Au Burkina, l’Eglise demande une reprise en main de la gouvernance foncière

 Au Burkina, l’Eglise demande une reprise en main de la gouvernance foncière
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C’est un appel à l’Etat burkinabè de « reprendre en main » la gouvernance foncière tant rurale qu’urbaine qu’a lancé vendredi la Commission « Justice et Paix »* du Burkina Faso dans le cadre du Forum national sur la gouvernance foncière et la cohésion sociale organisée avec la Conférence épiscopale nationale.

« Considérant l’inefficacité voire l’inexistence des outils de gestion foncière, Considérant l’importance de tels outils pour une gestion performante et durable du système foncier en vue du développement, Nous, participants au Forum national sur la gouvernance foncière et la cohésion sociale, recommandons au Gouvernement, la mise en place d’une administration  foncière efficace et transparente à travers la construction d’un cadastre informatisé, l’instauration d’une véritable fiscalité foncière et la mise en place effective du système d’information foncière prenant en compte les intérêts stratégiques du pays, l’harmonisation et la mise en cohérence des différents textes dans le domaine foncier », lit-on parmi les Recommandations publiées à l’issue des débats.

La Commission Justice et paix va beaucoup plus loin en appelant l’Etat à « mettre fin à l’impunité à travers l’application ferme des dispositions légales à tous les acteurs et le lancement d’une opération « casiers vides » destinée à sanctionner toutes les personnes ayant fait preuve de malversations dans la gestion foncière. »

Il en appelle aussi au retrait de toutes les terres non mises en valeur, pour « une attribution équitable des terres » sans oublier « une meilleure protection de la terre face à l’exploitation minière et aux autres formes de dégradation. »

Il s’agirait, selon les travaux du Forum, de mieux impliquer les populations dans la gestion foncière « à travers notamment la révision des textes, leur traduction dans les langues locales et à travers des activités de formation, d’information et de sensibilisation destinées à leur appropriation par ces populations. » Les collectivités territoriales devraient se voir transférer des compétences en la matière et doter d’outils de planification.

Les solutions passeraient par la reconnaissance des pouvoirs et des compétences de la Chefferie traditionnelle en la matière, notamment pour régler les litiges fonciers. Encore faut-il que le gouvernement dote « la chefferie traditionnelle d’un statut permettant de préserver leur rôle dans les actions de paix et de cohésion sociale » mais aussi qu’il coordonne davantage « la gestion du foncier entre les collectivités territoriales et le gouvernement. »

Ce forum qui a duré toute la semaiend ernière a été organisé dans le cadre d’un « programme triennal dénommé Programme Action pour la Paix et la Justice sociale à l’horizon 2021 (PAPJ) et exécuté par la Commission épiscopale Justice et Paix du Burkina (CJP-Burkina), avec l’appui financier de Misereor et du Secours Catholique caritas France (SCCF), a déclaré l’Abbé Hermann Ouédraogo, secrétaire général de la CJP-B, rapporte wakatsera.com .

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