Les matières premières agricoles dévissent avec les tensions entre Pékin et Washington
C’est la dégringolade sur les bourses du monde entier – de New York en passant par Shanghai ou Paris – mais aussi sur les marchés des matières premières, en particulier agricoles. Hier, les marchés ont presque tous clôturé en baisse suite à une escalade dans les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, Donald Trump menaçant lundi d’imposer un droit de douane de 10% sur $200 milliards de marchandises chinoises supplémentaires. Pékin a immédiatement réagi en accusant Washington de « chantage » et en évoquant de nouvelles représailles « quantitatives » et « qualitatives ».
Si les métaux industriels, comme l’aluminium, le nickel et le zinc, ont perdu plus de 2%, ce sont les produits agricoles, les céréales, les oléagineux et le coton, qui ont le plus pâti du bras de fer entre Pékin et Washington. L’Indice de l’agriculture de Bloomberg est tombé à un plus bas depuis 17 ans.
Plus important produit agricole exporté par les Etats-Unis vers la Chine pour une valeur de $12,4 milliards en 2017, le soja a été l’un des plus grands perdants. Les cours du soja ont atteint un plus bas de près de 10 ans, entrainant dans son sillage l’huile de palme, qui a accusé une perte de 3% sur un marché déjà passablement déprimé par la faiblesse de la demande.
Sur le marché du coton, la guerre entre le premier exportateur mondial et le premier consommateur mondial, a eu pour effet des ventes massives avec un cours du coton qui a devisé de 4,5% pour atteindre son plus bas en quatre semaines à 83,82 cents la livre pour le contrat de décembre. Depuis un plus haut atteint le 8 juin, les cours ont chuté de 11 cents. Les Etats-Unis, dont les exportations ont été soutenues cette année, devaient être les grands bénéficiaires de la demande supplémentaire de la Chine. Avec une hausse des droits de douane, les conditions ne sont plus les mêmes.
« Si les Etats-Unis imposent des droits de douane sur 150 milliards de dollars d’exportations chinoises et si le conflit commercial en cours entre les Etats-Unis et les autres grandes économies s’étend au-delà de l’acier et de l’aluminium pour concerner des produits tels que l’automobile, l’impact global sur la croissance du PIB chinois d’un ralentissement du commerce mondial en général et des exportations chinoises en particulier pourrait atteindre 0,3 à 0,5 point sur la première année », estiment les économistes d’UBS.
