Brésil : nouveau recul des exportations vers l’Afrique en 2015

 Brésil : nouveau recul des exportations vers l’Afrique en 2015
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Présenté il y a quelques années de façon quelque peu imprudente comme un « nouvel Eldorado », le Brésil connaît une crise économique doublée d’une crise politique. En 2015, le PIB a reculé de 2015. Sur le front externe, les exportations ont baissé de 14% à $191 milliards et l’excédent de la balance commerciale ($20 milliards) n’a pu être obtenu qu’au prix d’une déflation brutale des importations (-24%, $171 milliards).

Les exportations vers l’Afrique, qui avaient déjà baissé de 9,5% en 2014, ont fléchi bien davantage encore en 2015 (-15,5%) pour se situer à $8,2 Mds. L’Egypte, l’Afrique du sud et l’Algérie ont été les trois premières destinations avec un montant total de $4,5 mds.

L’impact de la crise pétrolière

En Afrique subsaharienne, le Brésil a souffert des conséquences des difficultés des deux pays pétroliers qui sont ses deux principaux marchés : le Nigéria  $ 688 millions (-28%) et l’Angola $648 millions (-48,6%). Les produits agroalimentaires, fer de lance de la présence brésilienne dans cette zone, ont subi directement le contrecoup de la baisse des cours mondiaux de l’or noir.

Au Nigéria, le principal produit brésilien commercialisé est le sucre. Les exportations brésiliennes du produit brut ont diminué de 35% à $304 millions et celles de sucre raffiné, de 24,8% à $101 millions. Les ventes de tabac ont progressé de 9% à $ 24 millions.

En Angola, les produits alimentaires ont subi le contrecoup de l’effondrement des recettes pétrolières avec des baisses généralisées et brutales : sucre raffiné  -54,3% ($81 millions), viande de poulet congelée -50,1% ($39 millions) ; viande de porc congelée -50,6% ($38 millions),  farine de maïs  -25,3% ($ 35 millions), saucisses et saucissons  -64% ($23 millions).

Dans les pays non-pétroliers, la situation a été sensiblement différente. Les exportations brésiliennes vers le Ghana, le 3e marché en Afrique subsaharienne, ont baissé de 14,1% à $183 millions et cette baisse a affecté les produits agroalimentaires : -7,4% pour le sucre raffiné ($61 millions) et -54,9% pour les abats de volaille ($11 millions) et -75,8% pour l’alcool ($2,4 millions). Cependant, l’évolution a été positive pour la Mauritanie : +33,5% à $141 millions pour les exportations totales, avec une forte poussée pour le sucre raffiné (+71%, $124 millions).

Au Sénégal, les exportations de riz, le produit vedette, ont fléchi de 12% à $31 millions, tandis que le sucre raffiné a fait un bond en avant de 127%  à $43 millions. Les ventes d’œufs ont grimpé de 22,7% à $7 millions, et celles d’équipements agricoles ont bondi de 629% à $17 millions.

Au Bénin, les ventes de sucre raffiné ont augmenté de 39% pour atteindre $68 millions mais celles des autres produits agroalimentaires ont fléchi, notamment les abats de viande dinde congelée (-35,9%, $15 millions) et de poulet (-31,2%, $11 millions), ainsi que le riz (-77%, $4 millions).

Une poussée « à l’espagnole »

Si on est loin d’une offensive généralisée des Brésiliens en Afrique, la détermination des entreprises de l’agroalimentaire demeure intacte. Les grands groupes de l’agroalimentaire continuent à s’intéresser au continent en raison de son potentiel. Surtout, la crise du marché domestique pousse un nombre croissant d’entreprises brésiliennes, notamment de PME, à exporter pour survivre, dans un schéma qui n’est pas sans ressembler à celui de l’Espagne depuis l’éclatement de la crise. Malgré leurs difficultés, les entreprises brésiliennes demeurent des concurrents qu’il convient de surveiller de près. 

 

 

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