2020 : mauvaise année pour le financement des infrastructures en Afrique

 2020 : mauvaise année pour le financement des infrastructures en Afrique
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Réunis aujourd’hui à Paris pour le sommet sur le financement des économies africaines des dirigeants africains, européens et d’organisations internationales évoqueront certainement les infrastructures, une des pierres angulaires de l’intégration du continent, de l’accroissement des échanges commerciaux et de

la Zone de libre échange continentale (Zlec). Des infrastructures qui ont été largement sous financées en 2020. En effet, les prêts bilatéraux et multilatéraux destinés aux infrastructures en Afrique sub-saharienne ont chuté à $31 milliards en 2020 contre $55 milliards en 2019, selon le dernier rapport New Dynamics: Shifting Patterns in Africa’s Infrastructure Funding de Baker McKeni. Depuis le plus haut réalisé en 2014 à $109,5, la chute est conséquente.  Autre tendance, mentionnée dans le rapport la  réduction de la durée des prêts passant d’un maximum de 17 ans en 2019 à 13 ans en 2020.

 

La Chine, leader dans le financement des infrastructures

Contrairement à la tendance générale, la Chine a augmenté ses investissements dans les infrastructures en 2020 pour les porter à $3,3 milliards en 2020, soit une hausse de près de 18% par rapport à 2019 ($2,8 milliards). Toutefois, le montant est relativement faible comparé aux $11 milliards engagés en 2017 par les banques chinoises. «Il y a eu un ralentissement du nombre d’accords d’infrastructure en provenance de Chine. À court terme, nous nous attendons à voir des prêts plus ciblés – moins de projets  et de meilleure qualité utilisant des structures sophistiquées – et de nouvelles options de financement, telles que l’affacturage, utilisées pour déployer des capitaux chinois dans la région » explique Simon Leung, associé  Baker McKenzie Hong Kong.

Sur 2008-2020, la China Exim Bank est de loin le premier financeur des infrastructures en Afrique sub-saharienne avec $29 milliards engagés. Elle est suivi par la Japan Bank for International Corporation ($8,5 milliards), la Banque africaine de développement ($7,8 milliards) et la Société financière international ($7,2milliards).

 

Reprise attendue

«L’année dernière a été une année relativement difficile à travers les juridictions et pour les investisseurs – avec une incertitude considérable et des changements dans la façon de faire des affaires. Les fermetures ont eu un effet dépresseur sur le marché des infrastructures, car les transactions en cours ont été retardées et les projets arrêtés en raison de la Covid-19. La vaccination complète en Afrique est encore assez éloignée, nous ne pouvons donc pas nous attendre à un retour complet et rapide à une activité normale. Mais nous avons atteint le bas, et le seul moyen est de monter », souligne Emeka Chinwuba, associé Baker McKenzie New York.

Outre que les financements devraient reprendre avec le redressement des économies, Baker McKenzie voit dans les changements politiques aux Etats-Unis et au Royaume Uni la possibilité d’entraîner un afflux de capitaux vers l’Afrique. Après le Brexit, des signes sont manifestes pour une réorientation des financements vers l’Afrique note le rapport.

Si le cabinet d’avocats d’affaires ne compte guère sur les banques commerciales pour une relance, il souligne l’implication croissante des institutions de financement du développement (IFD) dans l’écosystème des infrastructures.  « Elles peuvent assumer le risque politique et accéder aux protections gouvernementales d’une manière que les autres ne peuvent pas, entrer sur des marchés que d’autres ne peuvent pas et sont particulièrement capables de faciliter les prêts à long terme » note le rapport.

Toutefois, elles ne peuvent pas à elles seules combler le déficit d’infrastructures. Baker McKenzie estime que « Le capital-investissement, le financement par emprunt et les fonds d’infrastructure spécialisés sont prêts à entrer sur le marché, et les solutions multi-financements et mixtes devraient gagner en popularité en tant que moyen de réduire les risques et de soutenir un écosystème plus large de prêteurs ».

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