50 milliards ?

Nous avons engagé les discussions. Leur position était  figée sur un niveau de compensation. Ils ont rejeté notre proposition. Monsanto a fait une contre-proposition que nous avons rejeté nous aussi. C’est dans ce contexte qu’ait intervenu le processus de rachat de Monsanto par Bayer (cf. nos informations : Bayer rachète Monsanto pour $66 milliards),  ce qui a freiné les discussions. Nous allons les reprendre et nous avons bon espoir qu’ils nous comprendront.

Au niveau de Sofitex, avec à la hausse de la production, des investissements sont-ils envisagés ?

Pour réaliser des investissements dans la capacité d’égrenage il faut attendre d’avoir une bonne tendance. Si les intentions d’emblavures s’accroissent et si au titre de la campagne prochaine nous voyons que les fondamentaux sont intéressants, nous avons déjà identifiés un certain nombre de localités dans lesquelles la production s’accroit de manière significative et où nous pourrions  réduire le rayon de collecte en implantant une ou deux usines.

Les cours du coton sont-ils  aujourd’hui rémunérateurs pour la Sofitex ?

Les cours se sont redressés. Aujourd’hui le taux de change s’est raffermi. C’est plutôt bien. Nous avons vendu l’essentiel de notre production au-dessus des coûts de production, ce qui est une très bonne chose. La santé financière de la Sofitex devrait s’améliorer puisque nous avons vendu au-delà des coûts de revient mais  il faut reconnaître que nous avons un report à nouveau que nous sommes en train d’apurer progressivement.  Nous devrons être en situation bénéficière en 2016.

 

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