L’activité dans l’UEMOA bien orientée fin 2017, avec de bonnes performances agricoles

 L’activité dans l’UEMOA bien orientée fin 2017, avec de bonnes performances agricoles
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L’activité économique dans l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) est demeurée “bien orientée” au quatrième trimestre 2017, a souligné la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dans son Rapport sur la politique monétaire publié le 7 mars. Le PIB, en glissement annuel, a progressé de 6,5% grâce à une bonne demande intérieure, contre 6,7% le trimestre précédent.

Sur  l’ensemble de 2017, la croissance est estimée à 6,7%, après 6,6% en 2016. Le taux d’inflation a été de 0,9% au quatrième trimestre après 1,2% le trimestre précédent avec un “approvisionnement satisfaisant des marchés en produits agricoles locaux et en produits de la pêche“.

Evolution du PIB réel

 

2016

2017

Bénin

4

5,4

Burkina Faso

6

6,4

Côte d’Ivoire

8,3

8,1

Guinée-Bissau

5,8

5,9

Mali

5,8

5,3

Niger

5

5,2

Sénégal

6,5

6,8

Togo

5,1

5,3

UEMOA

6,6

6,7

Source : BCEOA

 

Des tendances de prix contrastées sur les marchés mondiaux

Sur les marchés mondiaux, les cours des principales matières premières agricoles exportées par les pays de l’Union ont connu des évolutions contrastées d’un trimestre à l’autre. Les cours de l’huile de palmiste (+16,9%), du cacao (+2,8%), du coton (+2,8%) et de l’huile de palme (+2,2%) ont progressé, tandis que ceux du café (-10,6%), du caoutchouc (-6,0%), de la noix de cajou (-1,2%) se sont repliés.

Plus précisément, soulignent la BCEAO, les cours de l’huile de palmiste et de l’huile de palme ont été soutenus par la vigueur de la demande, notamment de l’Inde et de la Chine qui reconstituent leurs stocks. Les cours du cacao ont été portés par les achats spéculatifs des investisseurs alors que l’offre reste toujours abondante mais l’excédent mondial sur 2017/2018 est plus faible qu’anticipé, car la production en Indonésie est attendue en baisse de 10%. En effet, les producteurs indonésiens réduisent leurs superficies cacaoyères, étant donné la faiblesse des prix, et se tournent vers la culture du poivre et du maïs, plus rémunérateurs. La hausse des cours est également imputable aux inquiétudes face à la propagation de la maladie du « swollen shoot » en Côte d’Ivoire. Les prix du coton se sont inscrits en hausse, sous l’effet du dynamisme de la demande mondiale conjugué à la baisse des stocks mondiaux.

 Mais d’autres matières premières agricoles ont vu leurs cours mondiaux reculer. Le café a subi le bon approvisionnements des marchés, accentuée par la baisse de la demande, soulignent les analystes de la Banque : dans les pays importateurs, les stocks de café sont à leurs niveaux les plus élevés depuis juin 2009. “En outre, malgré trois campagnes déficitaires successives, le marché est demeuré bien approvisionné, car les campagnes 2012/2013 et 2013/2014 avaient été excédentaires. Les bonnes perspectives de récolte dans les zones de production au Brésil, au Vietnam et en Indonésie, trois principaux pays producteurs, ont également affecté les prix du café“, précise le document.

Le caoutchouc, pour sa part, a subi la faiblesse de la demande asiatiques, notamment l’Inde et la Chine, alors que les perspectives de production au niveau mondial sont bonnes.

Quant aux prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA, le blé (-3,5%) et le maïs (-1,5%) ont baissé au quatrième trimestre, tandis que l’huile de soja progressait (+1,5%). “Sur le marché du riz, les prix se sont inscrits en baisse (-1,0%), en raison du manque de dynamisme de la demande, conjugué à la hausse des approvisionnements des marchés, à la suite des nouvelles récoltes.”

Sur ce dernier trimestre 2017, le commerce extérieur de l’Union a dégagé un solde déficitaire de FCFA 728,1 milliards (4,3% du PIB), se détériorant de FCFA 174,7 milliards par rapport à la même période de l’année précédente, à cause du renchérissement des importations de biens alimentaires et de produits énergétiques. Le taux de couverture des importations par les exportations s’est dégradé de 3,4%, d’une année à l’autre, pour se situer à 84,1% au quatrième trimestre 2017. La progression des importations, en glissement annuel, est essentiellement portée par la hausse des prix et des volumes des approvisionnements de produits pétroliers (+5,6%), alimentaires (+5,5%) et de consommation courante (+3,5%). En outre, le cours du franc CFA s’est déprécié par rapport au naira nigérian (-2,8%), au franc guinéen (-2,8%), au cédi ghanéen (-2,6%) et au leone (-1,5%), mais s’est apprécié par rapport au dollar libérien (+3,1%).

Des conditions de production favorables

Le démarrage de la campagne agricole 2017/2018 a bénéficié, au plan climatique, de conditions favorables. Les prévisions de production vivrières ont été révisées à la baisse de 0,6% par rapport aux prévisions précédentes en raison d’une production moins importante que prévu au Togo, mais seraient tout de même en hausse de 6,1% par rapport à la campagne précédente, portée par les tubercules (+6,5%) et les céréales (+6,2%). 50.

Production vivrière dans l’UEMOA

en tonnes

2015/16

2016/17

2017/18 (est)

Céréales

25 875 616

27 695 335

29 420 800

Tubercules

19 876 914

20 992 866

22 367 874

Autres

8 371 126

8 937 960

9 360 169

Total

54 123 655

57 626 161

61 148 843

Source : ministères des Agriculture, calculs BCEAO

Quant aux principales cultures d’exportation, les récoltes de cacao seraient en hausse de 21,3%, grâce essentiellement à la bonne tenue de la production en Côte d’Ivoire, celles de coton graine de 9,7%, celle d’arachide de 6,7% avec des hausses au Sénégal (+8%), principal producteur de l’Union, au Niger (+7,4%), au Burkina (+6,5%) et au Mali (+4,3%).

         
Production des cultures d’exportation

 

en tonnes

2015/16

2016/17

2017/18 (est)

 

Cacao

1 836 794

1 644 808

1 995 422

 

Café

145 658

122 611

47 711

 

Coton graines

2 127 269

2 254 421

2 472 794

 

Arachides

2 648 690

2 888 547

3 083 045

 

Noix de cajou

1 259 441

1 109 758

1 150 355

 

Caoutchouc

360 000

392 042

394 583

 

Source : Services nationaux de commercialisation, calculs BCEAO

 

La production de noix de cajou grimperait de +3,7% grâce aux conditions climatiques favorables en Côte d’Ivoire et au Bénin tandis que la hausse du caoutchouc récoltée serait moindre, de l’ordre de 0,6% suite à l’augmentation des superficies plantées. En revanche, la production de café chuterait de 61,1%, une grande partie de la floraison ayant été détruite par les fortes pluies en Côte d’Ivoire.

Un commerce excédentaire avec l’Afrique, déficitaire avec le monde

La légère augmentation, en rythme annuel, des exportations agricoles de l’Union est due principalement aux noix de cajou (+12,3%), compensant en partie les contreperformances du cacao (-4,0%), du coton (-3,4%) et du caoutchouc (-15,1%).

Le solde commercial de l’Uemoa avec l’Afrique a été excédentaire,  à FCFA 295 milliards, dont FCFA 129,2 milliards avec les autres pays de la Cedeao hors Uemoa, notamment  le Nigeria (FCFA 7,6 milliards) et le Ghana (FCFA 56,3 milliards). Les exportations vers le reste de l’Afrique portent sur les animaux vivants, l’or, les produits chimiques, les produits pétroliers ainsi que les produits alimentaires. Les achats extérieurs des pays de l’Union en provenance des autres pays de l’Afrique sont constitués exclusivement de produits énergétiques et de biens intermédiaires.

Avec l’Europe, la balance commerciale a été déficitaire, de FCFA 320,2 milliards, avec des ventes essentiellement de cacao, l’or, de pétrole brut, de produits de la pêche et d’uranium, tandis que ses achats portent sur des biens d’équipement et intermédiaires, des produits alimentaires (notamment du blé et des produits laitiers) ainsi que de produits pétroliers raffinés.

Le commerce avec l’Asie a aussi été déficitaire, de FCFA 690,9 milliards, dont FCFA 581,7 milliards avec la Chine et 88,3 milliards avec l’Inde. Les ventes vers l’Asie sont constituées principalement de noix de cajou, de coton, d’or, de cacao et de produits chimiques, tandis que l’UEMOA lui a acheté essentiellement des biens d’équipement, des produits alimentaires notamment le riz en provenance de Thaïlande et d’Inde, ainsi que de biens intermédiaires.

Le déficit commercial de l’Union vis-à-vis de l’Amérique a été de FCFA 40,2 milliards, avec comme principales exportations le cacao, le pétrole brut et le caoutchouc, et pour importations les biens de consommation, biens d’équipement et  produits pétroliers raffinés.

Les échanges intra-UEMOA ont progressé de 2,2%, à FCFA 680,4 milliards, soit 16,1% du total des échanges de l’Union. La Côte d’Ivoire et le Sénégal demeurent les principaux pays fournisseurs, tandis que le Mali et le Burkina sont les principales destinataires, les produits échangés étant surtout le pétrole et les préparations alimentaires.

En 2018, le de croissance pour l’Union s’établirait à 6,8%. “Le secteur primaire tirerait profit du renforcement des récoltes agricoles, sous l’impulsion de la mécanisation, du recours accru aux semences à fort rendement et de l’augmentation du nombre de barrages hydro-agricoles, accompagnés de l’intensification de l’encadrement technique des producteurs“, a encore précisé la BCEAO.

 

 

 

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