La Chronique Matières premières agricoles au 21 avril 2022

 La Chronique Matières premières agricoles au 21 avril 2022
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On semble bel et bien s’acheminer vers une hausse d’un demi-point des taux de la Réserve fédérale américaine début mai et d’une série de relèvements supplémentaires par la suite. Parallèlement, dans la zone euro, le scénario d’une première hausse de taux en juillet continue de se renforcer au gré des déclarations de responsables de la Banque centrale européenne (BCE). Ceci pèse sur les marchés financiers, d’autant que les confinements prolongés en Chine risquent d’alimenter l’inflation dans les semaines et les mois à venir tout en pesant sur l’activité.  L’inflation dans la zone euro en mars est de 7,4% sur un an.

Pourtant, hier soir, les bourses ont fini en hausse, les solides résultats des entreprises ayant ravivé l’appétit pour le risque. “Les actions montent et la confiance dans les marchés européens a globalement augmenté (…) malgré la hausse des rendements, la guerre en Ukraine et les anticipations de hausse des taux d’intérêt”, résume David Madden, analyste marchés chez Equiti Capital.

Côté monétaire, l’euro a terminé hier soir à $1,085.

Quant au pétrole, le ralentissement de la production libyenne de brut, affectée par une baisse de plus de 550 000 barils par jour en raison de blocages sur les principaux terminaux d’exportation, et les spéculations sur un possible embargo européen sur le pétrole russe soutiennent les cours. Le baril de Brent a terminé à $ 107,86 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 103,6.

CACAO  CAFE  CAOUTCHOUC  COTON  HUILE DE PALME  RIZ  SUCRE

CACAO

Les cours du cacao ont perdu durant la période sous revue, la tonne clôturant hier soir à Londres à £ 1 788 la tonne sur l’échéance juillet contre £ 1 803 en fin de semaine dernière, tandis qu’à New York elle terminait à $ 2 592 contre $ 2 636 en début de période sous revue.

Une fin de semaine en berne marquée par la publication des broyages en Amérique du Nord et en Asie qui sont tous les deux en baisse sur le premier trimestre de l’année calendaire. Ainsi, à fin mars, les broyages en Amérique du Nord ont glissé de 2,77% par rapport à début 2021 à 114 694 t, selon les chiffres de la National Confectioners Association (NCA) publiés hier. Toutefois, cette baisse peut s’expliquer par le fait qu’une usine n’a pas répondu à l’enquête alors qu’elle l’avait fait auparavant mais sans préciser les volumes impliqués. En Asie, la Cocoa Association of Asia annonce aujourd’hui une baisse de 0,25% à 213 313 t. Rappelons que les broyages en Europe ont grimpé de 4,4% sur la même période.

En Côte d’Ivoire, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont totalisé 1,739 Mt du 1er octobre au 17 avril, selon les exportateurs, en baisse de 0,8% sur la même période la campagne dernière.  

CAFE

Le café se porte toujours bien, l’Arabica évoluant de $ 2,2375 la livre (lb) en fin de semaine dernière à $ 2,281 hier soir à New York tandis que le Robusta à Londres passait de $ 2 099 à $ 2 114 la tonne, tous deux sur l’échéance juillet.

La tendance est plutôt haussière avec pour toile de fond une demande mondiale qui se maintient et un temps très sec chez le premier producteur mondial, le Brésil. Toutefois, le marché a dû digérer la hausse des stocks de café vert cette semaine dans les ports aux Etats-Unis, une hausse certes modeste de l’ordre de 1% sur le mois précédent ou encore de 54 950 sacs de 60 kg, mais il s’agit de la première hausse en six mois chez le premier consommateur mondial de café. Les stocks totaux de café vert dans les ports américains à fin mars étaient de 5,82 Ms.

Au Vietnam, leader mondial du Robusta, la campagne tire à sa fin et on manque de volumes ce qui, toutefois, n’a pas provoqué de sursaut des prix auprès des caféiculteurs. Dans les Central Highlands, le café a été acheté à 40 300 – 41 000 dongs le kilo (1,77-1,79) contre 40 500 à 41 500 dongs la semaine dernière. A l’export, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, s’est vendu avec une décote moindre que la semaine précédente, à -$ 220 la tonne contre -$ 250 à $ 260 la semaine dernière. « Les acheteurs se tournent vers les pays rivaux que sont le Brésil et l’Indonésie pour des grains car les stocks ici sont quasiment vides », a expliqué à Reuters un trader de la province de Dak Lak. « La rareté du produit évite aux prix de chuter. »

En Indonésie, dans la province de Lampung, les prix ont baissé cette semaine car l’offre est abondante alors que la demande progresse mais demeure timide. Le café a été offert aux acheteurs avec une décote de $ 170 sur les contrats mai et juin à Londres et de $ 220 sur juillet, contre une décote respectivement de $ 150 à $ 200 la semaine dernière.

En Ouganda, n°1 du Robusta africain, les exportations ont chuté de 16,4% à 478 023 sacs de 60 kg en mars par rapport à mars 2021 à cause du temps très sec qui a impacté les rendements, a indiqué hier l’Uganda Coffee Development Authority (UCDA).

Côté entreprises, Nestlé a de bons résultats sur son segment café aux Etats-Unis, ayant pu basculer le renchérissement de ses coûts sur le consommateur. « Il n’y pas beaucoup d’acheteurs cette semaine alors que davantage de nouveaux grains arrivent de la mini récolte en cours. Il semblerait que certains exportateurs essaient de vendre d’abord leurs anciens stocks », explique un opérateur indonésien à Reuters.  Des planteurs en général pressés de vendre afin de disposer de liquidités pour les fêtes de l’Aïd el-Kébir.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc a été volatil mais il a fini en baisse avec une clôture hier sur l’Osaka Exchange à 261,4 yens ($2,04) le kilo contre 265,5 yens vendredi dernier. Sur le marché de Shanghai, les cours sont passés de 13 340 yuans la tonne à 13 270 yuans ($ 2 058,77) hier.

Le marché a été influencé par les variations du yen par rapport au dollar, la conjoncture au Japon mais aussi en Chine avec la pandémie de la Covid-19 qui affecte la logistique et la productivité et pèse sur la confiance et un  approvisionnement toujours serré en Thaïlande.

Le Cambodge a exporté 61839 tonnes de caoutchouc sec au 1er trimestre 2022, en hausse de 1% par rapport à la même période l’année dernière, a indiqué lundi un rapport de la Direction générale du caoutchouc. En valeur, les exportations se sont élevées à $ 98,5 millions, en baisse de 1,3% par rapport au 1er trimestre 2021.

Le prix de vente moyen du caoutchouc a chuté de $42 la tonne à $1 595 au 1er trimestre 2022.

COTON

Les cours du coton continuent de se situer sur des niveaux élevés dans un marché jugé suracheté mais dont les ventes à fixer apportent un solide soutien ainsi que le marché des céréales. Sans compter les conditions météorologiques qui ne sont pour l’instant plutôt défavorables dans les principales zones de croissance, en particulier dans l’ouest du Texas, l’Oklahoma et le Kansas. 

Les cours sur l’ICE ont clôturé hier à 140,37 cents la livre contre 141,98 cents jeudi dernier (vendredi étant férié). Une baisse provoquée par la faiblesse des chiffres de ventes américaines à l’exportation, descendues à un plus bas de l’année de commercialisation, en recul de 15% par rapport à la semaine précédente et de 70% en dessous de la moyenne des quatre semaines précédentes. La demande en provenance de la Chine faiblit et plus généralement des inquiétudes pèsent sur la demande avec une inflation qui rogne le pouvoir d’achat et des perspectives abaissées de croissance au niveau mondial.

Le Bangladesh, marché important pour les pays d’Afrique de l’Ouest, devrait voir ses importations de coton a nouveau grimper pour atteindre 8,9 millions de balles (Mb), en hausse de 7,2% par rapport aux importations estimées pour 2021/22, selon le département américain de l’Agriculture (USDA). En 2021, le Bangladesh est devenu le deuxième exportateur mondial de prêt à porter après la Chine. Après une année 2020 marquée par le Covid-19, ses exportations de prêt à porter ont atteint un record de $35,81 milliards en 2021, en hausse de 37,72% pour les produits tricotés et de 22,45% pour les produits tissés. Pour 2022/23, l’USDA anticipe une consommation intérieure totale de coton brut à 9,31Mb, en hausse de 5,6% par rapport à l’estimation officielle de l’USDA de 2021/22. La production nationale de coton est attendue à 155 000 balles.

L’Inde a été le premier fournisseur de coton au Bangladesh en 2021 avec une part de marché de 29%. Exporté via le port maritime de Kolkata et le port terrestre de Benapole, le coton indien bénéficie de coût de transport et de logistique moins élevés que d’autres origines et les délais d’expédition sont plus courts comptes tenus de la proximité géographique.

Toutefois, si on additionne l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre, la part de marché est supérieure à 32%.  Par pays on trouve le Bénin avec une parte de marché de 13%, puis le Burkina Faso et le Mali avec chacun 7% des importations de coton du Bangladesh, puis le Cameroun (6%) et la Côte d’Ivoire (4%). La part de marché du Brésil se situe à 15% et celle des Etats-Unis à 9%, en baisse de 58% par rapport à 2020.

Enfin, l’USDA observe que compte tenu des problèmes de la chaîne d’approvisionnement mondiale du coton et de la hausse des prix, les filateurs locaux réduiront leurs stocks. Ainsi, les stocks de clôture devraient être inférieurs de 11% à 2,25 Mb en 2022/23.

En Inde, la Home Textile Exporters Welfare Association (HEWA), un organisme faîtier des exportateurs et fabricants de textiles de maison, a affirmé dans un communiqué que les exportations annuelles de textiles de l’Inde au cours de l’exercice 2023 devraient atteindre $60 milliards, aidés par l’exonération des droits de douane sur les importations de coton jusqu’au 30 septembre 2022 (Lire notre précédente Chronique). L’exemption bénéficiera à l’ensemble de la chaîne de valeur textile – fils, tissus, vêtements et confections- ,  apportera un soulagement aux consommateurs, et mettra fin à une situation volatile en atténuant la pression sur la demande et la stabilité des cours, souligne l’association.

L’Inde a vu ses exportations de textiles significativement augmenté en 2021/22 à $43 milliards, contre $33 milliards en 2020/21. Les exportations de textile en 2022 auraient pu être beaucoup plus élevées s’il n’y avait pas eu une forte hausse des prix du coton à partir d’octobre 2021.

Aux Etats-Unis, les derniers chiffres du  Department of Commerce’s Office of Textiles and Apparel (Otexa) révèlent que la Chine reste le plus grand fournisseur de vêtements des États-Unis. Ceci en dépit d’un nouveau rapport suggérant que les entreprises internationales continuent d’être en risque de complicité dans le recours accru au travail forcé par le gouvernement chinois dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.  Toutefois, si la suprématie de la Chine est avérée, les données d’Otexa  sur le mois de février 2022 montrent que Pékin n’est arrivé que troisième pour son augmentation d’une année sur l’autre basée sur les volumes d’importation de vêtements, observe Just Style. Les pays qui ont fait une percée sont l’Indonésie (près de 50% de plus par rapport à février 2021), puis le Pakistan (+32,81%), le Cambodge (+28,04%).  Quant à la Chine, les volumes d’expédition de vêtements vers les Etats-Unis ont progressé de 32,3%. Les volumes chinois en février 2022 sont neuf fois plus importants que ceux par exemple de l’Indonésie.

HUILE DE PALME

Après avoir bondi de 9% la semaine dernière, les cours de l’huile de palme ont légèrement fléchi s’établissant hier à 6 307 ringgits ($1470,51) la tonne contre 6457 ringgits vendredi dernier.

L’approvisionnement serré au niveau mondial en huile végétale soutient fortement le marché de l’huile de palme malgré une reprise de la production et la faiblesse des exportations de Malaisie. Ces dernières ont chuté de 14 à 18% sur la période du 1er au 20 avril selon les différents experts du fret.

La faiblesse de l’approvisionnement en huile de tournesol suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine –76% des exportations mondiales d’huile de tournesol viennent de la mer Noire –  et  les prix élevés de l’huile de soja devraient doper la demande en huile de palme dans les mois à venir. “L’huile de palme est devenue lucrative pour les raffineurs car elle est disponible avec une réduction de $150 la tonne par rapport à l’huile de soja“, a déclaré Sandeep Bajoria, directeur général de Sunvin Group, une société de courtage et de conseil en huile végétale basée à Mumbai.

L’huile de palme était proposée en Inde à environ $1 765 la tonne CAF, pour les expéditions de mai, contre $1 930 pour l’huile de soja  et environ $2100 pour l’huile de tournesol.

En Indonésie, les autorités ont ouvert une enquête approfondie sur les violations présumés liées à la délivrance de permis d’exportation d’huile de palme, a annoncé mardi le procureur général. Cette décision intervient alors que le gouvernement indonésien, qui est le premier producteur mondial d’huile de palme, a subi des pressions pour contrôler la flambée des prix de l’huile de cuisson. Entre fin janvier et mi-mars, les autorités ont restreint les exportations d’huile de palme et de ses dérivés, obligeant les entreprises à répondre à la demande dans leur pays avant d’être autorisées à exporter (Lire notre Chronique matières premières agricoles du 20 janvier 2022). Mais les prix de l’huile de cuisson demeurent toujours très élevés, au dessus d’un plafond de prix de détail de 14 000 roupies ($0,98) par litre fixé par le gouvernement.

Nous avons mené une enquête et avons trouvé des indices solides de l’infraction pénale de corruption liée à la délivrance de permis d’exportation d’huile de palme“, ​​a déclaré le procureur général Sanitiar Burhanuddin dans une déclaration télévisée. Il y a des preuves que des permis d’exportation ont  été délivrés à des entreprises qui n’avaient pas encore satisfait aux exigences pour répondre à l’approvisionnement local, a-t-il déclaré. Le procureur général n’a donné que les initiales des suspects, mais a déclaré qu’ils comprenaient un directeur général du commerce international au ministère du Commerce et des responsables de trois sociétés – Permata Hijau Group, PT Wilmar Nabati Indonesia et Musim Mas.

L’Indonésie a fixé son prix de référence de l’huile de palme brute en mai à $1 657,39 la tonne, soit en dessous des $1 787 la tonne d’avril, selon  le ministère de coordination des Affaires économiques.

Côté entreprise, la pression sur le géant malaisien de l’huile de palme, Sime Darby,  se fait de plus en plus forte. En janvier 2021, le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) a interdit l’importation d’huile de palme de l’entreprise en raison de pratiques de travail forcé. Cette semaine Ferrero a demandé à ses fournisseurs de cesser de s’approvisionner en huile de palme auprès de Sime Darby tandis que Cargill a décidé de suspendre tout nouvel approvisionnement en huile de palme et produits dérivés à partir du 25 février (Lire : Cargill et Ferrero suspendent leur achat d’huile de palme du malaisien Sime Darby).

RIZ

Avec la hausse des approvisionnements, les prix du riz exporté d’Inde et du Vietnam ont chuté cette semaine tandis qu’ils ont légèrement augmenté en Thaïlande.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont baissé à $361-$365 la tonne par rapport à $364 -$368 la semaine dernière, alourdis par une roupie plus faible. “La demande est bonne, mais les prix baissent à cause de la roupie. L’offre s’est également améliorée au cours des dernières semaines”, a déclaré à Reuters un exportateur basé à Kakinada, dans l’Etat de l’Andhra Pradesh.

Le plus grand exportateur mondial de riz a réalisé des exportations record de riz non basmati en 2021/22 pour atteindre $6,11 milliards,  contre $4,79 milliards en 2020/21 et $2,01 milliards en 2019/20, selon les données du Directorate General of Commercial Intelligence and Statistics (DGCI&S). Des résultats obtenus en dépit des défis logistiques consécutifs à la pandémie de la Covid-19.

Avec une hausse donc de 27% en 2021/22, le riz non basmati est la principale source de recettes d’exportation parmi tous les produits agricoles du pays. Les principaux pays d’exportation sont le Bénin, le Népal, le Bangladesh, la Chine, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Sénégal, la Guinée, le Vietnam, Djibouti, Madagascar, le Cameroun, la Somalie, la Malaisie, le Libéria et les Émirats Arabes Unis.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% a chuté à  $415 la tonne contre $420-$425  la semaine dernière, en raison d’un ample approvisionnement intérieur, les agriculteurs du delta du Mékong ayant récolté environ 90 % de leur récolte hiver-printemps.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont légèrement augmenté pour atteindre $410-$414 la tonne, contre $408-$412 il y a deux semaines. L’activé est globalement modérée.

Le pays a exporté 1,1 million de tonnes de riz entre janvier et février de cette année, en hausse de 29 % par rapport à la même période l’an dernier, selon les données du ministère du Commerce.

SUCRE

Petite glissade du sucre cette semaine avec la livre (lb) de roux qui est repassée en dessous de la barre des 20 cents, clôturant hier soir à New York à 19,57 cents sur l’échéance mai contre 20,06 cents en fin de semaine dernière. Quant au roux coté à Londres, la tonne est passée de $ 568,80 à $ 541,10 hier soir sur l’échéance juillet.

Les marchés subissent la pression de perspectives de récoltes qui s’améliorent en Inde et au Pakistan ce qui compenserait la baisse attendue des productions en Europe, selon le Département américain de l’Agriculture (USDA). Le spécialiste Czarnikow a relevé hier de 3,2 millions de tonnes (Mt) ses prévisions de récolte mondiale qui atteindrait maintenant 179,3 Mt.

La production indienne de sucre en 2021/22 est attendue en hausse de 13% par rapport à la campagne dernière, à 35 Mt, alors que les stocks à l’ouverture de l’actuelle campagne contenaient déjà 8,5 Mt. Ainsi, au total, la disponibilité en sucre du pays sur cette campagne est de 43,5 Mt, indique le gouvernement. A ce jour, les raffineries dans le pays ont produit 32,9 Mt de sucre sur la campagne en cours 2021/22, en nette hausse par rapport aux 29,2 Mt l’année dernière, a annoncé lundi l’Indian Sugar Mills Association.

La consommation nationale en Inde est estimée à 27,8 Mt et le gouvernement estime que les exportations totaliseront 9,5 Mt sur l’ensemble de la campagne qui s’achèvera fin septembre. A ce jour, les raffineries indiennes auraient déjà signé des contrats de 8 Mt pour l’export cette année et ce, sans subventions gouvernementales. Par conséquent, en fin de campagne 2021/22, fin septembre, les stocks ne devraient plus être que de 6 Mt, soit le deuxième volume le plus faible en 10 ans.

Face à tout cela, le niveau toujours très élevé des prix des produits pétroliers incite le Brésil à consacrer davantage de canne à la fabrication d’éthanol plutôt que de sucre, réduisant ainsi les volumes de l’édulcorant ce qui soutient son cours mondial. En outre, les superficies plantées en canne à sucre ont été réduites de 3,5% ou encore d’environ 300 000 ha sur la campagne qui s’est achevée en mars, totalisant 8,32 millions d’hectares (Mha), selon l’agence gouvernementale Conab. Quant à la nouvelle campgane, elle démarre lentement. En 2016/17, ces superficies avaient atteint un pic de 9,05 Mha.

La production dans l’Union européenne la prochaine campagne 2022/23 est attendue en baisse de 250 000 t sur 2021/22 mais en hausse de 340 000 t sur 2020/21, a déclaré hier l’USDA. Le Département américain de l’Agriculture estime à 16,3 Mt la production, expliquant que les agriculteurs ont préféré se tourner vers des cultures plus rentables que la betterave. La consommation des 27 serait stable, à 17 Mt et les importations sont estimées en baisse à 1,7 Mt contre 2 Mt en 2021/22. Les prix élevés du sucre et la baisse de 10% de l’utilisation de sucre que les entreprises agroindustrielles européennes ont prévu d’ici 2025 sont des facteurs impactant majeurs. Toutefois, souligne l’USDA, l’afflux de réfugiés ukrainiens pourrait avoir pour conséquence un hause de la consommationn de sucre dans l’UE.

A noter que les principaux pays européens exportateurs de sucre sont la France, l’Allemagne, la Pologne, les Pays-Bas et la Belgique, avec pour principales destinations Israël, la Norvège, la Suisse, les pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient.

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