Le biochar serait-il salutaire à l’agriculture urbaine en Afrique de l’Ouest ?

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En Afrique de l'Ouest, de nombreux agriculteurs qui s'installent en zone urbaine cultivent des terres relativement pauvres. L'équipe internationale du projet Urban Food Plus, dirigée par le professeur Bernd Marschner de l'Université de la Ruhr de Bochum (RUB), en Allemagne, cherche des moyens pour améliorer les rendements. Les expériences des chercheurs se concentrent plus particulièrement sur le biochar, ce charbon à usage agricole, qu'il est très facile de produire à partir de résidus agraires.

"En Afrique, les difficultés des agriculteurs tiennent avant tout à l'eau", explique Volker Häring, du département de géologie et d'écologie des sols, selon un communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères. La fertilité des terres joue également un rôle majeur : si elles sont sableuses, elles n'absorbent guère les nutriments.

Le biochar permettrait d'améliorer la fertilité des sols, en favorisant l'assimilation des nutriments et des eaux. Dans le cadre d'expériences en plein champ réalisées à Ouagadougou,  les chercheurs ont comparé le rendement des sols enrichis en biochar avec celui de terres non traitées. Les salades poussant sur les zones fertilisées ont atteint un poids plus élevé.

A présent, l'équipe cherche à savoir si les agriculteurs du Ghana et du Burkina Faso sauraient, concrètement, utiliser le biochar. Ils ont donc mis à la disposition des cultivateurs des fours bon marché, destinés à la production de charbon à usage agricole. Ils peuvent ainsi convertir les résidus agraires (balles de riz, restes d'épis de maïs) en biochar pour fertiliser leurs terres. Après la récolte, les chercheurs évalueront l'influence du biochar sur le rendement des cultures, afin de voir si l'essai est également concluant dans ces conditions.

En Afrique de l'Ouest, les agriculteurs irriguent souvent leurs champs avec des eaux usées, saturées de bactéries et d'œufs de vers. Les chercheurs du département de gestion des eaux et de génie de l'environnement de la RUB testent les propriétés filtrantes du biochar pour éliminer les agents pathogènes, poursuit le communiqué.
L'équipe du projet Urban Food Plus explore par ailleurs des moyens d'évacuer ces germes des matériaux exfiltrés, afin de pouvoir utiliser ces derniers pour fertiliser les sols. Le département de recherche sur le développement de la RUB, également associé au projet, vérifie si ces mesures sont économiquement viables et durables.

Dans le cadre de ce projet, la RUB coopère avec les universités de Cassel, de Göttingen et de Fribourg, ainsi qu'avec 14 institutions africaines et deux instituts internationaux de recherche agricole

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