La Chronique Matières premières agricoles au 20 mai 2021

 La Chronique Matières premières agricoles au 20 mai 2021
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La semaine a été plutôt volatile sur les marchés financiers qui se sont apaisés quelque peu ce matin face aux statistiques outre-Atlantique rassurantes, les investisseurs reléguant au second plan leurs craintes de voir l’inflation américaine contraindre la Réserve fédérale à durcir sa politique monétaire. En outre, les investisseurs américains se sont félicités de la nouvelle baisse des inscriptions au chômage qui sont revenues à leur plus bas niveau depuis le début de la pandémie de la Covid-19. Mais le sentiment général reste fragile. “On est toujours dans un marché qui essaie de déterminer comment va évoluer l’inflation et ce que cela pourrait signifier pour la politique de la Fed au bout du compte”, explique Kyle Roda, analyste marché d’IG.

Sur les marchés monétaires, l’euro a terminé hier soir en légère hausse, à $ 1,2222. Quant à la livre sterling, elle enregistre sa troisième semaine de progression face au dollar, sur fond de redressement économique et de réouverture de son économie et du pays aux arrivées de l’étranger.

Un mot sur les cryptomonnaies qui font beaucoup parler d’elles actuellement en raison de fluctuations majeures. Le bitcoin est remonté hier de +12,6% à plus de $ 41 000 après avoir chuté à son plus bas en quatre mois à 30 066 mercredi sur fond d’inquiétudes concernant le durcissement de la réglementation en Chine sur les cryptomonnaie

Le marché pétrolier a terminé la période sous revue en baisse sur des anticipations d’une hausse de l’offre de l’Iran après les progrès réalisés en vue d’un accord sur le programme nucléaire. Le baril de Brent a clôturé à $ 66,32 et le brut léger américain (WTI) à $ 63,02.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUC –  COTON HUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

Mauvaise semaine pour le cacao ! Partie vendredi dernier de £ 1 689 la tonne à Londres, l’échéance juillet a clôturé hier soir en baisse de £ 57, à £ 1 632. A New York, la perte a été de $ 30, passant de $ 2 474 à $ 2 444.

En Côte d’Ivoire, l’atmosphère dans la filière est plutôt tendue entre les négociations avec les multinationales (lire : Le bras de fer Côte d’Ivoire/Ghana vs. les multinationales sur le prix du cacao s’accélère) et les pannes d’électricités qui rendent le travail difficile et font chuter les broyages nationaux, un des fers de lance de la politique cacaoyère nationale. Si ces broyages entre le 1er octobre, début de l’actuelle campagne 2020/21, et fin avril demeurent toujours en hausse de 2,1% à 335 000 t contre 328 000 t sur la même période l’année dernière, ils ont chuté de 8,7% sur le seul mois d’avril, à 42 000 t. En cause, essentiellement ces problèmes de coupures d’électricité qui compromettent aussi la performance de broyages sur ce mois de mai, attendue en baisse de 40%, à 25 000 t selon l’association des exportateurs Gepex. Et la situation pourrait encore empirer en juin, a-t-il indiqué, avec pour alternative pour les broyeurs de transformer ailleurs, dans leurs usines en Europe et aux Etats-Unis (lire : Les broyages de cacao en Côte d’Ivoire compromis par les pénuries d’électricité). Rappelons que la Côte d’Ivoire rivalise avec les Pays-Bas comme premier broyeur mondial de fèves mais sa capacité installée, de 712 000 t, demeure largement sous-utilisée.

Actuellement, il fait très sec en Côte d’Ivoire ce qui impacte la taille des fèves et pourrait réduire la durée de la campagne intermédiaire qui habituellement dure d’avril à septembre, ont expliqué à Reuters des producteurs. Et le prévisionniste Climate42 s’inquiète aussi de l’impact de ce temps très sec sur la campagne prochaine, surtout si les pluies sont faibles en août.

Pour l’heure, les arrivages aux ports ivoiriens ont totalisé 1,916 Mt du 1er octobre au 16 mai, en hausse de 7% sur la même période la campagne dernière, selon les exportateurs.

En Côte d’Ivoire encore, 22 personnes ont été inculpées mercredi pour avoir eu recours au travail des enfants dans leur plantation de cacao dans la ceinture de production de Soubré (lire notre information : 20 ans de prison pour 5 producteurs de cacao en Côte d’Ivoire qui font travailler des enfants).

Côté entreprise, le premier chocolatier français Cemoi passerait sous pavillon belge avec son rachat par le groupe familial Sweet Products. La nouvelle entité formerait le numéro un mondial en matière de chocolats sous marques distributeurs et pèserait plus de €1,2 milliard de chiffre d’affaires (Lire : Concentration en vue dans le chocolat en Europe avec le rachat de Cémoi par le belge Sweet Products).

CAFÉ

Il grimpe, il grimpe, le café ! Parti vendredi dernier de $ 1,45 la livre (lb), l’Arabica a clôturé hier soir à son niveau de prix le plus élevé en quatre ans, à $ 1,5365. Une fête partagée par le Robusta qui est passé, à Londres, de $ 1 417 en fin de semaine dernière à $ 1 490 à la clôture hier soir à Londres.

Et pour cause ! L’offre se contracte un peu partout…. En Colombie, les manifestations anti-gouvernementales, parfois violentes, sont dans leur quatrième semaine et perturbent les opérations d’exportation du café chez le n°3 mondial d’Arabica.

Au Brésil, le consultant renommé en la matière, Safras & Mercado a révisé à la baisse hier ses précédentes prévisions, estimant la récolte cette année à 56,5 millions de sacs de 60 kg (Ms) contre les 57,1 Ms estimés précédemment. D’autres analystes sont encore plus pessimistes, le courtier StoneX avançant le chiffre de 51,4 Ms. A noter que c’est l’Arabica qui est impacté, Safras estimant sa récolte à 34,7 Ms contre les 35,2 Ms avancés précédemment, tandis qu’il a révisé à la hausse de 100 000 sacs la production de Robusta – « conilon » – qui atteindrait 21,8 Ms. A ces niveaux de volume révisés, la production d’Arabica baisserait de 31% cette année par rapport à la dernière tandis que celle de Robusta progresserait de 12%. Alors, certes, le n°1 mondial du café est dans son année basse de son cycle caféier mais la contraction attendue serait plus forte qu’habituellement, souligne le consultant. Rappelons que l’Arabica est plus délicat que le Robusta et leurs zones de productions différentes, avec de meilleures pluies dans les régions du Robusta. En outre, la récolte a pris du retard, Safras estimant que 11% des superficies caféières ont été récoltées contre 13% en moyenne ces cinq dernières années. Rappelons que la moitié de l’approvisionnement mondial en Arabica provient du Brésil.

Au Guatemala, 6ème exportateur mondial d’Arabica, les exportations sont attendues en baisse de 3% cette campagne, à 3,1 Ms contre 3,2 Ms la campagne précédente, selon l’association du café Anacafé. En cause, de faibles prix aux planteurs, peu incitatifs et donc un manque de main d’œuvre accentué par la Covid et des pluies erratiques. Rappelons que le 12 mai, le Honduras, qui est le plus important exportateur de café en Amérique centrale, de l’Arabica, a lui aussi révisé encore à la baisse de 8,3% ses prévisions de production pour cette année, après avoir déjà réduites ses prévisions initiales de 10,7% en janvier. Ainsi, ses exportations sont maintenant estimées par l’Institut national Ihcafé à 6,7 millions de sacs de 46 kg contre le chiffre de 7,3 Ms avancé précédemment. Les caféiers sont impactés par la maladie de la rouille qui sévit encore cette année après plus de 25 journées de pluie liées aux tempêtes Eta et Iota, mais aussi la contrebande de café vers le Guatemala et, dans une moindre mesure, le Nicaragua. La rouille devrait aussi impacter la prochaine campagne qui démarrera en octobre mais Ihcafé n’a pas encore donné d’estimations.

Quant à la situation des marchés du Robusta en Asie cette semaine, on a pu constater une contraction de la prime versée pour le café du Vietnam, les producteurs dans les Central Highlands se voyant proposer 32 800 à 34 000 dongs ($1,42-1 ,48) le kilo contre 32 600 à 33 900 dongs la semaine dernière. L’offre est faible car il ne resterait que 5% à 7% de la récolte 2020/21 encore entreposée, selon un trader basé dans la ceinture de production. Or, les producteurs ne trouvent guère attractifs les prix actuels qu’ils considèrent couvrir à peine leurs frais de production, et rechignent à vendre ce qui leur reste en café. A noter que la météo dans les Central Highlands est actuellement très favorable au développement de la nouvelle récolte, la prochaine campagne démarrant en octobre.  A l’export, le Robusta du Vietnam s’est vendu cette semaine avec une prime de $ 20 seulement sur l’échéance juillet contre $ 55 la semaine dernière.

L’Indonésie prend bel et bien le relais du Vietnam avec une campagne qui monte en puissance et des volumes toujours plus importants de café qui arrivent. Ceci dit, ce n’est pas l’explosion car la récolte est estimée être de 10% inférieure à celle de la campagne dernière. D’où un tassement des prix avec des primes de $ 110 à $ 120 par rapport au contrat juillet sur le terme de Londres, contre $ 120 il y a deux semaines.

En Ouganda, les volumes exportés en avril ont bondi de 49% par rapport à l’année dernière, à 537 538 sacs de 60 kg, selon Uganda Coffee Development Authority (UCDA). En effet, les caféiers nouvellement plantés ont de bons rendements et la météo est favorable. Rappelons que l’Ouganda est le premier exportateur africain de café, essentiellement du Robusta.

Côté consommation, aux Etats-Unis, pour la première fois en quatre mois, les stocks de café vert dans les ports ont augmenté de 83 405 sacs pour totaliser 5,76 Ms, selon la Green Coffee Association.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc a été rythmé par la pandémie de la Covid-19 en terminant sur une note positive hier à 274,4 ($2,3) le kilo contre 242 yens vendredi dernier sur l’Osaka Exchange et à 13 405 yuans ($2 082) la tonne sur le marché de Shanghai contre 13 280 yuans. Une remontée des cours, après une forte chute – 4% vendredi dernier, portée par les craintes d’une résurgence de la pandémie de la Covid-19 en Asie du Sud-Est puisse ralentir la production de caoutchouc. La Thaïlande fait face à une troisième vague de l’épidémie plus tenace, pour l’instant dont l’épicentre est à Bangkok, tandis que l’Indonésie, deuxième producteur mondial,  a mis en place des barrages routiers lundi pour dépister la Covid-19 parmi les voyageurs revenant des vacances de l’Aïd, alors que les craintes grandissaient que les rassemblements de masse et les variant du virus puissent déclencher une flambée de nouveaux cas.

Mais les cours ont été volatils et les pressions à la baisse sont venues du ralentissement de la croissance des usines chinoises en avril et deventes au détail plus faibles qu’anticipées, tandis que  les prix de gros d’avril au Japon, ont augmenté à leur rythme le plus rapide en six ans et demi, la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières ont rongé les marges des entreprises, même si l’inflation des prix à la consommation reste modérée. Un Japon qui a étendu ses mesures de confinement.  S’ajoute la faiblesse des actions mondiales et des prix du pétrole.

La situation de l’offre et de la demande mondiale de caoutchouc naturel est déficitaire en avril avec une production à 903 000 tonnes pour une demande de 1,129 million de tonnes, selon l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC). Si les fondamentaux sont favorables, l’association souligne que les prix tant sur les marchés à terme que physiques ont été relativement volatiles au mois d’avril par rapport au mois de mars. Des prix sensibles bien sur aux taux alarmants au coronavirus dans certains pays et aux mesures de confinement prises dans la foulée entravant la reprise économique.

Dans une interview accordée à Bloomberg, le premier producteur mondial de caoutchouc, Sri Trang Afgro-Industry Plc basé en Thaïlande, estime que les prix du caoutchouc vont progresser avec le rebond de la demande de pneumatique liée à la reprise du marché automobile, tandis que l’offre devrait demeurer stable. «Dans le passé, l’offre augmentait à un rythme plus rapide que la demande, mais cette année, l’offre croît beaucoup plus lentement» indique Veerasith Sinchareonkul, directeur général de Sri Trang Afgro-Indusry Plc. La demande de caoutchouc devrait augmenter de 5 à 7% en 2021 pour une croissance  de l’offre stable à 2% a-t-il déclaré.

Côté entreprise, le group BMW sera le premier groupe automobile à utiliser à partir du mois d’août prochain les nouveaux pneus de Pirelli contenant du caoutchouc naturel et du rayonne certifiés durables (Forest Stewardship Council-FSC).

COTON

Le coton a continué de glisser cette semaine pour terminer hier à 81,53 cents la livre contre 82,43 cents vendredi dernier dans un marché volatil. Les pluies abondantes sur l’ouest du Texas laissant envisager une  amélioration de la production ont rythmé le marché.

Evolution des cours du coton

Source : ICE

Le dernier rapport WASDE du département américain de l’Agriculture (USDA) démontrait une situation mondiale plus nuancée pour 2021/22. Ainsi, l’offre mondiale serait globalement inchangée – la hausse de la production étant compensée par des stocks de départ plus bas – et les stocks de clôture seraient en baisse en raison d’une forte reprise de la consommation, à son niveau le plus élevé en quatre campagnes. Une consommation mondiale qui devrait croître de 3,5% en 2021/22, un niveau fréquemment jugé par de nombreux opérateurs surestimé. Du côté de la production, elle grimperait de 5,5% avec des hausses anticipées en Australie, au Brésil,  en Inde, au Mali, au Pakistan et en Turquie mais une baisse en Chine.

Au Togo, la production de coton en 2020/21  est en forte chute à 66 000 tonnes contre 117 000 tonnes en 2019/20. Une baisse de 43% imputable aux aléas climatiques, à la mauvaise qualité des semaines et à la pandémie de la Covid-19, selon le bilan exprimé lors de la réunion de concertation entre la Nouvelle société cotonnières du Togo (NSCT) et la Fédération nationale des groupements de producteurs de coton (FNGPC) à Sokodo pour lancer la campagne cotonnière 2021/22. A cette occasion, la FNGPC a déclaré que l’objectif pour la campagne 2021/22 était d’emblaver 180 000 hectares pour une production de 139 000 tonnes.

En Afrique du Sud, la production de coton a aussi fortement chuté à 80 000 balles en 2020 :21 contre 134 000 balles lors de la campagne précédente (Lire : En Afrique du Sud, le coton ne fait plus recette).

HUILE DE PALME

Effet yoyo sur le marché de l’huile de palme qui finit en retrait avec deux jours consécutifs de forte chute à 4 109 ringgits ($991,43) la tonne contre 4 506 ringgits le 12 mai (les marchés étant fermés jeudi et vendredi). Les cours se sont abaissés dans le sillage du recul de l’huile de soja au Chicago Board of Trade et plus largement du marché de l’énergie, des matières premières et des actions.

Pourtant les stocks finaux seront probablement très serrés en mai avec une croissance soutenue des exportations – en  hausse de 16% du 1er au 20 mai selon AmSpec Agri Malaysai –  et d’un rythme de production plus lent.

La Malaisie a maintenu sa taxe à l’exportation de juin pour l’huile de palme brute à 8%, mais a relevé son prix de référence à 4 627,40 ringgits la tonne, a déclaré l’Office malaisien de l’huile de palme.

Dans l’Union européenne, les importations d’huile de palme au cours de la saison 2020/21 ont chuté à 4,61 millions de tonnes (Mt) contre 5,07 Mt un an plus tôt, selon les données de la Commission européenne.

Côté entreprise, le malaisien Sim Darby Plantation a affiché de bons résultats financiers au 1er trimestre 2021 avec une hausse de  20% de son bénéfice net à 562 millions de ringgits ($135,78 millions) et 21% de son chiffre d’affaires à 3,97 milliards de ringgits. Des résultats en amélioration en raison de la tendance haussière des prix du marché avec toutefois une demande qui n’a pas totalement récupérée de la pandémie. Le directeur général du groupe Mohamad Helmy Othman Basha estime que les prix de l’huile de palme brute devraient chuter au second semestre avec la hausse de la production. 

RIZ

Première reprise  en près de deux mois des prix à l’exportation en Inde avec l’appréciation de la roupie tandis que la faible demande a poussé les prix thaïlandais à un plus bas depuis plus de six mois.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont augmenté pour la première fois en sept semaines pour s’établir à $379-$385 la tonne contre $370-$374 la semaine dernière. Une hausse consécutive à l’appréciation de la roupie.

En Thaïlande, les prix Thaï 5% se sont abaissés  à $454- $475 la tonne, un plus bas depuis fin novembre,  contre $465- $473 la semaine dernière sous l’effet d’une faible demande. La Thaïlande a exporté 1,13 million de tonnes (Mt) de riz au cours des trois premiers mois de 2021, en baisse de  23% par rapport à la même période il y a un an, pour une valeur d’environ $695 millions, selon les données des douanes thaïlandaises. Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont restés inchangés pour une deuxième semaine à $490- $495 la tonne. Comme en Thaïlande, la demande est faible et les ventes lentes. Les exportations d riz au mois d’avril ont grimpé de 45,1% pour s’établir à 782 159 tonnes selon les chiffres des douanes vietnamiennes. Toutefois, sur les quatre premiers mois de l’année, elles sont en recul de 6,9% à 1,97 Mt.

Au Bangladesh, la production de riz devrait augmenter de 3,5% à 35,8 Mt  en avril par rapport à la période correspondante de l’année dernière grâce à une hausse des superficies et des rendements selon le le département américain de l’Agriculture (USDA).

SUCRE

Le sucre roux a franchi la barre des 17 cents la livre (lb), clôturant hier soir sur le marché à terme de New York à 17,04 cents contre 16,96 cents vendredi dernier. Quant au sucre blanc côté à Londres, il a légèrement glissé de $ 453,60 en fin de semaine dernière à $ 453,40 hier soir.

La décision annoncée hier par le gouvernement indien de réduire de 31,4% la subvention à l’export jusqu’à la fin de la campagne, fin septembre, soutient sans aucun doute le marché mondial.  Rappelons que l’année dernière, face aux stocks très élevés de sucre dans les entrepôts indiens qui pesaient sur les prix intérieurs, les autorités ont décidé de subventionner les exportations pour alléger le marché, augmenter le prix intérieur du sucre et aider les raffineries à retrouver une rentabilité. Une subvention qui avait alors été fixée à 5 833 roupies la tonne ($ 79,87) avec pour objectif d’exporter 6 Mt. Apparemment, 5,7 Mt auraient été effectivement expédiées ce qui conduit le gouvernement à réduire à 4 000 roupies l’aide étatique à l’export.

Actuellement, le marché mondial est bien approvisionné et relativement bien équilibré, avec des cours mondiaux qui sont élevés et qui devraient se maintenir dans une fourchette allant de 16,50 cents à 19 cents la livre, a-t-il été souligné mercredi lors de la conférence sur le sucre et l’éthanol qui s’est tenue à New York organisé par Santander Brazil, l’Organisation internationale du sucre (OIS) et Datagro. Ceci dit, tout pourrait basculer si la récolte au Brésil est encore plus faible qu’attendue ce qui pourrait provoquer des achats de crise, ou si la situation macroéconomique aux Etats-Unis et en Europe venait à changer notamment avec une inflation plus élevée, ce qui pourrait déclencher une hausse des taux d’intérêt et donc des ventes par les fonds d’investissements et spéculatifs de positions sur les matières premières.

Au Brésil où il fait beaucoup plus sec que d’habitude, le gouvernement s’attend à ce que la production dans le centre-sud, qui est la région de production la plus importante, baisserait de 4,6% en 2021/22 à 574,8 Mt. Ce serait son plus faible volume depuis 2018/19. Cette année, la superficie consacrée à la canne a baissé de 2,4%, à 7,5 millions d’hectares.

Dans l’UE, la production pourrait augmenter de 800 000 t en 2021/22 et atteindre 14,7 Mt malgré une baisse marginale des superficies emblavées, selon Peter De Klerk, senior économiste à l’OIS. Ses importations baisseraient à 1,45 Mt mais ses exportations aussi à 700 000 t.

Donc, on devrait avoir moins de sucre indien sur le marché alors que, parallèlement, le géant allemand Suedzucker annonce s’attendre à une belle reprise de la demande en Europe avec l’allègement des mesures de confinement et restrictions. Suedzucker qui a annoncé que ses pertes opérationnelles sur 2020/21 ont été ramenées à € -121 millions contre € -236 millions l’exercice précédent. Cette amélioration est liée au redressement des cours mondiaux au début de 2019/20 et en 2020/21 ; rappelons qu’en février, les prix ont atteint leur plus haut niveau en près de quatre ans. Ses bénéfices opérationnels ont grimpé à € 236 millions contre € 116 millions, grâce à ces prix du sucre mais aussi au programme de restructuration du groupe. Sur le prochain exercice 2021/22, Suedzucker a révisé ses prévisions de bénéfices opérationnels qui se situeraient entre € 300 et € 400 millions.

En Afrique, le gouvernement kényan a annoncé mercredi vouloir augmenter sa production qui est actuellement de 660 000 t afin de réduire ses importations qui sont de l’ordre de 300 000 t.

Côté consommation, notons que Kellogg a annoncé réduire de 10% le sucre dans ses céréales vendues sur le marché européen.

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