Malgré la baisse fin 2021, les broyages de cacao en Amérique du Nord augmentent de 4% sur l’année

 Malgré la baisse fin 2021, les broyages de cacao en Amérique du Nord augmentent de 4% sur l’année
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C’est la surprise! Les broyages de fèves de cacao en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada, Mexique) ont carrément baissé au dernier trimestre 2021 alors que courtiers et analystes s’attendaient à une hausse d’au moins 3% à 4%… Et la baisse est tout de même significative, de l’ordre -1,2% ce qui porte les volumes broyés sur ces trois derniers mois de l’année à 116 613 tonnes (t), a annoncé hier la National Confectioners Association (NCA).

Ceci dit, l’honneur est sauf sur l’année ! Selon nos calculs, les broyages nord-américains sur l’année calendaire 2021 totaliseraient 481 688 t, en hausse de 4,11% sur 2020. Les volumes broyés reviennent à leur niveau de 2019 -d’avant la Covid- et les dépasse même légèrement de 0,47%.

CACAO : Broyages en Amérique du Nord

en tonnes 2021 2020 2019
1er trimestre 117 956 115 591 121 801
2è trimestre 123 719 110 776 124 050
3è trimestre 123 399 118 260 123 208
4è trimestre 116 614 118 043 110 371
TOTAL 481 688 462 670 479 430
Source : National Confectioners Association. Comprend Etats-Unis, Canada, Mexique

 

A titre de comparaison, rappelons que l’Europe a enregistré un bond de 6,3%, à 365 826 tonnes (t), et même de 8,3% à 101 149 t dans la seule Allemagne sur ce même quatrième trimestre 2021 (lire : Les broyages de cacao en Europe atteignent des niveaux record en 2021). L’Asie, quant à elle, a affiché une progression de 6,33%, à 231 309 tonnes (t) (lire nos informations cacao vendredi dernier : La Chronique Matières premières agricoles au 13 janvier 2022). En cette fin 2021, l’Asie est en phase de dépasser l’Amérique du Nord en termes d’activité de broyages. Plus que jamais, on peut s’interroger sur la pertinence de l’aune des chiffres de broyages pour évaluer la consommation de chocolat dans une région donnée…

Petite précision pour pleinement apprécier ce chiffre du dernier trimestre en Amérique du Nord, l’activité de 16 agroindustries et non 17 comme d’habitude, ont été recensés par la NCA. Ceci pouvant aussi expliquer cela, du moins en partie.

A noter que le célèbre chocolatier suisse Lindt & Sprüngli avait tiré la sonnette d’alarme cette semaine. Mardi, il avait déclaré prévoir une hausse de consommation de chocolat moindre en 2022 par rapport à 2021, pointant un doigt accusateur vers les goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement en Amérique du nord. Rappelons que Lindt, qui a maintenu ses dépenses de marketing pendant toute la période de la Covid, rappelle Reuters, a enregistré une croissance à double chiffre en Europe et dans son segment de ventes digitales alors que l’Amérique du Nord a ralenti à 10,7% de croissance sur l’ensemble de l’année 2021 contre 18,8% sur le seul premier semestre 2021. Le ralentissement dans les six derniers mois de l’année est patent.

Le ralentissement, explique Lindt, « a été partiellement dû à un goulet d’étranglement temporaire dans la chaine d’approvisionnement liée à une pénurie de main d’ouvre et de matériaux sur les trois sites de production de Russel Stover », la marque américaine détenue par le groupe suisse. Une situation qui a commencé à s’améliorer à la fin de l’automne 2021 et qui devrait être normalisé au premier trimestre 2022, souligne le groupe.

Sur 2022, Lindt s’attend à une croissance de ses ventes de 5% à 7%. Il s’attend à pouvoir annoncer le 8 mars, lorsqu’il dévoilera l’ensemble de ses résultats sur son exercice écoulé, une marge opérationnelle d’environ 14% en 2021 et qui devrait grimper à 15% en 2022.

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