Le dynamisme du tourisme agricole

 Le dynamisme du tourisme agricole
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Dans nombre de pays, une association étroite entre cultures agricoles et tourisme se développe. En Europe, notamment en France, les routes du fromage et du vin existent de longue date. En Afrique du Sud, 93% des Américains se rendant dans le Western Cape le font pour visiter les domaines viticoles et déguster. Le Kenya et la Tanzanie, deux pays très connus pour leurs safaris animaliers, développent des produits touristiques autour du café. L’Arusha Coffee Lodge permet de séjourner sur une plantation de café, de la visiter et de faire un “cupping” -une dégustation- du café tout de suite après avoir récoltés et torréfiés sur place les grains. Le Kenya développe aussi ses produits autour du thé, comme le fait de longue date le Sri Lanka ou l’Inde.

La semaine dernière, aux Philippines, qui a pour originalité de cultiver les trois variétés de cacao -criollo, forasteros, trinitarios, l’Association de l’industrie du cacao a organisé une conférence, le Kakao Konek 2017, où le tourisme cacaoyer a été mis en avant par la sénatrice Cynthia Villar ; cette dernière est à l’origine du “Farm Tourism Development Act“. Rappelons que les chocolats fabriqués sur la ferme de 12 ha à Malagos, près de Davao City, ont reçu de nombreuses récompenses dont une au Salon du Chocolat.  

Au Brésil, les plantations de café sont une nouvelle niche touristique. Il y a notamment la “Route du café spécial“, un circuit organisé dans la propriété centenaire Sertão, dans l’Etat du Minas Gerais, juste au nord de Rio de Janeiro, a rapporté hier l’AFP. La plantation se trouve dans la région caféière de Mantiqueira de Minas, une des cinq régions brésiliennes à être dotée d’une Indication de provenance géographique. La “Route du café spécial” est le circuit touristique de café le plus connu du Brésil, mais d’autres régions commencent aussi à organiser des itinéraires. Dans le Cerrado Mineiro, des visites sont déjà organisées pour les professionnels du café.Pour l’instant, nous n’avons pas encore de route touristique, mais le tourisme d’affaires est en pleine croissance. Nous recevons des acheteurs, des torréfacteurs et des propriétaires de coffee shops des Etats-Unis, d’Europe et d’Asie qui viennent connaître notre culture et rencontrer les fournisseurs. Notre potentiel touristique est très grand“, explique à l’AFP Juliano Tarabal, directeur de la Fédération des caféiculteurs du Cerrado Mineiro. Le service brésilien d’appui aux micro et petites entreprises (Sebrae) du Minas Gerais et les caféiculteurs entendent développer l’offre hôtelière et les circuits.

De nombreuses opportunités culinaires et agricoles

En Afrique de l’Ouest, le chef cuisinier Pierre Thiam travaille en collaboration avec l’Université de Boston aux Etats-Unis pour  organiser un tour culinaire du Sénégal. Les opportunités sont nombreuses en Afrique de l’Ouest, dans le cacao, le cajou, le sésame, dans le karité ne serait-ce que dans le tourisme médical et de bien-être corporel. Si, selon l’International Medical Travel Journal, le nombre de touristes sur ce segment stagne à quelque 7 millions de personnes sur les 5 dernières années au plan mondial, on note que la répartition entre les pays impliqués est mieux répartie qu’avant. Selon une étude de la Southern Africa Migration Program (SAMP) qui, certes, remonte à 2012, le tourisme médical intra-africain est de loin plus important que le tourisme venant d’ailleurs et la volonté de l’Union africaine d’instaurer un passeport continental ou du moins un visa permettrait, sans doute, son essor.

Selon la dernière étude de la Banque africaine de développement (BAD), Africa Tourism Monitor, parue en décembre 2016, si le monde, en 2015, a enregistré 1,186 milliard de touristes, en progression de 4,6% sur 2014, les arrivées en Afrique ont baissé de 3,5%, à 62,5 millions contre 64,8 millions en 2014. Les recettes générées par ce tourisme sont également passées $ 43,3 milliards à $ 39,2 milliards, une chute de 9,5%. L’Afrique représente 5,3% des arrivées touristiques mondiales et 3,1% des recettes liées au tourisme, en baisse de 0,4% et 0,2% respectivement par rapport à l’année précédente. En revanche, les emplois directement liés au tourisme ont progressé de 4,6%, à 9,1 millions, dont 2,4 millions en Afrique du Nord et 6,7 millions en Afrique sub-saharienne. Les destinations en hausse en 2015 ont été le Zimbabwe (+177 000), Maurice (+ 112 000), le Ghana (+109 000), le Soudan (+ 57 000) et les Seychelles (+ 43 000). Pour la troisième année consécutive, le Maroc a été en tête de liste avec 10 millions d’arrivées.

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