La fin d’année sonne l’alerte sur les marchés, le monde, l’Afrique et les vieux démons

 La fin d’année sonne l’alerte sur les marchés, le monde, l’Afrique et les vieux démons
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Aux veilles des fêtes de fin d’année, les marchés mondiaux s’inquiètent profondément de l’impact du nouveau virus Omicron. Vendredi, les cours mondiaux du coton ont perdu 2%, le café Robusta 1,5% et l’Arabica près de 1%, le sucre roux 1,5%, l’huile de palme 1,2% au plus bas en trois mois. Le cacao a glissé de 0,8% et ce matin sur les marchés à termes asiatiques, le caoutchouc naturel baissait de 2,6%. Entraineur des autres matières premières, le pétrole -Brent- a chuté de 2% sur la seule journée de vendredi.

Vendredi encore, les marchés financiers en Europe comme au Etats-Unis ont terminé en baisse de 1,9% et 1,8% respectivement, tombant à leur plus bas en deux semaines. Les bourses des marchés émergents sont à leur plus bas depuis un an, malgré la décision de Pékin de légèrement réduire ses taux d’emprunts sur un an pour la première fois en 20 mois.  

Face à l’inflation des prix des produits alimentaires, l’Inde annonce aujourd’hui suspendre pour un an son trading sur les marchés à terme de ses principaux produits agricoles. Rappelons que le pays est le premier importateur d’huiles végétales et un des principaux producteurs mondiaux de blé, de riz entre autres produits.

L’onde de choc d’Omicron

Il faut dire que le bilan du coronavirus à ce jour est colossal avec plus de 5,6 millions de décès à ce jour recensés depuis début 2020 et 274,3 millions de personnes infectées, rappelle Reuters, et l’Omicron inquiète par la rapidité de sa propagation mais aussi parce qu’on semble ne plus en voir la fin de cetet pandémie. Quant à l’Afrique, à dimanche, le nombre de cas de Covid atteignait 9 155 697 cas, selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC). L’Africa CDC qui, avec l’Union africaine (UA), a tenu la semaine dernière sa toute première Conférence internationale sur la santé publique en Afrique (CPHIA 2021).

L’onde de choc d’Omicron a de lourdes incidences politiques et économiques qui, bien évidemment touchent tous les marchés. Car à la menace d’un coup porté aux perspectives de croissance économique se greffe le risque d’une inflation mondiale élevée qui conduirait les banques centrales à envisager des hausses de taux. En Europe, on réemprunte le chemin du confinement. Aux Etats-Unis, Goldman Sachs vient de recalculer à la baisse ses perspectives de croissance économiques au premier trimestre 2022 à 2% contre les 3% estimés précédemment, révisant aussi en légère baisse les deux trimestres suivants, à 3% contre 3,5% au second et 2,75% contre 3% au troisième.

Les Etats-Unis affaiblis

Politiquement, le gouvernement américain termine l’année affaibli aussi. Hier, la loi d’investissement national (Build Back Better- BBB) de $ 1,75 trillion a reçu un nouveau coup qui pourrait lui être fatal avec le retrait du soutien du sénateur démocrate Joe Manchin qui craint les répercussions de l’inflation sur l’économie ? Un retrait de son soutien qui a pris tout le monde par surprise et qui fait penser que la loi pourrait ne pas passer car les Démocrates sont majoritaires de très peu à la Chambre des Représentants alors que les Républicains font bloc pour votre contre cette proposition de loi. La position de Joe Machin pourrait entrainer d’autres désistements parmi les Démocrates. Rappelons que cette loi BBB a pour objectif d’accroître les filets de protection sociale, un pilier de la politique de Joe Biden.

L’Afrique aux prises avec la faim

Tout ceci aggrave la situation alimentaire en Afrique. En début de semaine dernière, l’ONU tirait la sonnette d’alarme : après une longue période d’amélioration entre 2000 et 2013, la faim s’est considérablement aggravée sur le continent africain. En 2020, plus de 281 millions d’Africains étaient sous-alimentés, soit 46 millions de plus qu’en 2019 et même 89 millions de plus qu’en 2014. En Afrique de l’Ouest se trouvent 27% des Africains sous-alimentés, en deuxième position derrière l’Afrique de l’Est où se trouvent 44% d’entre eux. Le produit intérieur brut réel en Afrique a chuté de 2,1% en 2020, principalement en raison de la pandémie de la Covid-19. Et l’inflation réveille de vieux démons…

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