Baromètre des entreprises sur l’huile de palme durable : peut mieux faire !

 Baromètre des entreprises sur l’huile de palme durable : peut mieux faire !
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La fameuse pâte à tartiner Nutella, qui cristallisait les critiques sur l’huile de palme, en particulier en France avec la taxe Nutella, est aujourd’hui un bon élève dans le nouveau classement des entreprises achetant de l’huile de palme réalisé par le Fonds mondial pour la nature (WWF). En effet, l’entreprise Ferrero, qui produit notamment le Nutella mais aussi Kinder et Ferrero Rocher, arrive en tête du classement avec un score de 20,5/22. L’entreprise utilise une huile 100% durable et s’est engagée dans la déforestation.

Le tableau de bord a évalué 173 détaillants, fabricants et entreprises de services alimentaires d’Australie, de Belgique, du Canada, du Danemark, de la Finlande, de la France, d’Allemagne, d’Indonésie, d’Irlande, d’Italie, de Malaisie, des Pays-Bas, de Pologne, du Portugal, de Singapour, de la Suède, de Suisse, du Royaume-Uni et des Etats-Unis.

L’Oréal arrive en seconde position du classement des industriels avec la note de 19,3. Pour le secteur de la restauration, c’est McDonald’s qui prend la première place du classement mais avec un score de 13,8 points sur 25 seulement. Sodexo, le groupe français, arrive lui troisième mais avec la note de 10.

Des progrès louables ont été réalisés ces dix années souligne le WWF mais regrette que de nombreuses entreprises n’utilisent pas 100% d’une huile de palme certifiée durable. Au cours des trois derniers tableaux de bord, le volume total déclaré en huile de palme durale RSPO pour les entreprises évaluées a régulièrement augmenté, passant de 29% (2013) à 39% (2016) et à 58% dans le dernier tableau de bord. « Une tendance encourageante mais lente à l’adoption. Néanmoins, les entreprises doivent déployer de gros efforts concertés pour atteindre 100% en 2020 » souligne le WWF.  Globalement aussi seuls les trois quarts des entreprises se sont engagées publiquement à s’approvisionner à 100% d’huile RSPO. En outre, indique le WWF, moins d’un tiers des entreprises évaluées exigent une politique sans déforestation de leurs fournisseurs.

Au-delà de la déforestation

Le prochain grand défi pour les producteurs d’huile de palme est d’aller au-delà de la réduction de la déforestation et d’examiner l’ensemble de leurs activités tout au long de la chaîne de valeur pour empêcher qu’elles aggravent le changement climatique, estime Darrel Webber, président de Darrel Webber, PDG de la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO). « Les gens se demanderont pourquoi vous utilisez des combustibles fossiles dans vos opérations” ou Quelles sont vos émissions de carbone par tonne d’huile de palme produite? ” a-t-il déclaré à la Fondation Thomson Reuters. Précisant que “Les problèmes liés au changement climatique existent depuis longtemps, mais il y a un plus grand sentiment d’urgence“.

Pour Darrel Webber, qui va quitter la présidence de la RSPO après neuf années en son sein, souligne que si des progrès sensibles ont été réalisés en Asie dans la lutte contre la déforestation, l’une des  plus grandes menaces pesant sur les forêts réside dans les marchés “frontaliers” en Afrique et en Amérique latine, où la demande d’huile de palme augmente mais où l’offre locale reste relativement faible.

Les négociants doivent redoubler d’efforts

Moins visibles et moins confrontés au boycott, les grands négociants de matières premières doivent eux aussi mieux communiquer sur leurs engagements en matière de déforestation et leurs réalisations étant au cœur de la chaîne d’approvisionnement des entreprises de l’agroalimentaire. Le baromètre publié par l’ONG américaine Ceres montre que les négociants les plus importants, comme Budge, Cargill, Louis Dreyfus, COFCO, etc.  ont encore du chemin  à parcourir.

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