Le Cocobod obtient $ 1,3 milliard pour le cacao 2018/19 et veut $ 300 millions à part

 Le Cocobod obtient $ 1,3 milliard pour le cacao 2018/19 et veut $ 300 millions à part
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C’est le même montant mais pas tout à fait le même scénario. Le Cocobod du Ghana a signé hier, à Amsterdam, un prêt bancaire syndiqué de $ 1,3 milliard pour financer l’achat de fèves aux producteurs durant la campagne 2018/19 qui démarrera le 1er octobre. L’opération pourrait paraître quasi inaperçue, tant elle est habituelle  en cette période de l’année, et ce d’autant plus qu’on est exactement sur le même montant que l’année dernière (lire nos informations).

Quelque 21 établissement bancaires et financiers, menés par Amro Bank, Bank of China, Standard Chartered, Industrial and Commercial Bank of China ou encore Ghana International Bank, ont participé à cet emprunt que le Ghana s’est engagé à rembourser sur 12 mois au taux de 0,625% au dessus du Libor. Belle performance, l’emprunt a été sursouscrit de $ 550 millions, ou encore de 42%. Rappelons qu’il s’agit du plus important emprunt accordé pour pré-financer une campagne agricole et son exportation de toute l’Afrique de l’Ouest.

La première tranche du $ 1,3 milliard devrait être décaissée début octobre ce qui permettra, de suite, au Cocobod d’allouer les financements aux acheteurs locaux pour acquérir les fèves auprès des planteurs.

Rappelons, si besoin en est, que le Ghana est le n°2 mondial du cacao derrière la Côte d’Ivoire, avec pour objectif l’achat aux planteurs de 900 000 tonnes (t) la campagne prochaine, a précisé le directeur du Cocobod, soulignant que les achats en 2017/18 avaient atteint 903 000 t, soit davantage que le chiffre de 870 000 t donné le 13 septembre (lire nos informations).

Une enveloppe à part de € 300 millions, notamment pour l’irrigation

Mais le Cocobod, cette année, n’en reste pas là. Son patron, Joseph Boahen Aidoo, nommé début 2017, a décidé cette année de solliciter une enveloppe à part, de $ 300 millions, afin de mettre en œuvre des programmes à moyen et long termes. Il s’agit, notamment, d’investir dans l’irrigation ce qui pourrait doubler la productivité. Les négociations seraient en cours. 

Le directeur du Cocobod ne démord pas de l’idée qu’il faut jouer la carte de la productivité. Joseph Boahen Aidoo l’avait souligné en avril à CommodAfrica lors d’une interview à Berlin lors de la conférence de l’Organisation internationale du cacao (ICCO): “ La production de cacao au Ghana est menacée. C’est pourquoi nous prenons des mesures pour renforcer l’efficacité des fermes de cacao existantes afin que les agriculteurs puissent accroître leur productivité. C’est ce que nous avons entrepris depuis mon arrivée à la tête du Cocobod il y a un an et demi : faire passer les agriculteurs d’une faible productivité à une productivité plus élevée sur leur terre.” Pas un mot n’est dit sur les superficies.

Quant à la campagne à venir, rien n’aurait apparemment filtré à Amsterdam sur un éventuel changement de prix au planteur. On laisserait le suspens intact jusqu’au 1er octobre, date à laquelle, pour la première fois de leur histoire, la Côte d’Ivoire et le Ghana dévoileront en même temps ce prix garanti au producteur. La campagne dernière, il était à 7 600 cedis la tonne de fèves au Ghana, soit FCFA 893 le kilo, et en Côte d’Ivoire de  FCFA 700.

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