Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 21 septembre 2022

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 21 septembre 2022
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Le changement climatique est au cœur de l’Assemblée générale de l’Onu et l’Afrique, faiblement émettrice  de gaz à effet de serre, et pourtant fortement impactée (Lire : +1% de la température = +11% de risques de conflits en Afrique). La mobilisation de ressources financières sera déterminante. La BAD vient d’émettre pour la première fois une obligation verte en rand. L’actualité cette semaine nous emmène au Ghana, au Niger, au Nigeria et au Togo.

OBLIGATION VERTE

La Banque africaine de développement (BAD) a émis une obligation verte de 200 millions de rands d’une durée d’un an échéant en septembre 2023, la première à être libellée en rand sud-africain. La BAD avait déjà souscrit ce type d’obligations en dollars américains, en couronnes suédoises et en dollars australiens. Ces obligations vertes sont détenues spécifiquement pour des projets liés au climat et permettront aux investisseurs de démontrer leur soutien à l’environnement entreprises responsables sur le continent africain, telles que la prévention de la pollution, l’amélioration de l’efficacité énergétique, le développement d’une agriculture durable et le déploiement de systèmes de transport écologiques, entre autres, indique la BAD.

GHANA

Le Ghana a adhéré à  la Facilité régionale de soutien à la liquidité (RLSF), une initiative conjointe de African Trade Insurance Agency (ATI) de la Banque de développement KfW et de l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (Norad). Une adhésion qui va lui permettre de réduire les risques sur les investissements dans les énergies renouvelables et in fine susciter des investissements supplémentaires. 

En effet, la RLSF est un produit financier conçu pour répondre aux risques de liquidité à court terme auxquels sont confrontés les petits et moyens producteurs indépendants d’électricité (IPP) qui vendent de l’électricité aux services publics d’électricité. Elle améliore ainsi la bancabilité et aide ces projets à atteindre la clôture financière.

« La signature du protocole d’accord intervient à un moment opportun, alors que la demande d’énergie au Ghana augmente de 10 % par an et que le pays s’efforce d’accroître la contribution des sources d’énergie renouvelables à son bouquet énergétique » estime l’ATI.

Elle rappelle que le Ghana a l’un des taux d’accès à l’électricité les plus élevés d’Afrique (86,63 %), 74 % des habitants des zones rurales et 95 % des habitants des zones urbaines étant connectés au réseau électrique. Le pays dispose aussi d’un excédent d’électricité qu’il exporte vers les pays voisins. Les principales difficultés du secteur sont, selon l’ATI,  l’accès à une énergie électrique fiable et rentable et le déficit financier de la compagnie nationale d’électricité, l’Electricity Company of Ghana (ECG).

NIGER

Le Niger a lancé le projet d’accélération de l’accès à l’électricité – Haské – d’un coût de FCFA 180 milliards (€274,4 millions), financé par la Banque mondiale. Il vise à accélérer l’accès à l’électricité tant pour les ménages que les entreprises ou établissements publics et à développer les solutions de cuisson propres et efficace. L’objectif est de porter le taux d’électrification à 80% d’ici à 2035.

Rappelons que le taux d’accès à l’électricité des ménages est particulièrement faible en majorité dans les zones rurales de l’ordre de 17% et que le bois énergie demeure la principale source énergétique des ménages (80%).

Le projet Haské s’articule autour de cinq composantes dont le renforcement et l’expansion des réseaux de transmission et de distribution pour accroitre l’accès au service électrique raccordé au réseau mais aussi le renforcement de l’écosystème pour le développement des mini –réseaux alimentés à l’énergie solaire photovoltaïque dans les zones rurales , le développement des solutions de cuisson propre et efficace, l’amélioration de la performance opérationnelle du service d’unité publique et  le renforcement institutionnelle.

La mise en œuvre du projet sera assurée par la Nigelec, l’Agence nationale pour l’électrification Rurale (Anper), l’Agence nationale d’énergie solaire (Anersol) et la direction de la promotion des énergies de cuisson du ministère de l’Énergie et des énergies renouvelables.

NIGÉRIA

Le Nigeria rejoint la Clean Energy Demand Initiative (CEDI), une initiative des Etats-Unis qui rassemble les secteurs public et privé pour développer les énergies propres et in fine lutter contre le changement climatique. Les sept entreprises qui se sont engagées en matière d’énergie renouvelables pour soutenir la transition au Nigeria sont : AB InBev, Akamai, HP, Iron Mountain, Lady Lawyer Foundation, Rife International et Unilever.

Le Nigeria est un pays très important, sinon l’un des plus importants, en termes de direction de la gestion du climat pour toute l’Afrique, parce que le Nigeria est un important producteur de gaz et de pétrole et la façon dont le Nigeria aborde la crise climatique enverra un message au reste du continent, aidera à définir la direction de notre gestion de la crise climatique », a déclaré John Kerry, l’envoyé spécial du président pour le climat.

Le Bureau des ressources énergétiques du Département d’État des États-Unis dirige le CEDI avec les parties prenantes concernées, notamment la Renewable Energy Buyers Alliance, RE100, le World Resources Institute, ainsi que des ONG et des partenaires nationaux.

TOGO

La 17ème édition du  Prix Africain du Développement (PADEV) , qui s’est déroulée du 15 au 18 septembre 2022 à Kigali au Rwanda,  a distingué  le Togolais Yao Azoumah, directeur Général de KYA-Energy Group, entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire,  et l’efficacité énergétique. Il a reçu le Prix Africain du Mérite et de l’Excellence dans la catégorie Energies renouvelables.

 

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