En octobre, le prix Fairtrade du cacao jouera en garantie le temps de voir clair dans le DRS ivoirien

 En octobre, le prix Fairtrade du cacao jouera en garantie le temps de voir clair dans le DRS ivoirien
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Belle performance au quatrième trimestre que celle des cacaculteurs en Côte d’Ivoire qui ont rejoint le mouvement Fairtrade. Mais Fairtrade fera-t-il encore la différence lorsque le gouvernement introduira en octobre prochain, au démarrage de la prochaine campagne cacao 2020/21, le différentiel de revenu de subsistance (DRS) de $ 400 ? CommodAfrica a posé la question à Fairtrade.

Mais tout d’abord, attachons-nous à ses résultats Fairtrade au quatrième trimestre 2019. Un bilan important car rappelons que, le 1er octobre 2019, soit au démarrage de l’actuelle campagne cacaoyère 2029/20, l’organisation a relevé de 20% son prix minimum pour le porter à $ 2 400 la tonne FOB.

Vendredi,  le mouvement mondial dédié au commerce équitable a annoncé que “les ventes de cacao de Côte d’Ivoire certifié Fairtrade au quatrième trimestre 2019 auraient augmenté les revenus de ses producteurs d’environ € 13,8 millions (FCFA 9 milliards) par rapport aux producteurs hors du circuit Fairtrade.” Ces revenus plus élevés sont dus à la différence entre le prix minimum garanti par Fairtrade aux planteurs ayant rejoint le mouvement, et le prix minimum actuel du cacao fixé par le gouvernement ivoirien. En d’autres termes, précise le communiqué, les coopératives ivoirienne certifiées Fairtrade reçoivent actuellement près de € 219 (FCFA 143 589) en plus du prix minimum FOB garanti par le gouvernement par tonne.

Et l’organisation d’expliquer le mécanisme en s’appuyant sur les rapports des exportateurs locaux. Plus de 140 coopératives ivoiriennes de cacao, soit quelque 190 000 producteurs, ont vendu environ 64 000 tonnes aux conditions du commerce équitable d’octobre à décembre 2019. Les coopératives distribuent désormais les bénéfices, y compris le montant total de la différence entre les prix Fairtrade et ceux du gouvernement, à leurs membres, comme l’exigent les normes Fairtrade. Cela augmente effectivement de 17% le prix bord champ aux producteurs Fairtrade. Les paiements effectués aux coopératives et aux producteurs sont audités par FLOCERT, un organisme de certification indépendant de Fairtrade.

En plus du prix minimum Fairtrade, les coopératives certifiées reçoivent la prime Fairtrade non négociable de $ 240 (FCFA 145 731 ou € 222) la tonne, qui a également été augmenté de 20% au 1er octobre dernier. Cette prime sur les ventes du quatrième trimestre 2019 représente plus de € 14,2 millions (FCFA 9,3 milliards), précise encore le communiqué.  Chaque coopérative décide, lors de son assemblée générale, comment cette prime sera investie dans le business ou les communautés.

L’argent supplémentaire que les producteurs reçoivent à la suite du prix minimum Fairtrade est un pas dans la bonne direction, tout comme le Différentiel de revenu décent du gouvernement pour tous les producteurs de cacao à partir d’octobre 2020“, a déclaré le conseiller principal cacao pour le compte de Fairtrade international, Jon Walker. Et le conseiller de poursuivre : “Cependant, de nombreux ménages de producteurs de cacao ne gagneront toujours pas de revenus décents, même avec ces prix plus élevés. C’est pourquoi Fairtrade travaille avec des coopératives, leurs partenaires commerciaux et les gouvernements pour tester les facteurs qui permettent aux producteurs d’obtenir réellement un revenu décent. Cela inclut le prix mais aussi la diversification des revenus et la rentabilité, par exemple. Il est essentiel que les acteurs de l’industrie du chocolat continuent de renforcer leurs engagements, car c’est la seule façon pour les producteurs de voir réellement un impact durable“, a-t-il situé.

Le flou pour octobre

Alors comment va se faire cette articulation entre ces mécanismes de prix Fairtrade et l’introduction au 1er octobre prochain par les autorités ivoiriennes du différentiel de revenu de subsistance que Fairtarde appelle le différentiel du revenu décent (DRD) ?

Pour les livraisons à partir d’octobre 2020, lorsque le gouvernement activera le différentiel du revenu décent, Fairtrade a adapté ses standards afin de reconnaitre ce différentiel du revenu décent. Le prix minimum Fairtrade sera mesuré par rapport à la “valeur FOB garantie” ivoirienne et du DRD. Tant qu’il ne sera pas encore totalement clair comment le gouvernement ivoirien mettra en Å“uvre le DRD, le prix minimum Fairtrade continuera à intervenir comme un prix net de sécurité au cas où le total du prix minimum du gouvernement et du DRD tombent en dessous des $ 2 400 la tonne. Si cela devait se produire, la différence entre le prix fixé par le gouvernement, dont le DRD, et le prix minimum Fairtrade sera versée aux coopératives qui devront à leur tour la distribuer à leurs membres”, explique à CommodAfrica Fairtrade International à Bonn, en Allemagne.

 

Les coopératives qui vendent du cacao selon les termes de référence Fairtrade continueront à recevoir la prime Fairtrade de $ 240 la tonne au bénéfice de leurs membres et communautés. Contrairement à d’autres schémas, les coopératives reçoivent 100% de cette valeur et décident démocratiquement, chaque année, comment ils vont investir ces sommes.”

 

Les autres avantages du Fairtrade pour les coopératives de cacao continueront aussi. Les producteurs ont 50% des droits de vote dans l’instance la plus haute de Fairtrade qui est l’Assemblée générale.

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