Un nouveau rapport confirme la hausse du travail des enfants dans le cacao en Côte Ivoire et au Ghana

 Un nouveau rapport confirme la hausse du travail des enfants dans le cacao en Côte Ivoire et au Ghana
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Un nouveau rapport des chercheurs de l’institut de recherche NORC de l’Université de Chicago[1] et financé par le département américain du Travail (Rapport final de Norc : “évaluation des progrès accomplis dans la réduction du travail des enfants dans les régions productrices de cacao de Côte d’Ivoire et du Ghana”) confirme la hausse du travail des enfants effectuant des travaux dangereux dans la production de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. Elle est évaluée à 13% sur les dix dernières années ( 2008/09 à 2019/2019). “Malgré les efforts déployés par les gouvernements, l’industrie et d’autres parties prenantes clés dans la lutte contre le travail des enfants et le travail dangereux des enfants au cours des 10 dernières années, les taux de prévalence du travail des enfants et du travail dangereux des enfants n’ont pas baissé“, indique le rapport. Ainsi, la proportion d’enfants issus de ménages agricoles dans les zones de culture du cacao qui sont engagés dans le travail des enfants dans le secteur du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana était passée à 45% en 2018/19 ( 38% en Côte d’Ivoire et 55% au Ghana) contre 31% en 2008/09. Les niveaux correspondants pour les travaux dangereux sont passés de 30% à 43%.

Une version antérieure du rapport avait été vivement contestée par la Côte d’Ivoire et le Ghana notamment sur le plan méthodologique (Lire : La Côte d’Ivoire et le Ghana refusent de valider le rapport américain sur le travail des enfants dans le cacao). Le Ghana a de nouveau remis en question les données du nouveau rapport après que le département américain du Travail a nommé un groupe d’experts indépendants pour mener un examen.

Le nouveau rapport a toutefois réduit l’estimation du nombre d’enfants travaillant actuellement dans la production de cacao dans les deux pays à 1,56 million, contre plus de 2 millions dans l’étude d’avril (Lire : En 10 ans, hausse de 10% des enfants travaillant dans le cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana), affirmant qu’il avait changé la façon dont il pondérait les données. En outre, il confirme que l’augmentation de plus de 60% de la production totale de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana n’a pas entrainé une augmentation similaire du travail des enfants. Enfin, depuis la dernière enquête en 2013/14, le rapport observe que les taux de travail des enfants se sont stabilisés et que la fréquentation scolaire dans les zones de culture du cacao avait augmenté. Ainsi, la fréquentation scolaire des enfants des ménages agricoles est passée de 58% à 80% en Côte d’Ivoire et de 89% à 96 % au Ghana. Néanmoins, l’exposition des enfants aux produits agrochimiques a considérablement augmenté au cours des 10 dernières années.

Mais des résultats tangibles des programmes des entreprises

Une deuxième étude, également réalisée par Norc et financée par la World Cocoa Foundation (Assessment of Effectiveness of Cocoa Industry Interventions in Reducing Child Labor in Cocoa Growing Areas of Côte d’Ivoire and Ghana) montre que les initiatives de réduction du travail des enfants âgés de 5 à 17 ans financées par l’industrie du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana conduit à une probabilité plus faible et à une prévalence plus faible du travail des enfants et du travail dangereux des enfants. L’étude a été menée en comparant les ménages des communautés où un programme de lutte contre le travail des enfants a été mené par l’industrie aux ménages des communautés similaires qui n’en ont pas bénéficié. Ainsi, le travail dangereux des enfants – par exemple, soulever des poids lourds, utiliser des outils tranchants, pulvériser des pesticides – a été réduit d’un tiers dans les communautés où des programmes d’entreprise sont en place.

La WCF souligne que depuis 2001 plus de $215 millions des sociétés membres ont été investis dans ces programmes de en partenariat avec les communautés cacaoyères ivoiriennes et ghanéennes, pour lutter contre le travail des enfants. Et devraient poursuivre se travail inique la WCF. Elle cite notamment, une couverture des systèmes de surveillance et de réparation du travail des enfants à 100% d’ici 2025, contre environ 20% en 2019, dans leurs chaînes d’approvisionnement directes en Côte d’Ivoire et au Ghana. Mais aussi, le lancement prévu par le gouvernement de Côte d’Ivoire d’un mécanisme de financement commun de $120 millions pour l’enseignement primaire en partenariat avec la Fondation Jacobs, qui vise à atteindre 5 millions d’enfants, dont $25 millions attendus de l’industrie.

 

[1] Cette étude a été réalisée par Norc en collaboration avec le Bureau des affaires internationales du travail du Département du travail des États-Unis, les gouvernements de Côte d’Ivoire et du Ghana, la World Cocoa Foundation, des organisations de la société civile et plusieurs organisations internationales intéressées par le travail des enfants .

 

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