La FAO plaide pour une approche innovante des questions d’élevage

 La FAO plaide pour une approche innovante des questions d’élevage
Partager vers

Jusqu’à présent, le débat international autour de la production animale s’est focalisé sur la manière dont ce secteur peut produire davantage afin de satisfaire une hausse de la demande pour les produits animaux et de nourrir une population en hausse, tout en réduisant son empreinte environnementale. Bien qu’il s’agisse d’un objectif valable, la FAO, dans son rapport Elevage mondial : Transformer le secteur de l’élevage grâce aux Objectifs de développement durable  paru hier, plaide pour une approche plus large et ambitieuse.

 «Il est nécessaire de pallier plusieurs interactions complexes», a souligné José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, et d’ajouter : «La concurrence au niveau des terres qui servent à produire la nourriture animale contribuait à restreindre la disponibilité en ressources nécessaires pour produire de la nourriture pour les humains». D’autre part, «favoriser la compétitivité du secteur grâce à une meilleure concentration des marchés aura probablement pour effet de freiner la capacité des petits producteurs à participer aux marchés».

«Il est également urgent de mettre fin à la mauvaise utilisation d’antimicrobiens dans le cadre de l’élevage animal», a ajouté le directeur général, faisant référence au rôle des antibiotiques face à la hausse des micro-organismes résistants aux antimicrobiens.

Dans les pays en développement, l’un des défis majeurs est le côté très fragmenté du secteur de l’élevage, avec différents niveaux de productivité du travail au niveau de la transformation et de la production et notamment au sein même de la production, entre les agriculteurs commerciaux et les agriculteurs de subsistance.

Selon le rapport, les politiques sectorielles devraient donc travailler à améliorer la productivité du travail des petits producteurs et se concentrer sur les activités à haute valeur ajoutée et plus exigeantes en main d’œuvre, afin de libérer les «effets multiplicateurs» du secteur en matière de création d’emplois et de réduction de la pauvreté.

Le rapport met cependant en garde sur le fait qu’une croissance rapide du secteur de l’élevage ne se traduit pas toujours par une réduction rapide de la pauvreté. Des réformes commerciales, des investissements et une touche d’innovation sont également requis. Par exemple, la volaille, les porcs, les moutons, le bétail et d’autres animaux domestiques génèrent près de 85% des déchets fécaux animaux. Selon Elevage Mondial, transformer ce fumier de bétail en biogaz offre un moyen de rendre disponible une source de combustible renouvelable pour plus d’un milliard de personnes pour leur usage domestique, leur donnant accès à une énergie durable, abordable et fiable.

Ainsi, entre 2003 et 2013, la Chine a construit 42 millions de petites installations de biogaz (à partir du fumier de poules et de bétail) qui fournissent de l’énergie et permettent d’éclairer et de se chauffer, ainsi que de nombreuses centrales électriques au biogaz, beaucoup plus grandes, avec une capacité journalière de 18 000 à 60 000 kWh.

En 2003, l’Inde avait déjà installé près de 3,4 millions de réacteurs à biogaz de taille familiale dans plusieurs régions isolées du pays et, en 2015, le nombre d’installations de biogaz de taille familiale à travers le pays s’élevait à quatre millions. D’autres pays d’Asie et d’Afrique explorent maintenant l’utilisation du biogaz afin de développer la production électrique des ménages.

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *