La Chronique Matières Premières Agricoles au 19 septembre 2019

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 19 septembre 2019
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La semaine a soufflé le chaud et le froid. Tout d’abord, l’attaque de raffineries samedi dans les Emirats a fait grimper de 15% les prix du barils, impactant en cascade nombre d’autres marchés de matières premières et les marchés financiers aussi, le politique et la spéculation s’en mêlant. Mais l’annonce dès mardi par le ministre de l’Energie saoudien d’un quasi retour à la normale, a fait redescendre dès mardi de 6% les cours du pétrole qui ont encore glissé mercredi avant de se ressaisir hier.

Côté marchés financiers, mercredi, la Réserve fédérale américaine a annoncé, sans surprise, une baisse de taux, mais la Banque du Japon, de Suisse et d’Angleterre ont successivement laissé leurs taux inchangés, sans exclure tout à fait de nouvelles mesures d’assouplissement en cas de besoin. Des décisions qui ont fait baissé le dollar face à la plupart des autres devises.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZ SUCRE

CACAO

Le cacao a très fortement grimpé cette semaine, terminant hier soir à Londres à £ 1 873 la tonne, parti de £ 1790 vendredi dernier, tandis qu’à New York, il passait de $ 2 337 à $ 2 468.

Un marché largement soutenu par les mesures actuellement mises en place ou envisagées en Côte d’Ivoire et au Ghana. Ainsi, mercredi, au Forum européen du cacao à Lisbonne, le directeur général du Cocobod, Joseph Boahen Aidoo, a annoncé que la Côte d’Ivoire et le Ghana sont en train d’examiner la possibilité de plafonner leur production de cacao afin de décourager la surproduction et de soutenir les cours mondiaux. Ceci vient contrebalancer l’introduction du différentiel de revenu vital (DRV) qui consiste à ajouter une prime de $ 400 la tonne pour tout contrat signé (cf. Dominique Ouattara plaide à Washington le dossier des enfants du cacao, tandis qu’Abidjan estime à € 116 millions la lutte contre ce travail).

Toujours en Côte d’Ivoire, où la campagne 2019/20 se prépare intensément, campagne qui devrait être abondante et qui serait plus longue que la précédente, le gouvernement a accordé des licences d’exportations à 72 entreprises et coopératives. Une abondance à venir qui vient après une campagne 2018/19 déjà pléthorique : les arrivages de fèves aux ports ivoiriens ont totalisé 2,16 Mt entre le 1er octobre et le 15 septembre, estiment les exportateurs, en hausse de 11% sur la même période l’année dernière. A noter aussi que les broyages sont en progression de 8,4% entre octobre et fin août, à 503 000 t.

Le Ghana, quant à lui, a révisé à la baisse ses prévisions de récolte sur 2019/20. Hier, le Cocobod a annoncé qu’il ne devrait produire que 850 000 t, soit en bas de la fourchette précédemment annoncée qui oscillait entre 850 000 et 900 000 t. Cette campagne en cours, 2018/19, elle ne serait que de 830 000 t en raison d’une météorologie peu favorable et de la maladie du “swollen shoot.”

Quant à l‘Indonésie, les importations de cacao devraient augmenter de 5 à 10% cette année par rapport aux 238 377 t achetées à l’international en 2018, a souligné l’Association indonésienne du cacao (INCA) (Lire : Ghana, Côte d’Ivoire, Indonésie : l’actualité cacao s’intensifie !). Une filière qui joue à fond la transformation et avec des résultats. Selon le Master Plan du développement industriel 2015-2035, le pays a exporté 85% de sa production totale de cacao sous forme de produits transformés, ce qui correspond à 328 329 t, générant $ 1,13 milliard en devises pour le pays en 2018.Le reste, 58 341 t ont été commercialisées en interne.

CAFÉ

Les cafés ont relativement peu bougé cette semaine. Parti de $ 1 318 la tonne vendredi dernier à Londres, le Robusta a terminé hier soir à $ 1 300. L’Arabica, quant à lui, est redescendu en dessous de la barre du dollar, à 98,35 cents la livre (lb) hier soir contre $ 1,0275 en fin de semaine dernière.

Un marché de l’Arabica qui a fortement chuté mardi avec l’annonce de pluies au Brésil, des pluies très attendues et qui seraient très favorables à la floraison. Ceci dit, la sécheresse devrait impacter la récolte en 2020 qui s’annonce plus faible qu’initialement envisagée, ce qui soutient les cours. En outre, les rendements devraient aussi baisser car la faiblesse des cours ces derniers mois n’incite guère les planteurs à avoir recours aux intrants.

Quant à 2019, le gouvernement brésilien a annoncé mardi réviser à la baisse ses prévisions de récolte à 49 millions de sacs de 60 kilos (Ms) contre les 50,9 Ms qu’il avait estimé en mai. Ceci représenterait une baisse de 20% par rapport à l’année dernière lorsque la récolte avait été record, à 61,66 Ms. Principalement affecté est l’Arabica dont la production est attendue à 34,47 Ms contre les 37 Ms estimés en mai, précise l’agence étatique dédiée Conab. En revanche, la récolte de Robusta grimperait à 14,52 Ms contre 13,93 Ms initialement estimé.

Ceci dit, les estimations du gouvernement sont bien en-deçà de celles des autres. Le consultant brésilien Safras & Mercado voit la récolte 2019 plutôt à 58,9 Ms et Comexim à 58,2 Ms.

En Asie, les prix intérieurs au Vietnam demeurent encore inchangés cette semaine, le volume de transactions étant quasiment inexistant, tout le monde attendant la prochaine récolte qui va démarrer début octobre. Les caféiculteurs dans les Central Highlands ont vendu quelques grains à 35 000 dongs ($ 1,51) le kilo, mais globalement sur le mois de septembre, les traders estiment que moins de 100 000 tonnes (t) seront exportées ; déjà en août, les expéditions avaient chuté de 18,7% par rapport à juillet, à 114 162 t. Cette semaine, ils ont vendu à l’export la tonne de Robusta Grade 2, 5% grains noirs et brisures, avec une prime de $ 180 à $ 200 sur le cours de Londres, soit un peu moins que la prime de $ 220 la semaine dernière. Des traders, interrogés par Reuters, qui ont refusé de donner leurs pronostics sur les volumes à venir sur le campagne 2019/20 mais les conditions météorologiques sont favorables.

En Indonésie, le Grade 4, 80 défauts, a été vendu avec une surcote de $ 190 à $ 200 par rapport à l’échéance novembre à Londres, contre $ 180 la semaine dernière.

CAOUTCHOUC

Aidé par une certaine embellie dans les relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, le marché du caoutchouc a gagné 3,4% la semaine dernière pour atteindre 170,6 yens à la clôture vendredi dernier. La flambée des cours du pétrole suite aux attaques sur des installations pétrolières en Arabie Saoudite a propulsé les cours du caoutchouc à un plus haut depuis près d’un mois allant jusqu’à 173, 9 yens mardi. Mais, le retour à la normale dans la production de pétrole promis par l’Arabie Saoudite d’ici fin septembre et la faiblesse des contrats à terme sur Shanghai ont ramené les cours hier à 169,8 yens ($1,574).

La Thaïlande est devenue le premier exportateur mondial de caoutchouc, selon une déclaration du directeur du département des négociations commerciales du ministère du Commerce, Auramon Sapthaweetham. Le pays aurait exporté du caoutchouc pour un montant estimé à plus de $4,6 milliards, soit 1,82% du total des exportations thaïlandaises. Une place conquise, selon lui, grâce aux treize accords de libre-échange conclus avec 18 pays, qui ont joué un rôle clé dans l’élimination des droits de douane sur l’importation de caoutchouc avec les pays partenaires et ont fourni des opportunités commerciales. Il a précisé que la Chine était le principal marché de la Thaïlande avec $ 1,96 milliard, soit 43% du total des exportations thaïlandaises de caoutchouc en 2018.

La Côte d’Ivoire a exporté 435 280 tonnes de caoutchouc naturel du 1er janvier au 31 juillet, en hausse de plus de 12% par rapport à la même période de l’année précédente, selon les données provisoires portuaires publiées vendredi dernier.

Côté entreprises, le pneumatique français Michelin, qui a développé l’application mobile Rubberway ® avec SMAG pour identifier et améliorer la durabilité et la transparence de la chaîne d’approvisionnement du caoutchouc naturel, passe à la vitesse supérieure en créant avec son concurrent allemand, Continental AG et Smag une entreprise conjointe pour diffuser plus largement Rubberway® (Lire : Durabilité du caoutchouc, Michelin met la gomme).

En Malaisie, la production de caoutchouc naturel a augmenté de 63,3% en juillet par rapport à juin pour atteindre 60 088 tonnes, selon les chiffres officiels publiés vendredi. Le département malaisien des statistiques a précisé que la production avait également augmenté de 6,4% sur une base annuelle. Quant aux exportations, elles ont bondi de 23,3% pour atteindre 62 273 tonnes en juillet. La Chine reste la principale destination des exportations de caoutchouc naturel (60,3% du total des exportations en juillet), suivie de l’Allemagne (7,9%), des États-Unis (4,1%), de la Finlande (4%) et de l’Iran (2,7%). Enfin, les stocks de caoutchouc naturel ont augmenté de 10,1% pour atteindre 182 358 tonnes en juillet.

COTON

L’espoir d’un accord commercial entre les États-Unis et la Chine avait fait bondir les cours du coton la semaine dernière  à 62,28 cents la livre vendredi, progressant de plus de 6% et enregistrant leur meilleure performance hebdomadaire depuis juin 2018. Mais, depuis le marché a reculé sous l’effet de la faiblesse de la demande, des ventes américaines à l’exportation en deçà des attentes, de l’accentuation du ralentissement de l’économie chinoise en août ainsi que de substantielles annulations de commandes de fibre américaine, en particulier en provenance de Chine. Ainsi, hier les cours ont clôturé à 60,33 cents la livre. 

Au Vietnam, les importations de coton sont en forte chute. Elles se sont élevées pour le mois d’août à 102 900 tonnes, en baisse de 25,6% par rapport à août 2018 et de 22,8% par rapport à juillet 2019. Depuis le début de l’année (janvier à août), les importations de coton ont totalisé 1,0455 million de tonnes (Mt), en recul de 8,2% par rapport à la même période en 2018. Sur la base du taux de croissance actuel, les importations pourraient atteindre 1,44 Mt en 2019, en baisse de 113 000 tonnes par rapport à 2018, estime CCFGroup. Les Etats-Unis demeurent le premier fournisseur avec 680 600 tonnes (janvier à août) en hausse de 16,19% par rapport à la même période en 2018, puis se placent le Brésil (91 100 t. en baisse de 0,67%), l’Inde (84 700 t., en baisse de 56,29%) et l’Australie (33 7000 t., en recul de 65,25%). Au niveau des exportations vietnamiennes de textiles et vêtements en 2019, elles progressent par rapport à 2018 mais le taux de croissance ralentit. Au cours des huit premiers mois de 2019, la valeur des exportations a atteint $21,772 milliards, en hausse de 10,2% sur un an. Sur la base du taux de croissance actuel, la valeur totale des exportations pourrait atteindre $33,6 milliards, en hausse de $3,11 milliards par rapport à 2018, estime CCFGROUP.

L’Égypte a annoncé un investissement de 21 milliards de livres égyptiennes (€1,167 milliard) pour le développement de son industrie textile. Une annonce faite lors d’une visite du ministre du Secteur des entreprises publiques, Hisham Tawfiq à la société Misr Spinning and Weaving à El-Mahalla. Le gouvernement envisage notamment d’ouvrir quatre nouvelles usines, d’augmenter l’aide à l’installation de nouvelles machines, de renforcer la formation des travailleurs. Cela se traduira également par la mise en place de trois centres d’exportation à Mahalla, Kafr el Dawar et Delta qui se spécialiseront dans la recherche sur l’amélioration de la qualité des produits.

En Ouzbékistan, les entreprises du textile, du cuir et de la chaussure bénéficieront d’avantages fiscaux pour l’exportation de produits finis, selon un décret prit par le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev. Le décret stipule aussi que les exportateurs de produits en cuir semi-finis seraient frappés d’un droit de 10%, tandis que les exportateurs de fil devaient payer $ 0,01 par kilogramme de fil exporté. En outre, les consultants étrangers travaillant dans l’industrie textile ouzbek et les associations de l’industrie du cuir ne paieront que 50% de l’impôt sur le revenu. L’Ouzbékistan prévoit de retraiter tout le coton produit dans le pays et de porter les exportations de produits textiles à $7 milliards par an d’ici 2025.

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme a surtout été influencé par des facteurs extérieurs cette semaine comme l’évolution du ringgit et des huiles végétales associées, en particulier le soja. Il termine globalement la période sous revue en hausse à 2 243 ringgits ($535,32) la tonne hier contre 2 193 ringgits à la clôture vendredi. Au chapitre des facteurs positifs, la production d’huile de palme en Indonésie devrait augmenter cette année à un rythme plus lent, d’environ 6,3% selon Indonesia Palm Oil Association. En revanche, du côté de la demande, elle se fait attendre. En effet, les exportations d’huile de Malaisie ont chuté de 6,8% sur la période du 1erau 15 septembre, selon SGS.

En Inde, les importations d’huile de palme en août ont augmenté de 5% par rapport au mois précédent et ont atteint un sommet de 11 mois à 852 534 tonnes, la baisse des prix ayant poussé les raffineurs à augmenter leurs achats pour les fêtes de fin d’année, selon un communiqué de l’Association des extracteurs de solvants de l’Inde (SEA). Les importations indiennes d’huile de palme au cours des 10 premiers mois de la campagne 2018/19 (démarrée le 1er novembre) ont augmenté de 10,3% par rapport à l’année précédente, pour atteindre 7,75 millions de tonnes (Mt).

L’Inde importe plus des deux tiers de ses besoins en huile comestible, contre un tiers il y a deux décennies, la production locale n’ayant pas été à la hauteur de la demande croissante de la troisième plus grande économie d’Asie. L’huile de palme représente environ les deux tiers des importations totales.

Les importations d’huile de soja du pays ont augmenté de 38% en août par rapport au mois précédent, pour atteindre 440 704 tonnes, soit le niveau le plus élevé depuis juillet 2017. Quant à celles d’huile de tournesol, elles ont augmenté de 15% en août à 230 023 tonnes.

L’augmentation conjuguée des importations d’huile de soja et d’huile de palme a porté les importations d’huile végétale du pays à un record de 1,59 Mt en août, selon les données compilées par le SEA. Les importations resteraient sur une pente ascendante en septembre, la production de soja étant susceptible de chuter en 2019 en raison des pluies excessives dans l’État du Madhya Pradesh, le premier État producteur, a déclaré un négociant basé à Mumbai.

L’Indonésie pourrait mettre au moins 12 ans pour mener à bien son programme de replantation de zones de culture de palmiers après qu’un responsable du ministère de l’Agriculture a annoncé la révision de ses objectifs annuels en raison des difficultés rencontrées par les petits exploitants pour prouver qu’ils remplissaient les conditions requises. Le plan du gouvernement visait à augmenter la production sur les parcelles existantes au lieu d’ajouter de nouvelles plantations, contribuant ainsi à désamorcer les critiques sur le défrichement massif des forêts qui engendre parfois le smog chez les voisins de l’Asie du Sud-Est. Dans le cadre de son programme subventionné de remplacement des vieux arbres des petits exploitants par de nouveaux arbres utilisant des semences de meilleure qualité, l’Indonésie s’était fixé pour objectif d’atteindre plus de 2,4 millions d’hectares de palmiers cultivés d’ici 2025. Mais, des objectifs annuels plus bas entreront en vigueur cette année, a déclaré Kasdi Subagyono, directeur général des plantations au ministère de l’Agriculture, ajoutant que les participants étaient confrontés à des problèmes administratifs. “Nous avons décidé de fixer un objectif annuel moyen de 180 000 hectares par an”, a-t-il déclaré. Il était difficile d’atteindre l’objectif du gouvernement de 200 000 ha de plantations replantées cette année, suivi d’objectifs de 500 000 ha l’année prochaine et de 800 000 ha en 2021, a-t-il ajouté.

Depuis le lancement du programme fin 2017 jusqu’en août 2019, le gouvernement a replanté 100 000 hectares de palmiers. Les petits exploitants indonésiens ne gèrent généralement que quelques hectares de palmiers chacun, mais ils représentent ensemble environ 40% de la superficie totale cultivée, soit environ 14 millions ha.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz indien ont augmenté cette semaine grâce à l’appréciation de la roupie, tandis que la faible demande a maintenu les prix inchangés au Vietnam et en Thaïlande.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% a progressé à $373-$379 la tonne contre $370-$ 376 la semaine dernière en dépit de la baisse de la demande des pays africains et à la faveur d’une remontée de la roupie. Les achats dans les pays d’Afrique de l’Ouest, en particulier auprès du principal acheteur, le Bénin, ont faibli, a déclaré Nitin Gupta, vice-président pour le secteur du riz d’Olam India.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont restés inchangés, à $325 dollars, leur niveau le plus bas depuis novembre 2007. L’activité commerciale est modérée avec une demande plus faible, estime un négociant basé à Hô Chi Minh-Ville. Le manque de nouvelles offres a pesé sur le marché vietnamien, avec des prix inférieurs d’environ 13% à ceux du début de l’année.

Le pays cherche à encourager les investissements privés pour moderniser les installations locales de traitement et de stockage du riz afin d’accroître la compétitivité, ont rapporté jeudi des médias d’Etat, citant un responsable du ministère de l’Agriculture et du développement rural.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont également restés inchangés, se situant entre $400 et $418 la tonne, en raison du manque de demande et du taux de change entre le baht et le dollar américain. Avec une moyenne de $409, le riz thaïlandais était toujours près de son plus haut niveau depuis juin 2018.

La demande reste stable car la hausse des prix a dissuadé les acheteurs. Un baht fort a maintenu les taux élevés par rapport aux concurrents depuis le début de l’année.

Toutefois, les inondations dans le nord-est de la Thaïlande pourraient affecter l’offre, de même que les dommages estimés à plus de 240 000 hectares de terres agricoles à la suite des inondations causées par la tempête tropicale Podul. “Pour le moment, l’offre ne suscite aucune préoccupation immédiate, mais nous devrons voir dans quelle mesure l’inondation affectera l’approvisionnement en riz vers la fin de l’année“, a déclaré un négociant basé à Bangkok.

Le Bangladesh, qui se remet également d’une inondation dévastatrice, étudie la possibilité d’introduire de nouvelles variétés de riz et de nouvelles technologies afin de réduire les coûts de production et d’accroître la production nationale, a déclaré le ministre de l’Agriculture, Abdur Razzaque. Dacca n’a pas été en mesure de conclure des accords avec l’étranger depuis la levée en mai de l’interdiction d’exportation, son riz étant plus cher que celui de l’Inde ou de la Thaïlande, malgré la récente chute des prix locaux.

L’Indonésie aurait décidé d’acheter du riz et du sucre à l’Inde. Le commerce bilatéral est actuellement en faveur de l’Indonésie et les exportations de riz et de sucre de l’Inde contribueront à combler le déficit commercial. Cette décision d’importer du riz et du sucre indiens aurait été prise par Jakarta à la suite de la décision de l’Inde de rehausser les droits sur les importations de l’huile de palme de Malaisie, mettant ainsi les deux premiers producteurs d’huile de palme sur un pied d’égalité. (voir La Chronique Matières premières agricoles au 5 septembre 2019).

En Irak, la production de riz devrait atteindre 600 000 tonnes en 2019 a annoncé le ministère de l’Agriculture. La superficie plantée couvre 645 000 dounams (un dounam = 2 500 m2) le plus important depuis 20 ans, en raison des pluies abondantes, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hameed al-Nayef, précisant que la production pourrait couvrir 70% des besoins locaux. L’Irak a besoin d’un million de tonnes de riz par an pour satisfaire la demande intérieure.

SUCRE

Un marché du sucre qui a vécu cette semaine au tempo du marché du pétrole impacté par l’attaque samedi de sites pétroliers en Arabie saoudite. En effet, des cours élevés du pétrole incitent des pays producteurs d’éthanol, au premier rangs desquels le Brésil, à utiliser plus de canne à sucre pour fabriquer de l’éthanol, très compétitif face au brut, et moins à la fabrication de sucre. D’où une offre moindre en sucre et donc des prix en hausse.

Ceci dit, l’annonce par l’Arabie saoudite d’une reprise assez rapide de sa pleine production a fait redescendre le marché, mais qui demeure soutenu par la perspective d’un déficit entre la production et la demande en 2019/20 que le groupe Sopex estime à 6,3 Mt. L’analyste John Stansfield, dans sa présentation à une conférence sur le sucre à Nairobi en début de semaine, a estime que la production mondiale chuterait à 177,1 Mt face à une consommation estimée à 183,4 Mt. La campagne 2018/19 serait excédentaire de 2,5 Mt, estime-t-il. Selon le spécialiste, la production brésilienne baisserait à 25,5 Mt en 2019/20 après avoir atteint un pic de 36 MT en 2017/18. De la même façon, l’Inde produirait 26,5 Mt contre 32,9 Mt.

Ainsi, le sucre roux à terminé hier soir à New York à 10,99 cents la livre (lb) contre 10,89 cents vendredi dernier, tandis que le blanc cotait hier à Londres $ 321,9 la tonne contre $ 329,4 en fin de semaine dernière. Notons que lundi, il avait grimpé à 11,34 cents en réaction à la flambée du pétrole.

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